Déclaration de Fadi Kassem et de Georges Gastaud pour le PRCF, 21 mai 2022
Annoncé par le secrétaire général de l’Elysée, le nouveau gouvernement Macron comporte fort peu de surprises.
Tous les ministères régaliens restent aux mains des fidèles du président. En dehors du symbole de portée très limité que constitue la nomination d’une femme à Matignon (qui doute que, de manière très anticonstitutionnelle, Macron ne soit le vrai patron du gouvernement ?), le seul changement notable concerne l’Education nationale: le très détesté Blanquer y est remplacé par un intellectuel dont les travaux doivent être examinés sans préjugé (laissons la droite se déchaîner dès qu’il est question de dénoncer les discriminations racistes et confondre lamentablement construction nationale républicaine et nostalgie colonialiste), mais qui n’a toujours pas dit un mot contre les réformes dévastatrices de son prédécesseur, casse du bac et du lycée notamment.
Tout montre en réalité que Macron compte bien continuer sa politique de casse sociale (qui croira que Mme Borne, qui a détruit le statut des cheminots, a une « sensibilité de gauche »?), de dissolution de la France dans l’État fédéral européen en marche, et d’alignement mortifère sur la confrontation globale de l’impérialisme américain avec la Russie et la Chine populaire.
En attendant, la nouvelle gauche plurielle baptisée NUPES reste plus qu’equivoque sur les questions les plus cruciales, notamment sur les livraisons d’armes françaises à Kiev et sur le « saut fédéral européen » au sujet desquelles le PRCF l’a interpellée sans recevoir de réponse.
Sans s’enfermer dans le piège sans fin du quinquennat et de son électoralisme demobilisateur, les militants franchement communistes continueront donc de leur côté à militer contre l’UE-Otan, synonyme de guerre impérialiste en Europe, pour des revendications sociales carrées (par ex. l’indexation immédiate des salaires sur les prix, la retraite à 60 ans sans décote après 37 ans et demi de cotisation avec prise en compte des années de formation et de chômage…), pour l’affirmation pleine et entière du nouveau syndicalisme rouge, pour l’unité de combat du mouvement ouvrier et démocratique en faveur de la paix mondiale, premier de tous les droits humains.