Pendant une heure, M. Macron a bénéficié d’un entretien télévisé d’une rare complaisance, offert par son ami Martin Bouygues, patron de TF1 et employeur de J.-P. Pernaud, avec décor infantilisant, reportages grossièrement orientés (cf le passage sur les cheminots, où PAS UNE personne interrogée n’était favorable aux grévistes), sourires complices, fausses évidences et mimiques attendries de l’ « intervieweur » à la clé. Bref, de la mise en scène travestie en info…
Sur la forme, il est attristant que tant de braves gens soient dupes de ce type de manips paternalistes qui substituent au respect du citoyen la condescendance la plus méprisante. Il est urgent de réactiver la lutte pour renationaliser TF1 et pour démocratiser également l’ainsi-dit « service public de l’information » des médias (totalement mobilisé en ce moment pour « vendre » la guerre contre la Syrie !) et pour soustraire l’ensemble des médias au pouvoir du grand capital, du complexe militaro-financier et des gouvernements maastrichtiens.
Sur le fond, Macron-Thatcher a durement confirmé toutes ses contre-réformes, SNCF (il a affirmé que « tous les gouvernements » précédents avaient décidé de l’ouverture du rail à la concurrence en mentant par omission sur l’origine européenne des sommations : pas touche à l’UE !), hôpital, CSG, suppression de l’impôt sur la fortune, finances communales, suppressions d’écoles rurales et de petits hôpitaux, etc.. Même sur les 80 km/h, il « ira jusqu’au bout ». Sa démarche « pragmatique » est toujours la même : essayons, nous verrons bien si ça marche ou pas. C’est une morale, non pas de médecin-soignant, mais de médecin-légiste, sachant que lorsqu’une contre-réforme est ancrée et qu’elle fait système avec les contre-réformes précédentes, il est très difficile de revenir en arrière.
Bien entendu, Pernaut n’a pas dit mot des récentes infractions macroniennes à la laïcité ou de l’acharnement irresponsable de Macron, au risque de saper la paix mondiale, à attaquer la Syrie souveraine sous l’égide de Trump. Des sujets jugés sans doute trop difficiles pour le téléspectateur de « my TF1 » : on réservera donc cela au public plus choisi de BFM et de Mediapart ?
En attendant, les cheminots, hospitaliers, étudiants, fonctionnaires, salariés de Carrefour, agents EDF, doivent d’urgence approfondir et fédérer leur luttes. Car derrière le sourire macronien, se cache, non pas un « président de tous les Français » qui n’ « écouterait » pas toujours suffisamment, mais un ennemi parfaitement conscient et habile de la classe ouvrière, de la nation indépendante et de la paix.
Alors résistons ensemble, salariés du public et du privé, chômeurs, étudiants et retraités, tous ensemble, en même temps et, nous aussi, JUSQU’AU BOUT !
Georges Gastaud, porte-parole du PRCF, le 12 avril 2018