19 décembre 2021 – déclaration du Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF) –
Malgré les efforts répétés et méritoires des diplomates russes et chinois pour préserver le dialogue Est-Ouest et pour modérer les pulsions belliqueuses de Washington et de l’UE-OTAN, les coups de boutoir irresponsables de l’Occident hégémonique se multiplient de la Mer de Chine aux frontières Ouest de la Russie à l’encontre de la Chine populaire et de la Fédération de Russie.
En Mer de Chine et dans l’Indopacifique, l’US Navy flanquée de croiseurs français fort éloignés de la Méditerranée, de l’Atlantique et de la Manche, ne cesse de provoquer la marine chinoise à proximité de ses côtes.
Aux frontières proches de la Russie, c’est d’abord la tentative de criminaliser et de déstabiliser le président élu Alexander Loukachenko, avant tout coupable de ne pas avoir privatisé son économie, d’avoir préservé les acquis socialistes de l’époque soviétique, et de rester politiquement et culturellement proche du peuple russe. En Ukraine, c’est le soutien indécent, y compris militaire, de l’ensemble des pays occidentaux vassalisés par Washington, régime Macron en tête, à un État violemment russophobe dont le Parlement, purgé de ses députés communistes, est ouvertement présidé par le fondateur du Parti national-socialiste ukrainien. Sur toute la frontière Ouest de la Russie, et notamment en Pologne et dans les pays baltes, c’est le transfert de nombreuses troupes de l’OTAN en violation totale des engagements pris par l’Occident avec Gorbatchev lors des accords sur l’avenir de l’Allemagne et de l’Europe dits « 4 + 2 » (RFA, RDA, USA, URSS, France, Angleterre)
BERLIN: DES GRÜNEN TRES VERTS… DE GRIS!
Pendant un temps, cette pression sur la Russie était limitée par le positionnement plus réservé du gouvernement Merkel qui, tout en soutenant globalement le bellicisme atlantique, s’efforçait avant tout de défendre l’intérêt national direct de l’Allemagne bourgeoise en soutenant la coopération germano-russe sur l’énergie (gazoduc Nord Stream).
Les choses viennent de changer aux dépens de la paix en Europe avec le nouveau gouvernement SPD-Verts-FDP : aux Finances siège désormais clairement un économiste orthodoxe étroitement lié au grand patronat et par avance inflexible sur les critères d’austérité inhérents à la monnaie unique européenne. Ce qui ne saurait déplaire à Washington car l’euro fort calé sur le mark constitue un retour à l’entente inter-impérialiste initiale Washington/Berlin qui permet aux impérialistes US d’imposer au monde leur dollar faible et inconvertible tandis que l’euro fort calé sur le mark permet à Berlin d’empêcher les dévaluations compétitives des pays est-européens et sud-européens (dont la France en voie de déclassement général fait de plus en plus partie) tout en les étouffant sous une austérité salariale et sociale permanente.
DRANG NACH OSTEN BIS?
Aux Armées et aux Affaires étrangères, on trouve des ministres « Verts » passés sans débotter du pacifisme absolu des années 1980 au bellicisme prétendument « droit-de-l’hommiste » de notre joyeuse époque moderne. Déjà, le ministre vert des Affaires étrangères Joschka Fischer expliquait cyniquement dans les années 2000 que la « construction européenne » permettait à la RFA, agrandie par l’annexion de l’ex-RDA et régnant désormais sur l’Europe centrale et orientale, de « réaliser les buts géopolitiques que les trois guerres précédentes n’ont pas permis d’atteindre ». Maintenant les Verts au pouvoir, toujours inspirés comme leurs homologues français d’EELV, par l’anticommuniste, , antijacobin et antisoviétique Daniel Cohn-Bendit, sabotent ouvertement l’accord russo-allemand sur Nord Stream et réclament, toute honte bue, le rattachement à l’UE-OTAN de l’Ukraine ultra-fascisante, où le parti communiste (KPU) est interdit, où les russophones sont discriminés, où des syndicalistes sont brûlés vifs dans leurs locaux (Odessa) et où le gouvernement de Kiev fait preuve d’une extrême bienveillance à l’égard des nostalgiques des Waffen-SS ukrainiens qui combattirent l’Armée rouge sous uniforme allemand. Si ce n’est pas une revanche posthume sur Stalingrad qui se prépare, avec une alliance (provisoire?) transatlantique belliqueusement offensive des deux impérialismes les plus puissants du bloc occidental, c’est que le mot « revanche » a perdu tout sens!
Honte aux « Verts » allemands et français qui, sous le masque hypocrite de l’écologie et des droits de l’homme, s’emploient à recycler le vieil impérialisme allemand sous parapluie nucléaire américain, et si possible français. On assiste ainsi au retour en force de la « ligne Hess », du nom de ce dirigeant nazi, dauphin désigné d’Hitler, qui se fit parachuter sur l’Écosse en pleine seconde Guerre mondiale en vue de négocier avec les Anglo-Saxons une entente militaire antisoviétique évitant au Reich de combattre sur deux fronts. Durant cette guerre, les mêmes milieux soi-disant nationalistes d’Ukraine, alors relayés par certains ex-révolutionnaires « internationalistes » devenus de sordides traîtres à l’URSS, appelaient opportunément à l' »indépendance de l’Ukraine », c’est-à-dire à sa sortie par la droite de l’URSS et à son phagocytage pseudo-démocratique par les capitalistes occidentaux, impérialistes allemands en tête !
Quant à l’ « écologie » des Verts et autres « Grünen », quelle hypocrisie ! Quoi qu’on pense des systèmes politiques en vigueur à Moscou ou à Pékin, qui ne voit qu’une guerre nécessairement mondiale et tôt ou tard, nucléaire, entre le bloc hégémonico-impérialiste occidental et les pays favorables à une mondialisation « multilatéraliste », et parmi eux, un pays d’un milliard et demi d’habitants, aboutirait directement ou indirectement à l’extermination de l’humanité (et avec elle de millions d’espèces vivantes). Non sans provoquer sans doute une période d’ « hiver nucléaire », prélude paradoxal à l’emballement définitif du climat terrestre ?
Honte aussi à Biden, à Macron et à leur prétendu camp progressiste mondial qui, tout en feignant de se réclamer de Roosevelt, et tout en brandissant les « droits de l’homme » de manière mensongère et partiale (par ex. en courtisant les colonialistes israéliens ou les bouchers qui dirigent l’Arabie saoudite!), tournent le dos à la grande coalition antihitlérienne consécutive à Stalingrad, c’est-à-dire à l’union antifasciste mondiale des États-Unis, de la France libre, de l’Angleterre et de l’URSS contre le monstre exterministe nazi. Quant à nous, nous restons fidèles à la parole du Général de Gaulle visitant Moscou en 1944 et y déclarant loyalement « les Français savent que la Russie soviétique a joué le rôle principal dans leur libération ».
Honte enfin à Macron, mais aussi à ses faux rivaux Pécresse et Hidalgo (non moins euro-atlantistes que lui), ainsi qu’aux faux patriotes Zemmour, Le Pen et Ciotti, dont aucun ne veut sortir de l’UE atlantique: chacun à sa manière, ils tournent tous le dos à la fois à de Gaulle, à Jaurès ou à Jean Moulin, dont ils se réclament mensongèrement à des degrés divers, alors que toute l’oligarchie politico-financière « française » travaille à dissoudre notre pays dans une « construction » euro-atlantique qui disloque les acquis sociaux du pays, qui nourrit la fascisation et qui, si une guerre nucléaire éclatait sur le sol européen, se traduirait probablement par l’arasement final de notre patrie. Honte à Macron, qui n’oppose toujours pas un « non » catégorique aux prétentions berlinoises à disposer, par UE interposée, du siège français au Conseil de sécurité, et qui veut dévoyer la force de frappe française (initialement conçue, au moins en théorie, pour la dissuasion « tous azimuts » de tout envahisseur potentiel du territoire national…) au profit d’une « armée européenne » dominée par Berlin et par le grand fomentateur de guerres que sont structurellement devenus les États-Unis. La dignité nationale de la France ne consiste pas à marcher au pas derrière les provocateurs d’holocauste mondial; elle consiste à reconstruire sa souveraineté nationale sur tous les plans, y compris diplomatico-militaire, pour défendre la paix mondiale, donner l’exemple dans la lutte pour le climat, et soutenir partout la souveraineté des peuples, et d’abord celle du peuple français aujourd’hui privé de son droit à décider de son avenir. Ce n’est pas si elle sort de l’UE-OTAN que la France ne « s’en sortira pas », c’est si elle n’en sort pas à temps que, oui, « elle y restera », que ce soit à la suite d’une guerre mondiale ou que ce soit à la suite du double processus d’euro-dislocation et de fascisation en cours.
POUR LA PAIX, SORTIR FRANCHEMENT DE L’U.E. ET DE SON « PARTENAIRE STRATÉGIQUE » l »O.T.A.N. !
Plus que jamais, c’est un objectif de salut public pour les véritables communistes de France que de rejoindre au plus tôt le PRCF et les JRCF qui luttent pour que notre pays sorte, par la porte à gauche, du broyeur euro-atlantique qui constitue à la fois une menace de mort pour notre pays et un obstacle structurel placé par le grand capital « français » et international sur la voie du socialisme: plus que jamais, pour pasticher Jaurès, la lutte pour l’émancipation nationale est le socle de la lutte pour l’émancipation sociale et pour la paix mondiale.
Le PRCF en appelle aussi aux syndicalistes de lutte : désormais, camarades, plus une seule lutte pour les salaires, l’emploi, les services publics, les acquis sociaux, le droit à la santé et à l’Éducation, sans mise en accusation franche et directe de l’euro-austérité et de la ruineuse et mortifère nouvelle course aux armements impulsée par l’UE-OTAN. Si une guerre mondiale éclatait, tout autre combat paraîtrait subitement déphasé; et surtout, aucun combat social n’aboutira si l’on n’y dénonce pas aussi les milliards d’euros distraits des besoins sociaux pour préparer le « conflit de haute intensité » prêché par le chef d’état-major des armées, le légionnaire Thierry Burkhard.
Enfin le PRCF adjure les patriotes républicains et antifascistes à s’unir pour dénoncer d’une seule voix l’UE supranationale, qui disloque notre pays, et l’OTAN fauteur de guerre qui est, très officiellement, son « partenaire stratégique ». Non au nouveau « Drang nach Osten » (ruée vers l’Est) visant la Biélorussie et la Russie ! Non au « besoin d’aire » (transposition en français du « Lebensraum » pangermaniste) du grand capital occidental et « français » prédateurs principaux des peuples et de la paix ! Oui à l’indépendance nationale, oui à la paix et à la défense de l’environnement, oui à la souveraineté des nations et à leur coopération égalitaire. Oui à un Frexit progressiste rouvrant à notre peuple, s’il en décide ainsi, la voie du socialisme pour la France !