Déclaration du PRCF
Léon Landini, résistant FTP MOI président de l’amicale des bataillons Carmagnoles Liberté, président du PRCF, Pierre Pranchère, résistant FTP, ancien député européen communiste, vice président du PRCF, Jean-Pierre Hemmen résistant à l’OTAN, fils de fusillé de la résistance, vice président du PRCF, Georges Gastaud, secrétaire national du PRCF, Antoine Manessis, secrétaire de la commission international du PRCF, Annette Mateu Casado, secrétaire du PRCF, Gilliatt, responsable national des JRCF
La manière dont Macron et sa clique antinationale, antisociale et euro-atlantique s’apprêtent à célébrer le 100ème anniversaire de l’armistice du 11 novembre, ne peut que révulser les amis de la souveraineté nationale et de l’amitié entre les peuples.
Notons d’abord que cette cérémonie fera l’impasse, comme d’ordinaire, sur le 11 novembre 1940 où, en pleine occupation allemande, une manifestation illégale principalement emmenée par l’Union des étudiants et des lycéens communistes (manifestation à laquelle participait Guy Môcquet) se rendit à l’Arc de Triomphe et fut sauvagement réprimée.
Notons ensuite que, bien entendu, les gouvernants bourgeois français divers ne sont pas prêts de procéder à l’autocritique radicale de cette guerre foncièrement impérialiste des deux côtés, austro-allemand et anglo-franco-russe, où les enjeux patriotiques parfois réels (indépendance serbe, retour à la France de l’Alsace-Lorraine annexée par Bismarck) servaient de prétexte à un sanglant repartage colonial du monde entre prédateurs impérialistes. On se souvient du mot d’Anatole France, l’un des premiers adhérents du tout jeune Parti communiste SFIC, « on croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels ». Ce n’est pas de la France, qu’ils dissolvent dans l’Empire euro-atlantique, néolibéral et livré au globish, que Macron, Hollande, Sarkozy et Cie sont les héritiers, c’est de l’IMPERIALISME FRANÇAIS : celui-ci, selon ses intérêts du jour, se sert, tantôt du nationalisme « français », tantôt du supranationalisme européiste, pour défendre ses intérêts égoïstes en piétinant les autres peuples, notamment en Afrique, et en démolissant les acquis des travailleurs de France. Pour notre part, communistes, c’est indissociablement la France et la paix mondiale que nous servons en combattant tous les impérialismes, y compris le « nôtre », car comme l’a dit Engels, « un peuple qui en opprime d’autres ne saurait être libre ».
Ce n’est pas tout. Aggravant des pratiques serviles qui datent de Chirac, le 11 novembre 1918 sera en réalité tourné vers la célébration de l’Axe impérialiste franco-allemand, de l’UE atlantique arrimée à l’OTAN, et de l’allégeance totale de la France macroniste à Trump, à l’impérialisme américain et aux guerres terrifiantes, voire exterministes, que l’Oncle Sam en perte de vitesse à l’échelle mondiale, prépare contre le peuple russe, contre le peuple iranien, sans parler de sa sourde hostilité au peuple chinois. Qu’on nous entende bien : non seulement nous militons pour l’amitié avec les peuples allemand et américain, mais nous soutenons mordicus dans ces pays les luttes populaires et les courageux militants qui les portent, qu’il s’agisse de Mumia A. Jamal et de Léonard Peltier aux Etats-Unis ou des courageux communistes de l’ex-RDA qui continuent d’être persécutés pour leur opposition à l’annexion qu’ils ont subie sous le nom de « réunification ». Pour autant, nous ne saurions cautionner l’escroquerie proprement négationniste qui présente mensongèrement ce 11 novembre comme une grande fête de l’ « axe franco-allemand », de l’Europe « pacifique » et de l’ « OTAN protecteur de nos libertés »…
Comme on le voit avec le martyre des peuples d’Europe du sud, spécialement avec l’agonie de la Grèce, la nouvelle Europe allemande qui s’est édifiée sur la base de la contre-révolution en Europe de l’Est, est une catastrophe pour les peuples, y compris pour le peuple allemand, et partout, elle fait le lit du néolibéralisme le plus antisocial, de l’austérité sans fin portée par l’euro-mark, de la fascisation galopante qui, sans la moindre « sanction » de l’UE, propulse au pouvoir des nostalgiques de Mussolini en Italie, du régent Horthy en Hongrie, de Hitler en Autriche, sans parler de l’Allemagne où 90 nostalgiques du Reich siègent au Bundestag, de la Pologne, où un pouvoir grossièrement clérical et obsessionnellement antirusse persécute le PC polonais, ou de la France, où le FN vient de saluer l’élection du fasciste brésilien Bolsonaro.
Quant à l’OTAN et à Trump, il ne se passe pas un jour sans que, prenant appui sur le pouvoir pronazi de Kiev et sur les anticommunistes maladifs des pays baltes, ils n’accroissent leur pression guerrière contre le peuple russe dont les immenses sacrifices nous ont libérés de Hitler ; au point qu’une guerre éclatant avec Moscou ferait rapidement oublier par ses destructions « conventionnelles » ou nucléaires, la boucherie de 14/18.
C’est pourquoi le PRCF manifestera le 11 novembre prochain aux cris de « Trump go home ! », « à bas l’OTAN ! », « à bas l’UE, partenaire stratégique de l’OTAN ! » dont il faut au plus tôt sortir par la gauche pour éviter à la France d’être entraînée dans une nouvelle guerre paneuropéenne qui ne tarderait pas à dégénérer en troisième – et, vu les menaces qu’elle ferait peser sur toute l’humanité – en dernière guerre mondiale. Et bien entendu, dehors Macron, l’homme de l’oligarchie qui mène la guerre sociale contre les acquis des travailleurs, contre les libertés démocratiques et contre la souveraineté même de notre pays.