Pour les proconsuls élyséens de l’UE atlantique que sont les Sarko, Hollande et autre Macron, le 14 juillet reste l’occasion pour l’impérialisme français décadent – et pas moins agressif pour autant! – de « montrer les muscles » en affichant sa puissance militaire vacillante et en paradant auprès des plus tristes personnalités de la planète: cette année, Macron s’affichera donc à côté de Narendra Modi, le dirigeant indien qui, au nom d’une version intégriste de l’hindouisme, persécute les musulmans indiens et a suscité contre sa politique néolibérale les plus grandes grèves ouvrières et paysannes de l’histoire moderne (le but étant pour Macron, ce petit télégraphiste de l’OTAN en guerre contre la Russie et, bientôt, contre la Chine de détacher Modi du bloc planétaire des « BRICS » qui conteste l’hégémonie planétaire des USA et de sa vassale européenne…).Bref, la bourgeoisie monopoliste au pouvoir en France se sert du 14 juillet (censé célébrer la Révolution française et la prise de la Bastille par les Sans Culotte!) pour aggraver sa marche à la guerre impérialiste, à la fascisation politique, à la régression tous azimuts, à la liquidation de la langue française au profit du tout-anglais atlantique. Sans oublier l’euro-dissolution de l’Etat-Nation au bénéfice de l’ « Etat fédéral européen » voulu par Scholz, c’est-à-dire d’une Europe germano-américaine qui n’en finit pas, avec l’aide zélée du CAC 40, de dévaster nos industries, nos services publics et notre protection sociale en perdition… Bref, quand les oligarques « français » au pouvoir crient « vive la France! », entendez « vive l’UE-OTAN ! »; quand ils célèbrent « la République », comprenez l’Etat policier indispensable pour briser le mouvement ouvrier; et quand ils usurpent les beaux mots de « CNR » et de « Renaissance », traduisons cette novlangue insupportable en substituant aussitôt
« mort programmée de la France » à « Renaissance » et « Conciliabules pour la Négation de la République » aux trois lettres de l’organisme fondé par Jean Moulin…Pour nous communistes, qui n’avons jamais abandonné
à l’oligarchie cette date majeure de l’histoire révolutionnaire mondiale, le 14 juillet porte une signification diamétralement opposée à celle que lui donne la réaction après avoir tout tenté, au XIXème siècle, pour interdire la Marseillaise et pour substituer au drapeau de Valmy et Fleurus l’étendard blanc de la Restauration monarchique. En effet, avant d’être tristement et irréversiblement dénaturé par la « mutation » euro-réformiste, le grand PCF de Thorez, Duclos et Politzer organisait jadis chaque 14 juillet, concurremment au pouvoir bourgeois, de grands défilés revendicatifs, antifascistes, voire anticolonialistes.
Ainsi du 14 juillet 1935 où Duclos lança véritablement le Front populaire (qui se disait aussi « antifasciste et patriotique ») au grand meeting unitaire du Stade Buffalo de Paris quand notre camarade entonna successivement la Marseillaise et l’Internationale « sous les plis mêlés des drapeaux rouges et tricolores ».
Ainsi du 14 juillet 1944, dont les défilés interdits, mais massifs et encadrés par les FTP en armes, lança politiquement les combats de la Libération de Paris.
Ainsi du 14 juillet 1945, qui accéléra, dans la liesse populaire, les avancées sociales considérables que portaient alors au gouvernement Thorez (statut de la fonction publique, statut des mineurs, première forme du SMIG), Croizat (Sécu, retraites par répartition, généralisation des conventions collectives, Code du travail protecteur, comités d’entreprise…), Marcel Paul (nationalisation démocratique du gaz et de l’électricité), Jacques Duclos présidant alors l’Assemblée nationale.
Ainsi du 14 juillet 1953 où la police ouvrit le feu sur le cortège du PCF, tuant plusieurs militants du FLN qui revendiquaient l’émancipation de leur pays, ainsi que des militants communistes. En effet, les vrais communistes ne sauraient abandonner cette date majeure de l’histoire des peuples à la réaction qui la dévoie. Avec, hélas, le soutien inconscient d’une pseudo-extrême gauche et des faux écolos d’EELV qui sont les premiers à pousser à la conflagration continentale en Ukraine et qui, comme récemment les Verts de Marine Tondelier appelant à « dépasser l’Etat-Nation », se comportent en fers de lance de la marche à l’Empire euro-atlantique ultraréactionnaire, fascisant et guerrier.A chacun, donc, son 14 juillet. Pour la grande bourgeoisie et ses flanc-garde de toute nature, une date servant à célébrer l’union sacrée antisociale, antinationale et guerrière. Pour nous militants franchement communistes, qui répondons toujours des noms de Robespierre, Saint-Just, Blanqui, Varlin, Jaurès, Thorez, Duclos, Danielle Casanova, Martha Desrumeaux et Jean Moulin, l’occasion tout au contraire de raviver l‘esprit de résistance en rappelant les fortes paroles qui concluaient l’appel Thorez-Duclos du 10 juillet 1940: « Jamais, non jamais, un grand peuple comme le nôtre ne sera un peuple d’esclaves! ».