Secrétariat national du PRCF – 18 octobre 2023 – La situation de la liberté d’expression, du pluralisme démocratique, du droit à la pensée différente, est de plus en plus menacée en France.
Exploitant l’émotion causée par l’exacerbation sanglante du conflit dit israélo-palestinien, pointant unilatéralement les exactions du Hamas sans rappeler que la Palestine en général, et Gaza en particulier, sont victimes d’un crime continu contre l’humanité depuis 75 ans, occultant le fait que le gouvernement israélien adoubé par Washington et par l’UE, est cyniquement, ouvertement, impudemment raciste, colonialiste et fasciste – aux dires mêmes du maire de Tel-Aviv, Ron Huldai – et qu’il piétine, non seulement les libertés démocratiques en Israël, mais le droit international et toutes les résolutions de l’ONU (évacuation des territoires occupés, interdiction de coloniser les terres palestiniennes, humiliation et oppression de masse infligées à Gaza, transformation de Jérusalem en capitale de l’Etat d’Israël, annexion illégale du Golan, etc.), le brutal pouvoir macroniste et la meute des grands médias et des grands journaux publics et privés détenus par le pouvoir et par l’oligarchie capitalistes cautionnent le blocus affameur infligé sciemment par Netanyahou aux « animaux » palestiniens (dixit le gouvernement israélien), légitiment d’avance l’invasion israélienne de Gaza au prix d’un probable massacre sans précédent et d’une catastrophe humanitaire, et pratiquent ainsi un outrancier « deux poids deux mesures » au bénéfice des gouvernants israéliens et au détriment de la cause palestinienne. Ce déni de justice et de vérité heurte des millions de Français, voire des milliards de gens qui, très majoritairement sur la planète (voire la condamnation à répétition d’Israël par l’ONU), se prononcent pour le droit inaliénable des Palestiniens à un État souverain et démocratique.
Encore plus gravement, le pouvoir macroniste et nombre de députés « Renaissance » et LR comme Estrosi ou Ciotti pratiquent un amalgame ignoble entre l’antisémitisme, cette perversion intellectuelle qu’abhorre tout individu respectant l’égalité de principe entre les êtres humains, et critique on ne peut plus légitime de la politique d’apartheid (le mot est désormais utilisé par Amnesty International, tant les faits sont patents) pratiquée par Israël contre des Palestiniens. Lesquels ne font rien d’autre, au quotidien, que tenter de survivre sur la terre qui est la leur (sans parler de ceux qui, par centaines de mille, en ont pas été chassés manu militari).
Ce n’est pas tout ! Le pouvoir macroniste, qu’ont fortement ébranlé et délégitimé le soulèvement durement réprimé des Gilets jaunes, le mouvement populaire pour les retraites, l’inexistence d’une majorité parlementaire régulière validant les contre-réformes issues de l’UE, la faiblesse du soutien électoral dont Macron a bénéficié lors des législatives 2022 (55% d’abstentions au second tour!!), exploite sordidement l’émotion populaire et l’union sacrée antipalestinienne forgée par les médias pour criminaliser toute opposition anti-impérialiste, progressiste et anticapitaliste dans le pays. Avec l’aide de Marine Le Pen, qui se démasque en diabolisant l’opposition de gauche et en applaudissant à la prochaine invasion inévitablement massacreuse de Gaza, avec aussi le renfort criminel d’une ex-vedette de la chanson qui appelle impunément à « dégommer physiquement » les Insoumis, le Macronat en est à criminaliser la France insoumise, soutenue par un quart des Français, ou à porter plainte contre Philippe Poutou, porte-parole du NPA parce que sa parole – juste, inconvenante ou maladroite, c’est une autre question que, dans un « État de droit », il revient logiquement au débat public et non au ministre de la Police de trancher ! – a rappelé l’illégitimité foncière de l’oppression israélienne et la légitimité de principe de la résistance palestinienne. Cette véritable chasse aux sorcières cible tout particulièrement la France insoumise et a déjà débouché sur l’interpellation de Jean-Claude Meyer, président de l’Union juive française pour la paix (UJFP), et sur l’interdiction de tous les rassemblements pacifiques en soutien au peuple palestinien résidant à Gaza, bombardé sans retenue par Israël.
Quant au PRCF, il a subi de lourdes intimidations avant et après la Fête de l’Huma parce qu’il avait invité, dans le cadre d’un débat démocratique et potentiellement contradictoire, des personnalités anti-impérialistes que France-Info et ses succursales ne jugent pas OTAN-compatibles. Déjà lors de sa célébration pacifique du 80ème anniversaire de Stalingrad, où l’Armée rouge a vaincu la Bête immonde nazie au prix de sacrifices inouïs, le PRCF avait été l’objet de provocations incessantes d’éléments ukrainiens déchaînés et liés au régime pronazi de Zelensky, ce nostalgique de Bandera qui vient de faire applaudir un ancien Waffen-SS devant le Parlement canadien déboussolé et unanime ! Oui, on en est là !
Enfin, les universitaires du monde entier ont appris il y a peu la suppression du « Séminaire Marx au XXIème siècle » de la Sorbonne à la suite d’inadmissibles pressions occultes exercées sur son organisateur. Si l’on ajoute à cela que l' »union sacrée » derrière le régime Zelensky aboutit à diaboliser tout opposant à l’escalade militaire et aussitôt qualifié de « pro-russe », on mesure combien la France, censément « le pays des droits de l’homme », est devenue le théâtre d’une marche proprement fascisante, sur fond de bellicisme échevelé, à l’étouffement des libertés et de tout ce qui pourrait ressembler, de près ou de loin, à une « dissidence ».
Or, c’est le moment que choisissent plusieurs partis de la NUPES pour hurler avec les loups et pour cogner davantage sur leurs alliés insoumis mal-pensants qu’ils ne combattent la politique antipopulaire de Macron : maltraitance du statut de la fonction publique, stigmatisation sociale des « bénéficiaires » du RSA, encouragement donné à une fronde d’extrême droite dans la police, mise au pas du jury du CAPES de philosophie par G. Attal, persécution d’État contre un membre de la direction nationale de la CGT (Sébastien Ménesplier, secrétaire général de la FNTE-CGT) pendant que la traque des mal-pensants s’intensifie sur Internet.
Tout cela s’opère dans un climat belliciste où, sans crainte du prochain « conflit global de haute intensité », en clair d’une marche décomplexée à la Troisième Guerre mondiale annoncée depuis des années par l’OTAN, la France dirigée par Macron (et avant lui, par Sarkozy et Hollande) s’aligne systématiquement sur les politiques bellicistes de l’Oncle Sam en tournant le dos aux politiques de non-alignement français portées jadis par de Gaulle ou, à un moindre degré, par Chirac et de Villepin (refus en 2003 de laisser la coalition états-unienne envahir l’Irak). Plus que jamais, défense de l’indépendance nationale et défense de la paix mondiale ne peuvent qu’aller de pair !
Il convient donc de réagir rapidement et fortement. Le PRCF, qui travaille de son côté à un Front Antifasciste, Patriotique, Pacifique, Populaire et Écologiste faisant échec aux logiques oligarchiques, fascisantes et euro-atlantistes, propose aux destinataires de cette lettre, non seulement les mouvements ciblés par le Macronat, mais tous les citoyens épris de paix, de démocratie, d’indépendance nationale et de fraternité humaine, de se rencontrer rapidement pour réfléchir à d’éventuels États généraux du pluralisme démocratique en France.
D’ores et déjà, que celles et ceux qui entendront cet appel, aux niveaux national, départemental ou local, se réunissent, discutent, voire commencent à organiser la riposte républicaine. Pour commencer, pourquoi ne pas organiser des rassemblements pacifiques comportant des prises de parole plurielles devant les stèles, monuments, noms de rue évoquant les Résistant(e)s de la dernière guerre mondiale ou encore la haute figure de Jaurès, l’infatigable combattant de la République laïque, sociale, souveraine, pacifique et démocratique?
Dans cette perspective, le PRCF tend la main à tous les mouvements, travailleurs, militants, syndicalistes et citoyens épris de démocratie, de paix et de progrès social dans notre pays.