« Nous n’avons pas à rougir, mes chers compatriotes, de notre bilan » : cette phrase symbolise, une nouvelle fois, le satisfecit du vice-chancelier de la « République en miettes », aussi bien par rapport aux trois années désastreuses pour les travailleurs, les syndicalistes de combat, les politiques progressistes (notamment communistes) et les gilets jaunes qu’au bilan de la France face au coronavirus dont, selon Macron, « nous pouvons être fiers ». Fiers du catastrophique bilan de près de 29.500 morts, l’un des pire du monde, nous plaçant terriblement parmi les 10 pays comptant le plus de morts en proportion de sa population ?! Fiers de la mortifère désindustrialisation qui a rendu la France dépendante des usines délocalisés plongeant les travailleurs du monde entier dans un dumping antisocial catastrophique ?! Et encore heureusement que la Chine Populaire a appliqué la solidarité internationaliste en matière de santé au même titre que Cuba socialiste, le Vietnam populaire ou la Russie ! Fiers de ce pitoyable gouvernement qui n’a cessé de multiplier les injonctions et les stigmatisations à l’encontre des enseignants accusés de manquer de solidarité comme envers les syndicalistes de combat exigeant de réelles mesures de sécurité sanitaire face à nombre de patrons avides de « produire coûte que coûte », comme le revendiquait fier-à-bras le président du MEDEF Geoffroy Roux de Bézieux ?! Les seuls dont nous, le peuple, nous sommes fiers et envers qui nous sommes reconnaissants, ce sont les salariés, tous ceux d’en bas qui, notamment à l’hôpital mais pas seulement, ont travaillé pour tous au milieu des quasi décombres dans lesquelles les gouvernements successifs ont laissé la France.
Macron poursuit son numéro d’illusionniste en faisant croire que toute l’action qu’il mène depuis son arrivée usurpée au pouvoir en 2017 se place dans le sens de la lutte pour « l’écologie » et la « solidarité », contre les « inégalités » et les « communautarismes » (tout en ne remettant nullement en cause les séparatismes régionalistes ou de l’oligarchie bourgeoise, bien au contraire !) : autant de positions qu’il prétend désormais ériger comme les « priorités » du « nouvel acte » de son quinquennat euro-destructeur des conquêtes sociales et démocratiques, des libertés publiques, du produire en France agricole et industriel, de la République une et indivisible ou encore de la langue française. Toute la malignité de Macron réside, comme à son habitude, dans l’emploi de mots rassembleurs et positifs qu’il piétine à longueur de temps dans ses actes, à l’instar de la production industrielle nationale confrontée aux délocalisations et fermetures d’usines détruisant l’emploi ouvrier, ou encore de l’Education de moins en moins « nationale » et au sein de laquelle les inégalités ont explosé et le séparatisme des familles aisées s’est accentuée avec Blanquer, sans parler de l’hôpital public, saigné à blanc au nom de l’euro austérité..
Car il suffit d’écouter le discours jupitérien pour se rendre compte que non seulement le Tartuffe de la République ne compte nullement dévier de sa ligne pré-Covid, mais plus encore l’aggraver pour instaurer le « Monde d’après ». Fini « le choix humaniste de placer la santé au-dessus de l’économie » dont se gargarise Macron : retour à l’ordre capitaliste totalitaire qui pousse à « produire coûte que coûte » et place les profits au-dessus de la santé quotidienne, celle des travailleurs dont les souffrances au travail croissent chaque jour davantage. La priorité réside dans la « reprise économique » (martelée trois fois), ce qui nécessite de « travailler et de produire davantage », confirmant ainsi la loi sur « l’état d’urgence sanitaire » qui attaque le repos hebdomadaire et dominical, les congés payés, ou encore la semaine de travail de 35 heures (jusqu’à 60 heures par semaine !). En revanche, aux “territoires” sont délégués les pouvoirs de moderniser, d’organiser les hôpitaux, les universités, etc. – que devient la République française?
De même, Macron appelle à une relance et à « investir », se vantant notamment du plan Merkel-Macron qui accélère l’euro-dissolution de la République en mettant en concurrence les régions ; « et en même temps », il indique qu’il faut avant tout lutter contre la dette – soumettant encore et toujoures notre pays à l’imbécile et dogmatique traité de Maastricht – et à ne pas toucher aux impôts (ceux des plus riches naturellement) qui ont baissé (que pour le riches). Et comment espérer investir lorsque l’« Union européenne », à laquelle est tant attaché l’euro-atlantiste Macron, appelle prioritairement à lutter contre les déficits et à faire respecter une « économie de marché ouverte où la concurrence est libre et non faussée » et interdit les aussi urgentes que nécessaires nationalisations, notamment des secteurs stratégiques de la production ?
La palme de l’hypocrisie se situe enfin dans la prétendue défense de la « souveraineté » et de l’« indépendance » par celui qui préconise le « saut fédéral européen » depuis son arrivée au pouvoir et promeut une « souveraineté européenne » en totale contradiction avec l’article 3 de la Constitution – dont il est le garant institutionnel – qui stipule clairement que « la souveraineté nationale appartient au peuple » et qu’« aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice », mais aussi avec l’article 3 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen affirmant que « le principe de souveraineté réside essentiellement dans la nation ». Une souveraineté que Macron cherche à rattacher à l’« unité de la nation » qu’il n’a cessé de fracturer depuis son arrivée au pouvoir, en réprimant, sous une escalade de mesures liberticides, de violences policières, de procès politiques, les syndicalistes de combat, les gilets jaunes, les lycéen(ne)s étudiant(e)s et jeunes des quartiers populaires, les pompiers, les cheminots, les personnels de santé – qui manifestent dans toute la France ce mardi 16 juin 2020 –, les avocats, les travailleurs en lutte contre la fermeture des usines et la destruction du code du travail, les retraités et tous les citoyens(ne)s défendant la Sécurité sociale et les retraites par répartition… sans oublier tous les militants progressistes, à commencer par les communistes. De fait, à l’image de son prefet Lallement, Macron est le serviteur d’un camp, celui de la dictature de la classe capitaliste, revendiquant de tourner sa police contre les valeurs de la République Sociale, Fraternelle, souveraine et démocratique, à commencer par l’antiracisme.
Pour Macron, le « nouvel acte » devant déboucher sur le « monde d’après » n’est que l’accélération des politiques euro-destructives du « Nouveau monde » qu’il représente depuis 3 ans, c’est-à-dire privatisations tous azimuts, fascisation galopante arasant les libertés publiques, démantèlement de toutes les conquêtes sociales et démocratiques et des services publics, et bien entendu défense à tout prix de l’ordre capitaliste euro-atlantique.
Face à Macron-Philippe, le MEDEF et l’UE, le Pôle de Renaissance communiste en France (PRCF) et les Jeunes pour la Renaissance communiste en France (JRCF) appellent à amplifier tous les mouvements politiques et sociaux, tous les travailleurs, les syndicalistes de combat et les gilets jaunes en lutte, mais aussi à réellement préparer le « monde d’après » pour éviter un nouveau faux duel et vrai « duo » catastrophique Macron-Le Pen en 2022 en ralliant le combat pour en finir une bonne fois pour toute avec l’euro, cette monnaie austéritaire, l’UE, véritable prison des peuples, l’OTAN, bras armé du capitalisme euro-atlantique, et la « mondialisation » capitaliste et ses institutions (OMC, FMI, Banque mondiale…) qui détruit l’environnement, les conquêtes démocratiques et sociales, la souveraineté sanitaire et industrielle, accélère la fascisation… et conduit le monde à la guerre.
- Georges Gastaud – secrétaire national du PRCF
- Fadi Kassem – secrétaire national adjoint du PRCF