Alors que l’agriculture française est capable depuis toujours de nourrir la population de l’Hexagone et qu’elle est encore une source majeure d’exportations et de devises, tout est fait pour qu’elle ne cesse de reculer en plongeant dans l’angoisse du lendemain des dizaines de milliers d’agriculteurs.
Et c’est l’Union européenne (UE) qui modifie brutalement ses subventions aux zones agricoles à développer au risque de ruiner des milliers de travailleurs de la terre… tout en favorisant les capitalistes de l’agriculture, déjà principaux bénéficiaires de la politique agricole européenne. Bien entendu, Macron aplatit : c’est un « grand Européen » qui veut « toujours plus d’Europe », de « gouvernance européenne », de « défense européenne », de « budget européen ». Et la souveraineté politique et alimentaire de la nation dans tout ça ?
Et c’est cette même UE, servilement suivie par Macron, qui met en application le CETA (libre-échange avec le Canada) sans même attendre sa validation par la représentation nationale, au risque de favoriser la grande agriculture et de généraliser la malbouffe. Et comme si ça ne suffisait pas, voici le traité de libre-échange avec le Mercosur, qui déstabilisera encore plus les marchés agricoles. En outre, Macron et Cie ne le disent évidemment pas, mais l’un des enjeux à la mise en place du gouvernement de grande coalition CDU-SPD à Berlin, est le retour du TAFTA, le Traité transatlantique qui donnerait le coup de grâce à ce qui resterait de notre agriculture paysanne, et peut-être à notre agriculture tout court.
On ne peut séparer cette honteuse casse de la France agricole et rurale de l’entreprise générale de casse euro-atlantique de la France que couvre le pseudo-modernisme « centriste » de Macron : la casse agricole est un élément de la destruction généralisée du produire en France qui vise aussi l’industrie (tout récemment, dégraissage chez PSA, qui prépare sa délocalisation, dépeçage d’Alsthom ou de STX aux capitaux étrangers, mainmise croissante des capitaux allemands sur Airbus, etc.) ; elle va de pair avec la mise en extinction des services publics, Poste, SNCF, EDF, et les agriculteurs qui se laissent tromper par les partis de droite et par la FNSEA jouent contre leur propre camp, celui des travailleurs, quand ils se laissent monter contre les cheminots, fonctionnaires et autres travailleurs qui vivent sans discontinuer le blocage des salaires, les suppressions de postes par milliers, la casse de leurs métiers.
Face à l’UE, cette machine à détruire les revenus et les conditions de vie des travailleurs, face à l’euro, dont l’alignement structurel sur le Deutsche-Mark renchérit toutes nos exportations, face aux capitalistes richissimes de la grande distribution qui écrasent à la fois leurs salariés, les petits producteurs agricoles et les consommateurs, face au grand patronat qui joue sur le chômage de masse pour comprimer le pouvoir d’achat de 19 millions de salariés (ce qui pave la voie des importations à bas coût et sans garanties sociales et écologiques), les travailleurs salariés et non salariés de la ville et de la campagne doivent refuser la division. Héritier d’un parti, le grand PCF du Front populaire et de la Résistance, qui a toujours associé la faucille paysanne au marteau ouvrier, le PRCF appelle les travailleurs salariés à soutenir chaleureusement les revendications paysannes. Il appelle aussi les paysans à soutenir le grand mouvement « tous ensemble en même temps » qui se prépare pour le 22 mars prochain dans le but de battre les contre-réformes Macron dictée par le MEDEF et par l’UE du grand capital.
Plus largement, le PRCF appelle les agriculteurs à refuser désormais leur confiance aux LR, à Macron et au FN qui les flattent mais qui, comme les dirigeants de la FNSEA, ne servent en fait que l’UE du grand capital, que la très grosse agriculture capitaliste, que les maîtres de la grande distribution au détriment des paysans, des consommateurs salariés et de l’intérêt national. Plus d’illusions sur l’UE et l’euro, ces cadeaux empoisonnés au monde agricole qui, depuis 40 ans, ont surtout servi à démolir l’agriculture paysanne et de droit de bien-vivre à la campagne en jouissant du produit de son travail !
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