Le PRCF a depuis plusieurs mois sollicité les organisations progressistes pour organiser une manif nationale contre la politique d’austérité du pouvoir et de l’UE. (Cf. notre lettre ouverte de novembre dernier)
Bien entendu c’est la conscience de la réalité du rapport de forces qui détermine ce mot d’ordre minimum. Le PRCF est quant à lui pour les sorties de l’euro, de l’UE et de l’OTAN événements qui engageraient la France dans un processus dont la finalité serait le socialisme. Et le PRCF compte bien défendre ses positions au sein d’une manif unitaire même si d’autres ne partagent pas notre ligne.
Mais nous estimons que le fait de parvenir à rassembler la gauche, telle qu’elle est, sur une base certes incomplète à nos yeux, mais acceptable aux progressistes, est un pas en avant: ne laissons pas la rue à nos ennemis de classe !
Et, nous insistons, qui peut empêcher la gauche anti-UE, de plus en plus écoutée, de défendre ses positions dans la manif qui rassemblera des milliers de camarades susceptibles de nous entendre et de nous rejoindre. Ayons confiance en nos idées qui progressent de façon très visible et qui sont déjà majoritaire dans la classe ouvrière et les couches populaires, qui sont plus ou moins reprises par des intellectuels tels F. Lordon, E. Todd, J. Sapir et tant d’autres. Il est impératif de concrétiser le NON de gauche à l’euro et à l’UE en une alternative politique capable de rassembler le peuple de France.
Face à la fascisation de notre vie politique, unir la vraie gauche, dans sa diversité et dans l’action, est un objectif qui permet de proposer aux militants progressistes notre stratégie de Front Antifasciste Populaire et Patriotique.
Que des forces réformistes prônent contre tout bon sens et contre l’histoire, contre les rapports de forces et contre « l’analyse concrète de la situation concrète », contre l’analyse de classe de ce que sont euro et UE, une voie de garage, une voie mystificatrice et démobilisatrice, celle de « l’Europe sociale » de plus en plus démonétisée et décrédibilisée par « les faits qui sont têtus » c’est vrai. Et c’est regrettable. Mais que devons-nous faire? Nous retirer sur l’Aventin, parés de notre blanche pureté ou nous lancer dans la mêlée, dialoguer, débattre, polémiquer pour faire bouger les lignes?
Si nous ne voulons pas donner prise au « ni gauche, ni droite » de l’extrême-droite, soyons soucieux d’appeler un chat, un chat, la droite, la droite et de garder le qualificatif de gauche à la gauche. Ce qui exclue le Parti Solférinien mais qui implique aussi la franchise avec nos camarades des orgas progressistes. Comme leur dire que la présence annoncée de A. Tsipras, chef de file de Syriza, à la tête de cette manifestation est un signal négatif qui détournera bien des opposants progressistes à l’U.E. de se sentir à l’aise dans le cortège.. Tsipras explique qu’il veut ancrer la Grèce dans l’Euro-land. Qu’il n’est pas question d’abandonner la monnaie unique. Il le martèle à l’envie. Il l’a assuré en Allemagne –à l’hebdomadaire de centre gauche, die Zeit, comme au ministre des finances conservateur Wolfgang Schäuble. Il l’a dit aussi à Washington, dans les salles de conférences de think tank, au FMI et dans les facs new-yorkaises » nous dit le journal Challenges . Tsipras se fait le chantre de « l’Europe solidaire » et « ne veut pas sortir de l’euro. » enfin, cerise sur l’euro-gâteau, Tsipras, soutenu par le PGE de Pierre Laurent, est candidat à la commission européenne, c’est-à-dire que son ambition n’est pas de combattre cet aréopage malfaisant, mais de l’intégrer avec la bénédiction de M. Pierre Laurent : bref restons dans la prison mais humanisons-là. Restons aussi dans l’OTAN pour en faire un outil pacifique et anti-impérialiste? Restons aussi dans le capitalisme pour lui donner un visage humain?
De qui se moque-t-on ?
Nous serons à la manifestation du 12 avril et ce sont ces choses que nous allons dire et expliquer avec nos tracts et notre journal « Initiative communiste », car le rôle des militants d’avant-garde n’est pas de rester à la maison mais d’apporter leurs explications aux militants de la gauche populaire..
Et nous dirons à Tsipras et à ses amis du PGE (sic !) que nous n’attendons rien de la prison des peuples qu’est l’UE, qu’il faut en sortir par la porte de gauche et que si on veut vraiment combattre l’extrême-droite c’est le seul chemin. Certains osent même dire que nous parlons « comme Le Pen » ! Dire cela c’est cautionner le discours pseudo-social, pseudo-patriotique, du FN, c’est cautionner son faux-nez en prétendant y croire. Le FN n’est pas contre l’UE, pas plus qu’il n’est le parti des ouvriers, c’est un parti du capital qui parle « à gauche » mais sert le grand capital en stérilisant une partie du vote protestataire et en poussant (pas tout seul, hélas !) à la fascisation du pays.
Alors le 12 avril soutenez nous, rejoignez nous, organisons ensemble le boycott de la mascarade des « Européennes »,construisons une alternative de progrès ce qui implique la sortie de l’euro et de l’UE..
Union, action avec le PRCF !