Délégitimé par l’insurrection citoyenne des Gilets jaunes, c’est-à-dire par la rébellion d’une large partie des classes populaires et moyennes exaspérées par les régressions sociales et par l’injustice fiscale, le « premier de cordée » favori des hyper-riches et de Merkel se fend d’une « lettre aux Français » prolongée par un « questionnaire » manipulateur et très orienté politiquement. Le but de Macron/Philippe n’est nullement d’ « écouter » le peuple à l’occasion du « grand débat » encadré par les préfets et servilement impulsé par les médias de l’Etat et du capital. Si Macron voulait vraiment dialoguer, il amnistierait les poursuites contre les milliers de Gilets jaunes et de syndicalistes de lutte qui ont été injustement, voire préventivement réprimés depuis le début décembre. Et Macron n’aurait pas à nouveau insulté notre peuple en déclarant le 13 janvier que trop de Français refusent « l’effort » (alors que notre pays bat des records de productivité et que le chômage de masse résulte des délocalisations et des privatisations massives effectuées par le grand patronat et les gouvernements successifs depuis le Traité de Maastricht de 1991 !).
Un débat qui n’en est pas un : le régime maintient et accélère sa politique contre le peuple
En réalité, il suffit de lire attentivement la prose et le questionnaire macronistes pour constater que :
- Le « grand débat » ne pourra pas remettre en cause les contre-réformes déjà entreprises par Macron et Philippe : suppression de l’ISF, remplacement du bac national ouvrant accès à l’Université par le processus sélectif de « Parcours Sup », privatisation galopante d’EDF, des Aéroports et de la SNCF, fin du Code du travail national et inversion de la hiérarchie des normes au profit des entreprises, etc.
- Il n’est question nulle part de l’augmentation générale des petits et moyens salaires, encore moins bien entendu, de la nationalisation de Total, qui fait d’énormes profits sur le dos des automobilistes. Alors que la part des travailleurs dans la richesse produite n’a cessé de diminuer au profit du capital depuis au moins trente ans, que les dividendes des actionnaires du CAC 40 augmenteront de 12 % cette année, que le CICE et le Pacte de responsabilité mis en place par Hollande et Macron offrent des milliards d’euros publics chaque année au grand patronat sans la moindre contrepartie en termes d’emploi (PSA délocalise, la BNP supprime des milliers de postes, Alstom et STX sont bradés…) ;
- violant la Constitution, qui dispose que le peuple français est la source unique de la souveraineté en France, piétinant le NON majoritaire de 2005 au référendum sur la constitution européenne, Macron veut instituer en douce, avec Merkel, la « souveraineté européenne », l’ « armée européenne » inféodée à l’OTAN, et un « gouvernement de la zone euro » supervisé par la Banque de Francfort. Humiliant la langue française sur notre propre sol, Macron promeut le tout-anglais cher à l’oligarchie mondiale à toutes occasions. Il faudrait être naïf pour croire qu’un tel pouvoir puisse instituer, puis respecter le RIC (revendication en soi légitime, qui figure au programme du PRCF depuis 2011…) alors que tous les référendums ont été contournés par le pouvoir depuis vingt ans (29 mai 2005, mais aussi référendums locaux d’Alsace, de Corse, de la Réunion, de Nantes…).
- Son questionnaire oriente grossièrement les réponses vers la casse accélérée des services publics : il s’agit de faire cautionner par le peuple la casse du statut des fonctionnaires, qui met les agents publics au seul service de la nation, et de supprimer 170 000 postes d’agents publics), vers la « retraite à points », qui multiplierait les personnes âgées misérables dans notre pays, notamment les femmes. Le questionnaire veut aussi faire cautionner par le peuple l’ « évaporation » finale des communes, des départements et de la République une, laïque et indivisible au profit d’un « Pacte girondin » qui exacerberait les disparités territoriales et sociales au profit des Grandes Régions et des « Métropoles ».
- Alors que les inégalités sociales entre super-riches et peuple travailleurs sont contournées par le questionnaire, Macron sert la soupe à Le Pen et à Wauquiez en ouvrant un débat, qui n’a jamais été central sur les ronds-points occupés, sur l’identité française et l’immigration. Alors que ce pouvoir détruit notre langue, notre héritage social original, nos institutions laïques et républicaines issues de la Révolution française et du Conseil national de la Résistance, le lancement d’un « débat » sur l’immigration n’est qu’une diversion porteuse de toutes les dérives !
Le PRCF appelle les travailleurs et les citoyens à éventer le piège tendu par Macron. Continuons et amplifions la lutte, stimulons les convergences entre Gilets jaunes, syndicalistes de lutte, militants franchement communistes, insoumis et progressistes, Mariannes en bonnet phrygiens, jeunesse populaire, ouvriers, employés, enseignants, étudiants, artisans, auto-entrepreneurs, paysans travailleurs, cadres moyens, techniciens, ingénieurs et chercheurs. Loin de re-légitimer ce pouvoir odieux en acceptant un « dialogue social » bidon avec lui, il faudra balayer le pouvoir illégitime de l’oligarchie maastrichtienne, secourir les victimes de l’Etat policier pour instaurer une République sociale, souveraine et fraternelle affranchie de l’euro, cette austérité continentale faite monnaie, de l’UE, cette prison des peuples, de l’OTAN, cette machine à mondialiser les guerres US, et de la domination capitaliste qui n’apporte plus, en France et dans le monde, que régressions, Etat policier et guerre sociale contre tous les peuples.
Accentuer la lutte pour délégitimer l’ensemble du système de domination qui confisque, dévoie et dénature l’aspiration du peuple à une vraie démocratie
Le PRCF appelle donc à accentuer la lutte pour délégitimer l’ensemble du système de domination qui confisque, dévoie et dénature l’aspiration du peuple à une vraie démocratie. Dans cet esprit, le PRCF appelle d’ores et déjà à boycotter les élections européennes, principalement destinées à faire cautionner par l’électorat le « saut fédéral européen » en cours. En outre, faisons tous montre d’un maximum d’esprit critique à l’encontre de la manœuvre macroniste visant à rabattre les électeurs vers les urnes européennes en les appâtant ce jour-là au moyen d’un référendum sur la « synthèse » du pseudo- « Grand Débat » qu’aura effectuée à cette occasion, pour le compte de Macron, Nicole Notat : c’est à cette dame que des millions d’agents publics doivent la casse des pensions orchestrée par Raffarin et par la CFDT en mai 2003. Oui aux Gilets jaunes, non aux « jaunes* tout court » !
*mot qui désigne les briseurs de grève dans le vocabulaire du mouvement ouvrier.
La majorité des français ne participera pas, 2 sur 3 pense que cette mascarade ne répond pas à la mobilisation des Gilets Jaunes
Selon un sondage OpinionWay pour « Le Point », 52 % des Français n’ont pas l’intention de participer. 67 % pensent qu’il ne résoudra pas la crise des Gilets jaunes. Avant même que l’opération de diversion et de propagande intitulée « grand débat » n’aie commencé, les français ne souhaitent pas y participer. Seule une petite minorité des sondés 11 % se déclarent « tout à fait » résolus à y prendre part.
L’opération sur le même mode que les réunions de pseudo dialogue social lancée avec les organisations d’accompagnement de la destruction des droits sociaux et démocratique – comme attendu, la CFDT, la CGC ou encore FO s’afficheront au coté du régime Macron tandis que la CGT et SUD ne se prêterons pas à la farce – vise à faire diversion pour faire enterinner les passages en force du régime macron à coup d’ordonnance, de verrouillage du débat au parlement, pour traduire et appliquer les directives européennes, de la loi travail à la réforme du bac en passant par la réforme ferroviaire, ou l’augmentation du CICE et son transfert à la charge des travailleurs via la sécurité sociale. Mais les français ne sont pas dupes. Alors que Macron espère que son « débat » face rentrer les travailleurs chez eux et raccrocher le gilets jaunes, 57% des français, une très large majorité revendique son soutien au mouvement des gilets jaunes.
Signez la pétition pour la démission de Macron
https://www.change.org/p/emmanuel-macron-seul-le-peuple-est-l%C3%A9gitime-macron-demission
je propose que la lettre de MACRON soit retournée à l envoyeur