28.11.2020 – Par Georges Gastaud et Fadi Kassem, secrétaires nationaux du Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF) – le 27 novembre 2020
Il est de plus en plus question, et à juste titre, de révocation, voire de sanctions pénales contre les méprisables flics racistes, indignes de l’insigne tricolore qu’ils arborent, qui ont tabassé un paisible citoyen jusque dans son domicile et dont une vidéo, visionnée par des millions de citoyens horrifiés, a révélé les inexcusables exactions.
Bien entendu, ces sinistres individus et toute la chaîne hiérarchique qui les a « formés », cautionnés et commandés doivent être sévèrement punis, administrativement et pénalement, tant ces agissements de voyous provoquent l’écœurement. Comment d’ailleurs des policiers républicains dignes de ce nom pourraient-ils contester la nécessité urgente de purger la police de ses éléments notoirement racistes et fascisants, que nulle personne de sens n’aimerait avoir à fréquenter au quotidien ? Du reste, bien des policiers honnêtes pousseraient sans doute un ouf de soulagement s’ils savaient de tels « collègues » sous les verrous, de même qu’un professeur digne de ce nom ne sera jamais solidaire, au nom d’on ne sait quel corporatisme indécent, d’un pédocriminel ayant réussi à s’infiltrer dans l’Éducation nationale !
Mais pourquoi s’arrêter en si bon chemin et ne punir que les exécutants, si ignobles soient-ils ? Si ces misérables peuvent en arriver à de telles horreurs et croire que l’impunité d’État leur sera garantie, c’est évidemment parce que les encouragements à instaurer un fascisant État policier viennent de très haut et que désormais, la pratique des violences policières accompagnée de racisme, sans affecter encore – espérons-le ! – toute l’institution policière, s’est largement banalisée. Sans remonter au tabassage à mort de certaines victimes comme Théo, on peut constater que sur la récente vidéo qui met la France entière en émoi, le citoyen illégalement sorti de chez lui à coups de matraque est de nouveau sauvagement agressé, alors qu’il est désarmé et à terre, par un policier sans qu’AUCUN autre policier présent (et une fois les renforts arrivés, ils sont entre dix et vingt) ne lève un doigt pour empêcher cette forme de massacre à l’américaine. Et cela, les jérémiades et les condamnations molles de dernière minute formulées après coup par Macron sur les réseaux sociaux, non pour régler le problème mais pour « calmer le jeu », ne parviendront pas à le cacher.
C’est pourquoi nous exigeons aussi la révocation du tyran Lallement qui, de Bordeaux à Paris, s’est tristement rendu célèbre par sa maltraitance systématique des manifs de syndicalistes ou de gilets jaunes. C’est ce personnage qui a cyniquement déclaré à une manifestante lui reprochant ses méthodes : « vous et moi ne sommes pas dans le même camp, madame« . Comme quoi, ils savent bien EUX, que derrière l’apparat démocratique des « valeurs républicaines » qu’ils piétinent sans cesse, c’est une guerre de classes sans merci que les dominants capitalistes et leurs chiens de garde mènent contre la classe travailleuse.
Révocation également de Darmanin. Ces gens n’ont cessé d’empiler les lois liberticides, comme l’ont fait avant eux les faux « républicains » Sarkozy et Valls, et cela sans faire baisser la délinquance, uniquement en aggravant le flicage de la population ! Alors que ses concitoyens étouffent pour de bon sous les lacrymos à chaque manif nationale (si bien que les anciens et les « personnes à risques » sont privés de facto du droit de manifester !) et que par ailleurs, des milliers de gens atteints de la covid 19 ou d’autres maladies graves sont actuellement intubés dans notre pays, alors qu’en Amérique un père de famille noir a été étranglé et tué dans la rue par un policier en murmurant « j’étouffe », souvenons-nous que le sinistre Darmanin a eu l’inhumanité de déclarer, en guise de feu vert ignoble donné aux voyous travestis en policiers : « quand j’entends parler de violences policières, j’étouffe !« . En outre, comme avant eux Sarkozy, Valls et le très « lisse » Bernard Cazeneuve, les shérifs successifs qui se prirent pour des ministres de l’Intérieur sous la Cinquième « République » tolèrent des manifestations ILLÉGALES et FACTIEUSES de « syndicats » policiers qui, parfois en uniforme, dans des voitures de fonction et en armes, « couvrent » toutes les bavures et manifestent à proximité des lieux de pouvoir pour imposer l’État policier de leurs rêves et assurer ainsi l’impunité d’État aux tabasseurs professionnels censés « protéger les Français ». Dans ces conditions, notre soutien ira d’autant plus sincèrement aux véritables syndicalistes républicains qui, on veut l’espérer, assurent une veille courageuse au sein d’une institution policière à la dérive, mais nous n’en exigerons que davantage la dissolution des ligues factieuses d’extrême droite déguisées en « syndicats policiers » que courtisent et chouchoutent de concert les gouvernements maastrichtiens successifs et le rassemblement lepéniste.
Il faut donc exiger la révocation globale de la haute hiérarchie de l’Irrépublique en marche. Non seulement celle des Benalla, Castaner et autre Darmanin, mais celle de Macron lui-même : car sans remonter très loin, c’est bien de Macron et Castex qu’est partie l’impulsion politique visant à présenter en urgence deux lois liberticides dont l’une punirait d’amendes exorbitantes des étudiants en grève occupant un amphi pour organiser une AG, et dont l’autre prétend interdire aux citoyens et aux journalistes de filmer et de diffuser les images de policiers violant grossièrement les droits de la personne. Le PRCF est prêt à signer sans préalable un appel unitaire des forces démocratiques déclarant illégitime ce Macron que notre organisation n’a jamais appelé, contrairement à tant d’autres qui ne savent que geindre dans l’après-coup, à soutenir électoralement au second tour soi-disant pour « battre l’extrême droite ». Des Macron, des Castaner, des Benalla et des Lallement pour nous protéger du fascisme et du racisme, quelle mauvaise blague ! Ce serait presque drôle si ce type de mot d’ordre n’avait pas couru jusque dans les rangs d’une certaine « extrême gauche ».
Cette exigence que monte à nouveau de toutes parts (y compris des directions timorées de la gauche établie), comme au plus fort du mouvement des Gilets jaunes, est d’autant plus forte qu’il y a quelques jours, c’est le sinistre Jean-Michel Blanquer, qu’une enquête de Médiapart a convaincu de dévoiement de l’argent public en vue de créer un syndicat lycéen bidon, le but étant de contourner les syndicats lycéens représentatifs et hostiles à ses contre-réformes rejetées par les institutions représentatives du corps enseignant… Mais quelle sorte d’individus sans foi ni loi sont donc ces gens-là ?
Bien entendu, il ne faut pas seulement s’en prendre aux dirigeants politiques, si nécessaire que cela soit puisqu’ils endossent en toute inhumanité la responsabilité personnelle des politiques antipopulaires actuelles. S’ils mettent en place pas à pas un état de violence permanente et de « démocratie illibérale » à l’encontre des travailleurs en lutte, des lycéens défendant le bac, des migrants dormant paisiblement sous une tente ou de personnes dites de couleur rentrant chez elles, c’est parce que ces gens bien vêtus, parlant haut et si propres sur eux sont les commis sans cœur d’une oligarchie capitaliste. Leur feuille de route, dictée par Bruxelles et Berlin, consiste à privatiser les services publics (en ce moment, EDF, la SNCF, etc.), à délocaliser nos emplois industriels, à laminer la protection sociale (indemnités chômage, retraites, APL…), à comprimer nos salaires, pendant qu’en pleine pandémie virale les gros actionnaires continuent de s’enrichir en dormant.
Révoquer et mettre en taule les tabasseurs déguisés en policiers, c’est le minimum.
Révoquer leur hiérarchie incapable et dangereuse, Lallement en tête, c’est ce qu’aurait déjà fait depuis longtemps un président digne de ses fonctions.
Révoquer Darmanin, c’est indispensable pour que soit donné à temps un signal clair aux matraqueurs sadiques qui déshonorent la fonction des policiers, laquelle n’est pas d’intimider la population mais de « garder la paix ».
Et dénoncer l’illégitimité foncière d’un président qui contourne et viole de cent façons la Constitution, et dont le premier ministre vient ouvertement de tenter de contourner le Parlement (nous aurons l’occasion d’y revenir), c’est une mesure de salut public.
Et ce sans s’interdire de militer – n’en déplaise à la fausse gauche entichée de sa fascisante UE – pour que notre pays sorte à temps, avant sa dissolution et sa fascisation complète, de cette UE du grand capital qui nous « protège » exactement de la même manière que nous « protègent » les myriades d’apprentis Benalla déguisés en « policiers ».