Le mouvement des Gilets jaunes, que Macron avait cru pouvoir démobiliser avec quelques miettes et beaucoup de répression policière, repart de plus belle : décidément, toute une partie du peuple travailleur et des couches moyennes modestes ne veut ni ne peut plus « vivre comme » avant en encaissant le mépris des « élites » assorti du recul des salaires et de casse des acquis sociaux et des services publics pendant que les grands actionnaires et les politicards à leur service, y compris ceux du PS, se gavent de privilèges, de dividendes, de cadeaux fiscaux, de « construction » européenne délétère, de course aux armements ruineuse, tout cela à l’ombre d’un président exempt de tout attachement réel au peuple, à la démocratie et à la nation.
QUI SÈME LA VIOLENCE ?
Majoritairement, le peuple français n’est pas dupe du chantage à la « violence » que manie le pouvoir relayé par une meute de journalistes dépourvus de déontologie. Mais la violence, MM. les chiens de garde médiatiques du capital, c’est bien plus qu’une grille de ministère défoncée par on ne sait qui. La violence, c’est…
- la casse du Code du travail et du statut de la fonction publique,
- le blocage du SMIC, des salaires du privé, du traitement des fonctionnaires et des pensions alors que l’inflation repart,
- la misère de l’Éducation nationale et de l’hôpital public,
- la vente à l’étranger d’Alsthom, de STX, la fermeture de GMS et la délocalisation en marche de Peugeot,
- la privatisation de ces biens nationaux que sont les Aéroports ou les barrages hydroélectriques sur fond de privatisation galopante de la SNCF, d’EDF, de l’ONF et de la FDJ
- l’attitude grossièrement insultante d’un président-enfant gâté dont le programme de casse, dicté par Berlin et Bruxelles, est très minoritaire dans le pays,
- la marche à l’État policier avec le renfort d’une justice de classe condamnant les manifestants à la chaîne (plus de 4000 personnes arrêtées et/ou déférées en décembre !)
- le viol permanent de la volonté populaire exprimée par référendum (tous les référendums organisés en France depuis vingt ans ont été contournés, à la Réunion, en Corse, en Alsace, sans oublier bien sûr le Non à la constitution supranationale),
- les insultes à répétition de Macron à l’adresse des « Gaulois réfractaires »,
- l’interminable et glauque affaire Benalla,
- le dé-tricotage en vue de la loi laïque séparant l’État de tous les cultes,
- « Parcoursup » qui détruit le libre accès de tout bachelier à l’Université,
- La traque honteuse visant les privés d’emploi,
- l’attitude de plus en plus lepéniste envers les travailleurs immigrés,
- la nouvelle attaque annoncée dans les « vœux » ( !) présidentiels contre les retraites par répartition et contre les agents du service public.
- Et c’est aussi (car la casse des acquis du CNR est inséparable de l’euro-dissolution atlantique de la nation française!) la substitution d’une « souveraineté européenne » dominée par Berlin à la « souveraineté nationale » gravée dans la constitution, la dissolution de l’armée française dans l’ « armée européenne » arrimée à l’OTAN, sans oublier l’entreprise inavouable qui vise en tous domaines à substituer au français le Global English de la prétendue « élite » euro-mondialisée.
IL EST URGENT D’OUVRIR UNE PERSPECTIVE PROGRESSISTE AU PAYS !
Dans ces conditions, si nous refusons que le pays n’ait d’autre avenir qu’un mixte d’euro-dissolution dans l’ « Empire européen » (expression assumée par Bruno Lemaire !), de casse des libertés et des acquis à l’ombre de l’Europe allemande, de guerre civile larvée entre une « France d’en bas » dépourvue de débouché politique progressiste et les « costards-trois-pièces » des « métropoles » appuyés par l’État bourgeois, avec in fine l’accès au pouvoir d’un bloc ultraréactionnaire piloté par les faux patriotes et vrais européistes Le Pen, Dupont-Aignan et/ou Wauquiez, l’heure est venue de porter une perspective politique franchement transformatrice appuyée par une vaste contre-offensive sociale et culturelle.
S’AFFRANCHIR DANS L’ACTION DE LA COLLABORATION DE CLASSES ÉHONTÉE DES ÉTATS-MAJORS SYNDICAUX
Pour cela, il faut d’abord dénoncer publiquement la collaboration de classe éhontée des états-majors syndicaux nationaux avec Macron-MEDEF, y compris celle des états-majors de la Confédération CGT et de la FSU, et refuser la caution apportée, sous l’égide de la CFDT jaune et de la CES euro-dépendante, au « cause toujours ! » organisé par Macron sous l’appellation de « dialogue social » et de « grande consultation nationale ». Syndicalistes de lutte, exprimons-nous publiquement ensemble, cessons d’attendre que des états-majors gavés de subventions d’État nationales ou européennes nous conduisent à autre chose qu’à d’humiliantes défaites à répétition ! Alors que les GJ, sans appareil ni organisation, ou que les courageux lycéens, affrontent la violence policière et les pires humiliations, il est scandaleux que les grandes confédérations restent l’arme au pied, qu’elles dénoncent la « violence » des GJ en ignorant celle du pouvoir, combien plus meurtrière et provocatrice, qu’elles n’organisent que des « journées d’action » hors-sol dont l’expérience montre qu’elles ne servent qu’à démoraliser. Alors que se prépare la casse ultime du statut de la fonction publique (légué par Maurice Thorez), des retraites par répartition (Ambroise Croizat) et de l’indemnisation du chômage, il faut préparer concrètement le tous ensemble en même temps en tendant la main aux Gilets jaunes. En particulier, il faut les aider, sans leur faire la leçon, à s’organiser démocratiquement pour défendre partout un programme franchement social, anticapitaliste et démocratique et en expliquant précisément ce que signifient les projets délétères (retraites, statuts, chômage) annoncés dans les vœux présidentiels.
Communistes, ensemble à l’entrée des entreprises pour les quatre sorties (euro, UE, OTAN, capitalisme)… plus une (sortir Macron-MEDEF !).
Sur le plan politique, le PRCF s’adresse d’abord aux communistes.
Camarades, cessons de nous « griser avec un grain de raisin », comme disait Henri Alleg. Comme il fallait s’y attendre, le congrès « extraordinaire » du PCF n’a de nouveau accouché que d’une souris rose vif : le duo Laurent/Roussel continue de dénigrer Lénine, la Révolution d’Octobre et le marxisme-léninisme, d’encenser le fascisant Soljénitsyne, d’accepter en principe la « construction » européenne tout en prêchant l’impossible « réorientation progressiste de l’euro ». Il laisse tomber le Venezuela bolivarien, reste l’arme au pied devant le lancement d’une armée euro-atlantique copilotée par Trump et Merkel et qui servira, le moment venu, de base d’agression contre le peuple russe. Ce même duo Laurent-Roussel n’a hélas d’autre ennemi véritable que la FI, dont les contradictions devraient être traitées avec intelligence par des marxistes au lieu de donner prétexte au PCF pour rabattre vers le PS, vers Hidalgo (dont Ian Brossat est l’adjoint) ou vers Benoît Hamon lors des prochaines échéances électorales (européennes, municipales ou législatives…), que ce soit au premier ou au second tour*. Rejoignez le PRCF et les JRCF, camarades, n’attendons pas que le pays fonde comme beurre en broche dans le haut fourneau de l’UE et ne séparons plus l’avenir du parti communiste en France du sort de notre peuple qui crie misère : d’ores et déjà, adoptons un tract commun à diffuser en priorité à la classe ouvrière des usines, des chantiers, des transports et de l’énergie pour appeler à chasser ce président délégitimé par le peuple (« Macron démission ! ») et pour sortir la France, par la porte à gauche et dans la direction du socialisme, de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et de la domination du grand capital ! En allant méthodiquement aux entreprises avec des tracts communs, remettons la CLASSE OUVRIÈRE au centre du mouvement social, appelons à la jonction des travailleurs qui bloquent les ronds-points le samedi et des travailleurs en lutte dans les boites ! LES CAPITALISTES BLOQUENT NOTRE PAYS ? BLOQUONS LEURS PROFITS !
POUR UNE FRANCHE INSOUMISSION !
Le PRCF s’adresse aussi aux militants « insoumis » et à tous les militants progressistes. En 2017, le Pôle a eu le courage et le réalisme politiques d’apporter un « soutien critique, mais dynamique » à la candidature Mélenchon car c’était alors la seule possibilité existant pour préserver l’espace politique progressiste indispensable aux luttes futures et pour ne pas en arriver très vite à une situation à l’italienne où toute espèce de gauche est éliminée du parlement et où des nostalgiques de Mussolini, qui feignent de s’opposer à l’UE mais se couchent devant ses sommations, font l’éloge de… Mussolini. Cependant, en grande partie parce qu’une partie des communistes a préféré frapper sur la candidature JLM tout en laissant les mains libres à Laurent qui lorgnait sur Hamon, la direction petite-bourgeoise de la FI a régressé depuis 2017 en mettant une veilleuse sur la critique de l’UE, en rêvant d’union de la gauche à l’ancienne, et, dans la dernière période, en déclenchant une purge inavouée contre l’aile la plus « indépendantiste » et populaire de la FI, notamment contre D. Kuzmanovic et F. Coq.
Nous n’en continuons pas moins de tendre la main à toutes les insoumissions véritables en privilégiant le contenu patriotique et de classe du changement nécessaire. Celui-ci doit être clairement antifasciste et antiraciste, patriotique et indépendantiste (retrait de l’UE atlantique !), pacifique et anti-impérialiste (à bas l’OTAN et l’armée européenne !), populaire et centré sur le monde du travail : c’est la classe des travailleurs qui doit donner le la dans la construction du changement et dans la construction d’un véritable « nouveau CNR », en alliance certes avec les couches moyennes des villes et de la campagne, mais sans jamais leur céder le pas et les laisser reconstruire une nouvelle social-démocratie. Ce qui impose à tous les progressistes de prendre une position tranchée sur la question du FRexit progressiste, antifasciste et internationaliste et aussi de boycotter les élections européennes avec esprit de conséquence car elles n’ont d’autre enjeu que de valider le « saut fédéral européen » voulu par Merkel et Macron.
POUR UN NOUVEAU CNR SOCIAL, INDÉPENDANTISTE ET ANTIFASCISTE, centré sur le monde du travail !
En particulier, l’intérêt de tout le mouvement progressiste impose de refuser toute ligne politique qui, sous couvert de « rassembler tous les militants euro-critiques », éluderait l’indispensable résistance à la fascisation de l’Europe et de la France et pactiserait de près ou de loin avec des individus qui ont osé présenter Le Pen comme un « moindre mal » face à Macron. Car une telle ligne d’ « union nationale » sans rivage arrimerait à coup sûr, dans le cadre des rapports de forces politiques actuels en France et en Europe, les forces progressistes euro-critiques au bloc réactionnaire puissant que forment déjà de fait le RN et la « droite forte » des LR. Il ne s’agit nullement de choisir entre les deux blocs préexistant en France et dans le monde, qu’il s’agisse des euro-atlantistes dits « progressistes » regroupés derrière Clinton, Merkel et Macron, ou des euro-nationalistes idéalisant Trump, Poutine, Orban ou Di Maio, mais persécutant les « migrants », cautionnant l’interdiction des PC de l’Est et acceptant la « construction » européenne dans son principe : en effet, ces deux blocs à la fois rivaux et complices de l’euro-atlantisme pseudo-progressiste et de l’euro-nationalisme ultra-réactionnaire ne sont en réalité que les mâchoires du même étau qui broie les nations libres et les droits ouvriers. Ce dont nous avons besoin, c’est d’un nouveau CNR qui, en digne héritier de son grand prédécesseur, s’ouvrirait certes à toutes les forces démocratiques et patriotiques, sans oublier les syndicalistes de classe, mais ne s’en fermerait que plus radicalement au grand capital, au MEDEF et à tout surgeon de l’extrême-droite et de la droite forte, ainsi qu’à tous ceux qui pactisent honteusement avec cette dernière en souillant la référence au marxisme et à la République.
Un digne successeur du CNR devra donc, comme y appelait le programme de 1944 intitulé « Les Jours heureux », mettre « le monde du travail au centre de la vie nationale » ; il devra écraser le fascisme, le racisme et les communautarismes intégristes, nationaliser les entreprises stratégiques et les banques pour reconstituer le « produire en France », démocratiser en profondeur la vie politique et sociale ; dans les conditions actuelles, il devra aussi assumer la transition écologique sur des bases anticapitalistes. Enfin, il doit s’attendre à devoir affronter d’emblée sur tous les plans, politique, économique, militaire même, la haine du grand capital « français » et mondial. Car quel communiste, qui peut douter un instant, en particulier quand on voit comment l’impérialisme US et l’oligarchie se coalisent en Amérique latine pour liquider l’ALBA, que de nos jours, l’affrontement des forces populaires avec les Empires néolibéraux ne soit au final une lutte des classes posant à terme la question : « Qui l’emportera du capitalisme ou d’un socialisme de nouvelle génération » ?
APPEL A LA MOBILISATION DES MILITANTS DU PÔLE ET DES J.R.C.F.
Dans cet esprit, le secrétariat national du PRCF s’adresse aux militants et aux sympathisants du PRCF et des JRCF :
- Ensemble aux ronds-points et dans les AG de GJ pour discuter, écouter et apporter nos idées et solutions, en particulier avec le tract destiné aux pare-brise affichant le gilet jaune.
- Ensemble aux entreprises, aux lycées, aux grands magasins, pour y porter méthodiquement le tract national « entreprises » du PRCF et proposer « Initiative communiste ».
- Ensemble pour organiser partout le Tour de France du Frexit progressiste de manière largement ouverte.
- Ensemble pour préparer le colloque sur le 100ème anniversaire de l’Internationale communiste, car le patriotisme populaire est indissociable de l’internationalisme prolétarien.
- Ensemble vers une grande Conférence nationale du PRCF en juin 2019 et pour la création officielle des JRCF avant la fin de l’année.
- Ensemble pour préparer, avec tous ceux qui le souhaiteront, un 100ème anniversaire de combat du Congrès de Tours, à l’occasion duquel les révolutionnaires de France rallièrent l’IC et s’unirent dans un grand PC de combat en se séparant sans tergiverser des dirigeants réformistes qui paralysaient le mouvement ouvrier en cautionnant les prédations impérialistes !