Dans un communiqué en forme d’appel policier à la mobilisation ouvrière, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls, le « socialiste » préféré du MEDEF et de l’UMP, a déclaré (sur Europe 1, la radio de Lagardère) : « il y a de la désespérance chez les ouvriers, chez les ouvrières, il y a de la colère. (…) J’en appelle évidemment à la retenue, au dialogue social, à la recherche de solutions », a dit jeudi le ministre de l’Intérieur. Il n’y a pas de place pour la violence, et je lance évidemment un avertissement, la police, elle fait son travail, mais on ne peut pas admettre qu’on cherche à casser l’outil de travail, à briser des mobiliers urbains, qu’on s’attaque à des édifices publics, qu’on lance des boulons sur des policiers ».
La violence, Monsieur le ministre « socialiste »,
ce n’est pas de jeter des papiers par la fenêtre dans un siège social où les ouvriers viennent d’apprendre qu’ils sont licenciés, que leur avenir et celui de leurs gosses est brisé, parce que les patrons – pardon les « entrepreneurs » – ont décidé de délocaliser l’usine à 5000 km pour faire plus de profit. La violence, c’est celle d’actionnaires, de « grands PDG » propres sur eux, de politiciens sociaux-libéraux cherchant à se faire bien voir de la droite pour devenir « présidentiables », d’eurocrates interdisant toute nationalisation industrielle au nom de la « concurrence libre et non faussée » imposée par l’Union européenne. La violence, c’est que mille usines par an déménagent du site France, que des millions d’ouvriers et de fils d’ouvriers sont marginalisés dans leur propre pays, que la nation française, privée d’économie productive et rabattue vers les activités financières les plus parasitaires, est en voie d’implosion tant elle est fissurée par les « fractures sociales ».
Quant à la guerre de classes, ce n’est pas la classe dominée qui a décidé de la mener. Rappelons les paroles du milliardaire US Warren Buffet qui déclarait récemment, applaudi par les siens : « il y a une guerre de classe, c’est vrai ; mais c’est ma classe, celle des riches qui mène cette guerre et c’est nous qui la gagnerons » (New-York Times, 26. 11. 2006).
Alors les ouvriers, les syndicalistes de lutte, les patriotes républicains qui enragent de voir casser leurs acquis et leur pays, n’ont d’autre choix que celui de la lutte de classe et de masse, que celui de l’autodéfense républicaine.
Fondateur de la République française, Robespierre avait fait graver dans la Constitution républicaine les mots suivants : « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple et pour toute portion du peuple le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ». Alors à quand des ordres précis de M. le Ministre d’État pour faire décrocher partout « La liberté guidant le peuple » de Delacroix et pour interdire aux gens de chanter « Aux armes citoyens ! » à la fin de la Marseillaise.
La classe ouvrière, la nation populaire sont en état de légitime défense. Laisser brader ce qui reste d’industrie au nom des « plans sociaux » qui ne visent qu’à marginaliser la jeunesse ouvrière et à ruiner la nation en la privant de production, c’est la solution de la mort lente. Nous ne voulons pas mourir. Notre classe, notre pays se dresseront chaque jour un peu plus contre la violence de ceux qui, drapés dans le drapeau de la funeste « construction » européenne, veulent mettre un point final à notre histoire nationale et révolutionnaire. Les ouvriers rejetteront chaque jour un peu plus les carottes creuses du bonimenteur Montebourg comme le gros bâton de son collègue Valls, qui brigue manifestement la succession du sinistre Jules Moch.
Dans les formes qu’ils auront, eux-mêmes, démocratiquement arrêtées les salariés agressés par le patronat, par l’UE et par le gouvernement de Manuel Valls à genoux devant le patronat, sauront résister pour le bien de notre peuple, de notre jeunesse et de notre pays !
« Jamais non jamais le peuple de France ne sera un peuple d’esclaves » (Appel du 10 juillet 1940 de Maurice Thorez et de Jacques Duclos).
Camarades ouvriers, tous ensemble et en même temps, vous portez l’avenir de la jeunesse et de la nation !
PRCF, Pôle Position, février 2013