Salle pleine à craquer à la salle Dumas de la Grande Résidence, le quartier HLM de Lens (62) pour entendre Rémy Herrera, enseignant à la Sorbonne, auteur du livre « Un autre capitalisme n’est pas possible », Michelle Dessenne, de la direction nationale du M’PEP, G. Gastaud, auteur de « Patriotisme et internationalisme » et de l’Essai sur la renaissance communiste, sur les moyens de sortir de l’ ainsi dite « crise de la dette ».
Herrera montre d’abord, historique de la crise à l’appui, que la crise actuelle est structurelle et qu’on ne pourra pas en sortir sans sortir du capitalisme. Il est donc parfaitement illusoire de s’imaginer qu’on pourra mettre en place un « capitalisme à visage humain », car la crise du capitalisme est aussi celle du « keynésiannisme ».
Michelle Dessenne prouve ensuite avec brio qu’il est non seulement possible, mais vital et urgent de sortir de l’U.E. et de l’euro. Elle montre également que les bases sur lesquelles peut et doit s’effectuer cette sortie progressiste de l’euro sont radicalement antinomiques de celles que propose le FN.
Gastaud montre que cette sortie de l’UE suppose une nouvelle alliance de la classe ouvrière et de la nation. Il ne s’agit pas de revenir, de manière défensive, aux solutions de 1945 : compte tenu de la position intégralement antinationale que vient d’exprimer le MEDEF (dans sa récente tribune du Monde, L. Parisot exige la « reconfiguration des territoires » et la mise en place d’une « nouvelle patrie », les Etats-Unis d’Europe, pendant que Sarkozy rampe aux pieds de Merkel et que Hollande propose la constitution de ministères franco-allemands…), la reconquête de l’indépendance nationale ne fait qu’un avec la marche au socialisme.
Dans les trois cas, la salle, très diverse et jeune, vibre. Suit un débat riche et fraternel.
La prochaine séance de l’Université Populaire aura lieu le vendredi 23 mars, à Lens, sur le thème du 50ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie en présence d’Henri Alleg, auteur de La Question (le livre préfacé par Sartre qui dénonça la torture en Algérie) et avec la participation d’intellectuels du Parti algérien de la démocratie et du socialisme.