13 mars 2022 -par Georges Gastaud, auteur du Nouveau Défi léniniste (Delga) – Au nom de la « paix », de la « démocratie », de la « France » et de l’esprit de « résistance », c’est une union sacrée euro-atlantiste, impérialiste, pre-totalitaire, anti-nationale, voire exterministe qui se met en place avec la complicité des états-majors de la fausse gauche, des faux écolos et des confédés syndicales euroformatees. L’objectif de classe monstrueux des forces euro-atlantistes continentales, transcontinentales et pseudo-nationales n’est nullement de « libérer l’Ukraine », dont le gouvernement est depuis dix ans l’otage consentant de néonazis nostalgiques du massacreur antisémite Bandera, ni de nous « protéger contre la Russie », que les coalisés de l’UE-OTAN n’ont cessé de presser sur ses frontières de la Baltique à la Mer Noire, l’objectif réel est tout à la fois :
- de se servir des souffrances de la population ukrainienne pour « fixer » l’armée russe et tenter d’infliger une première défaite à l’entente russo-chinoise, avant-garde militaire et économique des BRICS, dont l’émergence menace l’hégémonie mondiale du bloc euro-atlantique
- D’affirmer la prééminence absolue du bloc anglo-saxon au sein de l’Alliance atlantique aux dépens de Berlin et de Paris qui se sanctionnent elles-mêmes en sanctionnant la Russie au seul avantage… des trusts états-uniens
- de permettre à l’impérialisme allemand brutalement réorienté par Washington vers son traditionnel Drang nach Osten (= ruée vers l’Est), de se réarmer massivement pour redevenir, au détriment de l’impérialisme français partout à la ramasse, l’axe militaire et la base économique principale de la future armée européenne arrimée à l’OTAN
- de précipiter la mise en place de l’Empire européen, alias États-Unis d’Europe, régionalement centré sur Berlin et globalement dirigé par Washington : c’est ce que Macron appelle tantôt le « saut fédéral européen », tantôt la « souveraineté européenne », et que le vrai chef d’orchestre de cette affaire, le chancelier Olaf Scholz, nomme l' »État fédéral européen »: viol assumé de la Constitution française, qui dispose que la souveraineté réside dans la Nation, et nouveau piétinement du Non français à la constitution européenne exprimé en 2005 ; ce qui signifierait la mise en extinction rapide de la République française en tant qu’Etat indépendant; et tout cela, bien entendu, au cri de « vive la souveraineté… de l’Ukraine »!
- Incidemment, dans le cadre de cette euro-dislocation programmée de la France, la grande bourgeoisie « française » se rattraperait sur le dos de notre peuple puisque Macron, qui se sert de l’Union sacrée impérialiste pour parachever l’euro-demolition des conquêtes du CNR, annonce la fin des statuts publics, des concours de la fonction publique et de ce qui reste des retraites par répartition créées par le ministre communiste Ambroise Croizat en 1945…
Bref, répétons-le à l’adresse des dirigeants et des dirigeantes sans honneur de la gauche politico-syndicale établie qui marchent en tête de l’union sacrée en jaune et bleu. On bat ainsi les records d’hypocrisie puisque la marche à la guerre impérialiste mondiale s’effectue au cri de « vive la paix ! », Que le bâillonnement de l’esprit critique et de l’indépendance intellectuelle des Français s’opère au cri de « à bas le totalitarisme (en Russie, chez nous, consensus obligatoire…) ! », que le démontage de la République française s’accélère au cri de « Vive l’Europe ! » et que la guerre sociale débridée contre les travailleurs de France se durcit au cri de « vivent nos valeurs démocratiques ! ».
Les temps qui viennent seront très durs pour les militants et pour les citoyens réellement courageux. Pour tous ceux qu’inspirent encore les exemples de Jaurès, de Liebknecht et de Politzer, la reconstruction d’un parti communiste digne de ce nom capable de discipline léniniste et d’abnégation prolétarienne n’est plus en option, de même que s’accentue l’urgence d’une Alternative Patriotique, Populaire, Pacifique et Antifasciste.
Quant aux concessions à l’opportunisme, au social-imperialisme, au social- atlantisme, à l’euro-« communisme » délétère, à l’euro-gauchisme faussement rebelle, au syndicalisme d’accompagnement social-maastrichtien, elles sont plus que jamais au-dessus des moyens des vrais amis de la paix, de la nation française et de la lutte révolutionnaire pour le socialisme. A chacun d’en tirer les conséquences pratiques.