Marche du 16 octobre : « l’argent pour les salaires et les retraites, pas pour les actionnaires et les autres fauteurs de guerre! » déclaration du secrétariat national du PRCF #Marche16Octobre

MARCHE DU 16 OCTOBRE – Déclaration du secrétariat national du P.R.C.F. (Pôle de Renaissance Communiste en France) – 11 octobre 2022

La marche du 16 octobre à l’initiative de LFI, des composantes de la NUPES et d’un certain nombre de syndicats, présente une signification contradictoire:

• d’une part il est potentiellement positif que le mouvement populaire ait une occasion non négligeable d’occuper la rue, de déferler sur la capitale et de se regrouper toutes sensibilités politiques et syndicales confondues pour défendre le pouvoir d’achat populaire et pour exiger la « fin de l’inaction climatique »;

• ne nous cachons pas d’autre part que, tant parce que la « France insoumise » a renoncé à toute contestation radicale de l’UE et de l’OTAN (c’est de plus en plus la même chose dans le cadre d’une escalade belliciste insensée!), que parce que la « NUPES » est une machine à recycler le PS social-maastrichtien et Europe-Écologie-les-Verts, ces chevaux de Troie de l’UE au sein de la gauche établie, les mots d’ordre proposés pour la marche du 16 ne peuvent que manquer lourdement de clarté politique. Alors que les courageux ouvriers des raffineries Exxon-Mobil et Total montrent le chemin d’un combat de classe clair pour l’augmentation générale des salaires, une gauche populaire véritablement combative ne devrait pas se contenter de parler vaguement de « pouvoir d’achat » ou de « blocage des prix ». Oui il faut augmenter les salaires, taxer les superprofits et les profits capitalistes en général (qui, TOUS, résultent de l’exploitation du travail par le capital!), bloquer les prix, mais il faudra aussi réindexer les salaires sur les prix. En effet, l’échelle mobile des salaires et des prix a existé jusqu’en 1983, date à laquelle le gouvernement Mitterrand-Delors-Le Pors dit d’union de la gauche a supprimé cette indexation pour engager la politique du « franc fort » menant à la funeste monnaie unique européenne fondée sur l’austérité: le résultat, et pas seulement dans la dernière période, c’est un décrochage massif des salaires dans notre pays par rapport aux revenus du capital avec l’existence scandaleuse d’une masse de travailleurs et de retraité(e)s pauvres ! 

Il faut aussi être clair sur le retour à la retraite à 60 ans avec 37 ans 1/2 de cotisation et condamner franchement toutes les contre-réformes d’inspiration européenne qui ont eu lieu à ce sujet et sur tant d’autres (privatisations de service public, délocalisations industrielles massives, recul lourd de la protection sociale et du logement social) entre l’adoption du Traité de Maastricht (1992, il y a juste trente ans) et aujourd’hui (contre-réformes sur les retraites de Balladur (1994), Raffarin-Fillon (2003), Sarkozy (2010) confirmée par Hollande, Macron (2017)). Mais est-il possible de porter des revendications claires sur ce sujet quand on recherche le partenariat des européistes exaltés de « Place publique », le faux nez du PS aux élections européennes ?

Comment concevoir par ailleurs que l’appel officiel à cette marche parle de l’urgence climatique (très bien), mais contourne totalement la question de la défense urgentissime de la paix mondiale, terriblement menacée par l’escalade continue qui a lieu en Ukraine ou dans l’Indopacifique? Quelle que soit la manière dont chacun peut juger les responsabilités respectives de la Russie, amie de la Chine populaire, et du régime de Kiev, porté à bout de bras par l’UE-OTAN, la question qui se pose désormais objectivement et vitalement, comme nombre d’observateurs fort éloignés du PRCF le reconnaissent, de Ségolène Royal à Henri Guaino en passant par Luc Ferry ou par le Pape François, c’est de stopper maintenant l’escalade au lieu de souffler sur les braises, c’est de cesser d’envoyer toujours plus d’armes offensives sur le champ de bataille au risque d’allumer une guerre mondiale potentiellement nucléaire qui réduirait à rien, non seulement les luttes salariales en cours mais les luttes environnementales parce qu’entretemps l’humanité, voire l’ensemble du vivant auraient disparu. Souvenons-nous du mot d’Albert Einstein: « j’ignore avec quelles armes se mènera la troisième guerre mondiale, mais je sais déjà avec lesquelles se mènera la quatrième: avec des pierres et des bâtons! ». Or sur les cinq « camions » destinés à l’animation de la Marche du 16 octobre tels que les a annoncés Mathilde Panot, aucun ne sera dédié à la défense de la paix! Jean Jaurès, qui savait s’opposer courageusement aux unions sacrées bellicistes, doit se retourner dans sa tombe! 

Le PRCF déclare au contraire clairement : l’argent pour les salaires et les retraites, pas pour les actionnaires et les autres fauteurs de guerre! Taxez les superprofits, pas d’armes occidentale parvenant sans cesse aux néonazis des bataillons Aidar, Azov et autre « parti Svoboda » (alias « Parti National-Socialiste Ukrainien »!) et nourrissant un régime liberticide qui interdit le PC ukrainien, qui embastille sans procès les frères Kononovitch, dirigeants de la J.C. ukrainienne, qui dissout et persécute tous les partis de gauche ou suspect de pacifisme, et qui vient même, dans le silence assourdissant de la gauche établie occidentale… de supprimer le Code du travail pour les entreprises de moins de 200 salariés! Nul ne demande à personne d’encenser Poutine, mais la question se pose à l’égard des dirigeants de la gauche établie: qui diable soutenez-vous donc en Ukraine de peur de heurter l’union sacrée euro-atlantiste? Est-ce cela que vous nommez l' »insoumission » par ces temps d’escalade continue et de basculement de plus en plus imminent vers une conflagration européenne et mondiale inévitablement dévastatrice ? 

Le PRCF invite donc les militants franchement communistes à se rendre à cette marche, non pour « suivre » et se rallier passivement, mais pour dialoguer fraternellement et franchement avec les manifestants, syndicalistes de classe et autres militants progressistes de terrain, pour y appeler au « tous ensemble en même temps » contre le trio malfaisant Macron-MEDEF-Europe atlantique et pour associer étroitement l’engagement pour la paix au combat pour l’indépendance de la France, aujourd’hui totalement SOUMISE à l’UE-OTAN, pour la défense des salaires, des retraites, du produire en France, des services publics et des libertés démocratiques! 

Non au bourrage de crâne belliciste et à la fascisation même plus rampante de l’Europe! Résistance populaire à la marche vers une conflagration continentale ou mondiale qui pourrait anéantir notre pays, voire notre espèce, tout en rendant irréversible l’emballement climatique en cours !