Pour une manif géante unitaire de combat à Paris ! Pour un Front Antifasciste, Patriotique, Populaire et Ecologiste posant la question du Frexit progressiste !
Déclaration de la Commission exécutive du PRCF, 19 janvier 2020
Même si, de manière très compréhensible, la grève des travailleurs du rail cherche son second souffle, le régime policier de Macron, brutal exécutant de l’UE et du MEDEF, est fort loin d’être tiré d’affaire. En effet, malgré les méthodes fascisantes du pouvoir, en dépit du dénigrement médiatique systématique des grévistes en général et de la CGT en particulier, et n’en déplaise aux jaune Laurent Berger, président de la C.E.S., ce relais éhonté de la Commission européenne…
LA COLERE SOCIALE MONTE EN FRANCE !
D’une part, toute une série de professions maintiennent ou durcissent la mobilisation : ports et docks, raffineries, EDF, hospitaliers, pompiers, enseignants et lycéens en lutte contre les « E3C », ce dispositif aberrant qui substitue au bac national un contrôle local dénué de valeur diplômante. En outre, des professions artistiques, danseuses, danseurs, musiciens et techniciens de l’Opéra, choristes de Radio-France, réassocient en profondeur culture de lutte et luttes dans la culture. Les avocats bravent ouvertement leur ministre de la « justice ». Les Gilets jaunes font de nouveau entendre le refrain insurrectionnel de la Marseillaise sur les Champs Elysées. A Nice, ce samedi, les manifestants ont de nouveau associé l’hymne national issu de la Révolution jacobine au chant de lutte mondial du prolétariat, l’Internationale. Dans leur lutte, les chœurs de R-F associent le « Va pensiero » de Verdi et du « Risorgimento » italien à la Marseillaise de l’An II harmonisée par Hector Berlioz… De nombreuses facs entrent également en lutte en rejetant, non seulement la retraite par points, mais l’ensemble des contre-réformes euro-libérales qui déchirent l’université depuis plus d’une décennie. Le mouvement est ainsi en passe de franchir un seuil qualitatif qui lui permet de mettre en cause, non seulement la contre-réforme des retraites, mais la destruction systématique de tout ce que notre peuple avait su arracher aux dominants de 1789 aux grandes avancées du CNR et des ministres communistes de 1945-47…
CRISE AGGRAVEE DE L’HEGEMONIE CAPITALISTE
Macron et ses ministres, Schiappa, Béloubet, etc., se font désormais chahuter partout où ils passent, ce qui montre combien leur prétendue « légitimité républicaine » est contestée, plus encore que ne l’étaient celles de Sarkozy ou de Hollande, eux aussi serviles exécutants des « recommandations » de l’UE. Rappelons qu’Antonio Gramsci définissait l’ « hégémonie » bourgeoise comme un concentré de « consentement cuirassé de coercition » : on voit certes la coercition croissante, voire la fascisation de moins en moins niable de l’Etat policier avec, notamment, le nassage, le gazage, le matraquage systématiques des manifestants et des militants syndicaux ; mais où est donc passé le « consentement » des dominés à leur exploitation ? Même le lugubre Berger, censé jouer les amortisseurs sociaux des contre-réformes européennes, est à juste titre méprisé par la masse des travailleurs en lutte, y compris par des grévistes cartés à l’UNSA ou à la CFDT…
DEFENSE DES ACQUIS, DEFENSE DE LA SOUVERAINETE NATIONALE, MÊME COMBAT !
Car en touchant à la conquête fondamentale qu’est, avec la Sécu, les statuts et le Code du travail, la retraite par répartition créée par le communiste Ambroise Croizat en 1945, ce gouvernement thatchéro-maastrichtien agresse l’ensemble du monde du travail, celui-là même que le CNR, aiguillonné par le grand PCF combatif de l’après-guerre, voulait expressément mettre « au centre de la vie nationale ». Si bien qu’en réalité, c’est toute la nation qui est ébranlée par les diktats à répétition de l’UE et du MEDEF. Il est donc stratégique d’unir le drapeau rouge des contestations ouvrières et le drapeau tricolore cher aux Gilets jaunes et à tous les amis de la souveraineté populaire.
ELEMENTS POUR UNE CRISE REVOLUTIONNAIRE EN GESTATION ?
Malgré l’apparence d’une « victoire » sociale qui est loin d’être acquise à Macron et qui procède surtout du caractère gravement antidémocratique de la 5ème « République » (le principe du « quinquennat » fournit mécaniquement une majorité parlementaire au chef de l’Etat, lequel dispose alors, en vrai monarque, de la police, de l’armée et des médias d’Etat ; en outre, le dispositif politique existant permet à un quasi-inconnu de prendre appui sur 11% des inscrits du 1er tour pour s’installer à l’Elysée en jouant du repoussoir Le Pen au second tour…), la crise politique du pouvoir et de l’hégémonie capitaliste ne cesse de s’aggraver dans un pays où la classe ouvrière est humiliée et où les couches moyennes sont paupérisées et déclassées tandis que l’oligarchie et les couches parasitaires qui l’entourent détruisent sciemment le produire en France (délocalisations, fusions transcontinentales…), privatisent les biens publics, démolissent la protection sociale et les services publics et sacrifient la langue nationale au tout-anglais de la mondialisation néolibérale*. Gare au retour de bâton MM. Macron, Philippe et autre Roux de Baizieux ! « Qui sème la misère récolte la colère » et tous les Français gardent dans leur imaginaire collectif la Révolution jacobine et la Commune. Rappelons en outre qu’aux yeux de Lénine une situation révolutionnaire surgit : « quand ceux d’en bas ne veulent plus être gouvernés comme avant et quand ceux d’en haut ne peuvent plus gouverner comme avant »…
PROPOSITIONS du P.R.C.F. POUR PASSER DE LA DEFENSIVE A LA CONTRE-OFFENSIVE POPULAIRE GAGNANTE
Dans ces conditions, tout en continuant de s’investir dans les manifs avec ses tracts, ses drapeaux rouges et tricolores, ses slogans de lutte, le PRCF et les JRCF…
- appellent à mettre en débat dans les A.G. l’idée d’une manif unitaire nationale de combat à Paris, au besoin en campant sur place jusqu’à satisfaction, pour qu’ensemble, syndicats de lutte, gilets jaunes et militants politiques progressistes invitent à plusieurs voix notre peuple et sa jeunesse à résister massivement : « ils » cassent nos acquis et notre pays, bloquons leurs profits ! Tous ensemble et en même temps jusqu’au retrait de(s) contre-réforme(s) !
- à activer l’émergence d’une alternative politique antifasciste, patriotique, populaire et écologiste, associant le drapeau rouge au drapeau tricolore, avec toutes les organisations qui, comme le PRCF, rejettent à la fois l’UE du capital et toute forme de banalisation de l’extrême droite. A plusieurs voix, posons la question du Frexit progressiste dans la perspective d’une sortie du capitalisme à l’approche du 15ème anniversaire du Non populaire à la constitution européenne !
Quant aux militants du PRCF et des JRCF, très actifs dans les luttes de cet hiver, ils invitent les travailleurs à nous aider à reconstruire le parti communiste de combat. Il faut aussi renforcer le syndicalisme de classe et de masse indispensable pour gagner. C’est urgent : majoritairement, la classe ouvrière et une grande partie des couches moyennes précarisées rejettent et détestent Macron et une crise politique potentiellement explosive mûrit dans notre pays. Il reste peu de temps pour conjurer l’alternative mortifère annoncée pour 2022 avec un nouveau duel/duo Macron/Le Pen. Dans ces conditions, la tentative de Fabien Roussel de relancer l’union de la gauche à l’ancienne en recyclant le PS et les Verts (dont les eurodéputés ont voté à Strasbourg la proscription des symboles communistes dans toute l’Europe !), et sans poser le moins du monde la question d’une rupture progressiste avec l’UE, ne peut ouvrir une perspective politique permettant aux luttes d’engager une contre-offensive gagnante. Pour que celle-ci émerge pleinement, il faut que se déploie comme jamais la bataille des idées pour les « quatre sorties » : sortie de l’euro, cette austérité continentale faite monnaie, de l’UE, cette prison des peuples de plus en plus fascisante, de l’OTAN, cette machine à entraîner le monde dans les guerres impérialistes étatsuniennes, et du capitalisme, ce système mortifère qui n’apporte plus au monde que régressions sociales, fascisation, prédations environnementales et menaces sur la paix mondiale.
(*) Par ex. la foire commerciale indécente où Macron essaie actuellement de vendre aux trusts mondiaux une France méconnaissable et socialement déclassée par ses « réformes » s’intitule en toute illégalité et en tout mépris pour la langue nationale : « Choose France !»… Pour reconstruire le « produire en France », il vaudrait cent fois mieux reconstituer le secteur industriel et bancaire nationalisé et… promouvoir la langue française, comme savait si bien le faire jadis le PCF de Marcel Paul (créateur d’EDF) et de Louis Aragon (âme des « Lettres françaises » clandestines sous l’Occupation) !
très bonne analyse commentaires extra c’est tout a fait ce que je pense!!! continuez et je fait circuler ces infos merci!!! HR…