9 décembre 2023 – Georges Gastaud – Aux termes de la Constitution de 1958, le président de la République en titre est « garant » et protecteur de ladite constitution. Or, très factuellement, Emmanuel Macron se comporte constamment, et en toute occasion, en ennemi principal du « bloc de constitutionnalité » français dont on se demande même s’il l’a étudié et s’il est autre chose pour lui qu’un gloubi-boulga vaguement indicatif et n’engageant à rien de précis.
Qu’on en juge :
Article 1 : » La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale »
la loi laïque du 9 décembre 1905, qui fait juridiquement partie du « bloc de constitutionnalité » (lequel est plus étendu en droit que n’est la Constitution considérée stricto sensu) dispose en son Article II que « la République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte » (un énoncé que tout militant laïque devrait connaître par cœur, soit dit en passant tant il cloue par avance le bec de tout contrefacteur du principe laïque). Or, quand le chef de l’Etat, désireux de « réparer le lien abîmé » (sic) entre l’Eglise catholique et la République, participe ès qualités à une messe pontificale à Marseille ou quand il met en place, à l’Elysée même, excusez du peu !, la Fête juive de Hanouka en présence du Grand Rabbin de France récitant des prières en hébreu, que fait-il donc d’autre, sinon, très factuellement et très explicitement, que « reconnaître » tel ou tel culte ?
Violation caractérisée donc, du principe de « séparation de l’Eglise et de l’Etat » ! Une violation bien dans la manière, du reste, du super-européiste Macron imposant le drapeau crypto-clérical de l’UE* et admirant les « Etats voisins de la France » (suivez mon regard vers le Rhin !) ; lesquels reconnaissent, subventionnent et salarient grassement, conformément du reste à LEUR constitution, les principaux cultes religieux, « impôt d’Eglise » à l’appui ;
* Dont le créateur a écrit noir sur blanc qu’il représente un drap marial orné des douze étoiles apostoliques ! Et dire que des gens « de gauche » qui traitent le drapeau tricolore de l’An II comme un « torche-cul » affichent sans états d’âme l’oriflamme clérical européen sur leur mairie « laïque » !
Article 2 : « La langue de la République est le français »
L’article II-a de la Constitution dispose que « la langue de la République est le français« . Or le président de la « Start-up Nation » que veut être Sir Macron inspire, anime et préside des « évènements mondiaux » tels que « Choose France !« , « France HighTech « , « One summit planet » (avec son slogan « Make the Planet Great Again !« ) constamment désignés en anglais, et il en va de même de ses principaux ministres, y compris du ministre de la culture. Violation manifeste de la constitution… et de la loi, qui stipule que « le français est la langue de l’administration, du travail, de l’enseignement et de la communication » (loi Toubon d’août 1994). Violation caractérisée de la Constitution… et mépris de classe pour la langue française et pour tous les Francophones de France, d’Afrique, d’Amérique, d’Asie et d’Océanie !
Qu’attend du reste Macron, qui est censé faire exécuter impartialement la loi, pour faire interdire le placardage massif en nos ville de grandes affiches défilantes proclamant illégalement, à l’initiative de Mme von der Leyen, « YOU ARE E.U. » (« vous êtes l’Union européenne »), où le tout-anglais le dispute à… la Méthode Coué !
ARTICLE 3 : « La souveraineté nationale appartient au peuple »
La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen annexée à la Constitution dispose également que » le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation« . Or E. Macron ne cesse de parler de, et d’agir pour, la « souveraineté européenne« , c’est-à-dire en langage codé, pour ce qu’Olaf Scholz appelle l' »Etat européen »; un Etat, en fait, un empire transcontinental (le mot est de Bruno Le Maire) en faveur duquel tous les députés de la Macronie et la grande majorité des députés complices des groupes LR, PS et EELV, viennent successivement de se prononcer, dans le dos du peuple français et dans le silence complice des médias d’Etat (le soi-disant « service public de l’audiovisuel »), au « parlement » européen puis à l’Assemblée « nationale ». Comment nommer cela autrement que « haute trahison des intérêts vitaux de la Nation »… et qu’archi-trahison du Non à la constitution européenne prononcé par le peuple français en mai 2005.
Article 1 : La France est une République indivisible
la Constitution dispose aussi que « la France est une République indivisible (…). Son organisation est décentralisée« . Ce qui ne signifie pas, que l’on sache, « depecée ».
Or Macron, puis Darmanin viennent de se prononcer publiquement, sans que le peuple français ait été consulté (et soit dit en passant, sans que Fabien Roussel, présent sur place à Bastia quand ces déclarations ont été faites, ait pipé mot…), pas plus d’ailleurs que le Parlement, pour l' »autonomie de la Corse ». Et aussitôt, comme il fallait s’y attendre, la bourgeoisie bretonne et son homologue alsacienne, sans parler des forces irrédentistes basques ou catalanes des Pyrénées-Atlantiques ou des Pyrénées-Orientales, ont immédiatement exigé l' »autonomie » (dont nul n’ignore qu’il s’agit d’un premier pas vers l’indépendance, ou plutôt, vers l’indépendance ENVERS LA FRANCE et la dépendance ACCRUE de ces régions périphériques envers Bruxelles/Berlin!) pour la Bretagne, élargie à la Loire-Atlantique, pour l’Alsace, pour la « Catalogne-Nord » et pour le « Pays basque-Nord ».
Bref, Macron, c’est à la fois la dissolution « par le haut » de la France dans le conglomérat euro-atlantique, et le dépeçage territorial « par le bas » de l’ex-République une et indivisible dans l’Europe fédérale des régions sur le modèle fédéral allemand.
Comment alors ne pas qualifier cela de haute trahison de la République et de la Nation ? Héritiers de Robespierre et/ou de de Gaulle, réveillez-vous !
Article 1 : » La France est une République sociale »
Plus banalement, et au jour le jour, la Macronie, ou plutôt le Macronat (tant ce régime « arbitre » systématiquement en faveur du Capital et contre le Travail) ne sait pas quoi faire pour retarder l’âge de la retraite, refuser l’augmentation des salaires (en pleine inflation et alors que 1 Français sur 3 ne mange que deux fois par jour), rogner les remboursements maladie, réduire le nombre de cheminots, augmenter les jours de « carence », comprimer les APL et les indemnités chômage, humilier les titulaires du RSA, accompagner le dépeçage patronal du produire en France (fermeture annoncée, par ex. de Renault-Flins ou de la Française de Mécanique de Douvrin), briser les statuts de la fonction publique, inverser la hiérarchie des normes dans les entreprises, attaquer le Code du travail (Macron est le véritable instigateur de la Loi El Khomri) pendant qu’il diminue les impôts des plus riches et qu’il subventionne à milliards le complexe militaro-industriel français, ou plutôt, franco-atlantiste : cf. les 413 milliards d’euros de la loi de programmation militaire qui iront dans la poche des marchands de missiles.
Il faut alors être conséquent et supprimer de la Constitution l’affirmation injustifiée que la France est une « République sociale »…
Alors, qu’en disent MM. les spécialistes bien silencieux, sauf rare et courageuse exception, en Droit constitutionnel ?
La France a-t-elle encore une constitution ? Et quelle est la légitimité d’un homme (très mal, mais là n’est pas le sujet) élu pour défendre l’ordre constitutionnel et qui est le premier à le violer quotidiennement en se réclamant vaguement des « valeurs de la République » tout en ignorant les TEXTES qui la fondent ?
Il faut en réalité CONSTATER que la France est de plus en plus un pays « inconstitué » et que le peuple français y est de plus en plus « destitué ».
Après quoi l’on s’étonnera que, par la faute, c’est bien évident, des « immigrés », des « Arabes » ou des « musulmans », voire des « sauvages » de banlieue, « le contrat social se délite en France » (sic)…
Il faudra donc tôt ou tard destituer ceux qui nous destituent et à terme, RECONSTITUER LA FRANCE.
Tâche éminemment révolutionnaire et qui ne doit pas effrayer les héritiers de 1789, de la Commune de Paris ou du Conseil National de la Résistance.