Des organisations communistes, et notamment le PRCF, se sont exprimées ensemble sur l‘Iran et la Pologne (lire ici) ; Un appel est lancé pour riposter ensemble à Macron.
Pas de vacances pour les attaques : pas de vacances pour la résistance !
Juillet 2019 – ANC – PRCF – RC – association nationale des communistes, Pôle de Renaissance Communiste en France, Rassemblement Communiste
Sitôt passées les élections européennes, Macron et le gouvernement Philippe précipitent la mise en œuvre de la feuille de route du MEDEF et des directives de l’Union européenne :
- Asphyxie continue de l’hôpital public, et notamment du secteur stratégique des urgences,
- Démantèlement de l’Éducation nationale et du bac national au moyen des contre-réformes Blanquer
- Destruction de la Fonction publique, précarisation des personnels et volonté de mettre en extinction le statut des fonctionnaires hérité de Maurice Thorez,
- Casse des retraites par répartition généralisées par A. Croizat, précarisation et réduction des pensions par la mise en place de la retraite par points, alignement des régimes existants sur un régime général rabougri et nouveau recul de facto annoncé de l’âge du départ en retraite,
- Nouveau recul de l’indemnisation des chômeurs de manière à peser davantage sur l’ensemble des salaires, et notamment du SMIC,
- Projet de découper EDF pour la privatiser par tranches successives, euro-démantèlement de la SNCF au nom de la « concurrence libre et non faussée »,
- Soutien du gouvernement aux fusions continentales et transcontinentales ainsi qu’aux délocalisations au détriment de l’emploi productif et de l’emploi industriel en France (Alsthom, Renault, etc.),
- Projet de privatisation des aéroports de Paris (ADP) contre laquelle il faut signer la pétition pour obtenir le référendum, voire des routes nationales,
- Réduction continue des libertés démocratiques et montée en puissance de l’État policier
C’est une attaque générale contre le monde du travail, contre l’indépendance nationale, contre l’ensemble des conquêtes de la Résistance.
Dénonçons le piège du « dialogue social » promu par la C.E.S. et par la CFDT, exigeons le retrait de l’ensemble des contre-réformes et dénonçons le système capitaliste et l’ensemble de ses instruments, gouvernement LREM, euro et Union européenne.
Les organisations communistes signataires soutiennent les travailleurs qui multiplient les luttes sur les lieux de travail, sur les ronds-points, dans les rues et appellent à travailler aux convergences, à opérer la jonction entre Gilets Jaunes et syndicalistes de lutte permettant la contre-offensive générale des travailleurs, actifs, retraités et chômeurs, français et immigrés, du public et du privé.
REGARD D’ORGANISATIONS COMMUNISTES
SUR LE 52ème CONGRES DE LA CGT
Pôle de Renaissance Communiste en France – Rassemblement Communiste – juillet 2019
Les communistes ont toujours été très attentifs à la question syndicale et à l’articulation entre organisations de la classe exploitée, luttes syndicales et perspectives politiques. A cet égard, le dernier congrès de la CGT, première organisation syndicale de notre pays par son histoire et son poids effectif dans la lutte des classes, est riche d’enseignements dans une période de vifs affrontements de classe. Il a en particulier montré un décalage important entre une grande partie des bases combatives et la direction confédérale.
Ce décalage ne date pas d’aujourd’hui, il suffit de rappeler pour s’en convaincre la déclaration de B. Thibault en plein conflit de 2003 (« La CGT n’a pas vocation à bloquer le pays ») ou la mise en minorité de la direction confédérale par le CCN à propos du référendum de 2005 sur la constitution européenne.
Il a pris des formes exacerbées sur la dernière période, en lien avec le mouvement des Gilets Jaunes, vu par la direction confédérale comme un mouvement à ignorer voire dont il faut se méfier tandis que de nombreuses bases tissaient naturellement des liens, allant jusqu’à des appels départementaux à des manifestations communes et un appel national porté par des Fédérations et des Unions Départementales pour le 27 avril.
Malheureusement, le congrès n’a pas permis de débattre réellement de ces questions et encore moins d’avoir une réponse de la direction sortante à la question : « Face à l’attaque globale, riposte générale ? ». De façon générale les restrictions apportées au débat ont même provoqué des mouvements d’humeur de la salle qui à plusieurs moments scandait : « Le débat, le débat ! ».
Le vote sur le document de congrès donne néanmoins de précieuses indications : avec 45 % des délégués n’approuvant pas le bilan de la direction confédérale, c’est bien l’image d’une CGT coupée en deux sur la conception de développement des luttes, des alliances, sur le syndicalisme de classe et ses relations internationales.
L’opposition entre syndicalisme réformiste et syndicalisme révolutionnaire. s’est exprimée surtout sur la question du syndicalisme international. Sur cette question, la salle a surpris une tribune vite dépassée, en levant un tabou posé depuis 1995, celui du nécessaire dialogue de la CGT avec la FSM, confédération internationale présentée à la veille du congrès par Philippe MARTINEZ comme n’ayant pas un « fonctionnement démocratique » et pour lequel Bernard Thibault, ex-secrétaire général de la CGT, était sorti de son silence pour défendre mordicus l’affiliation de la CGT à la CES comme un horizon indépassable à ne pas remettre en cause. Pour faire échec à cette volonté des congressistes – exprimée par 300 amendements sur le sujet de la FSM – de travailler avec cette internationale syndicale clairement anti-impérialiste et anticapitaliste, la tribune a fait voter le congrès deux fois au prétexte que les congressistes « n’avaient pas compris l’amendement proposé ». Rien n’y a fait, le 2ème vote a confirmé le 1er en l’amplifiant encore. Donc à l’issue du vote, la CGT est mandatée pour « rechercher constamment l’échange et l’unité » avec aussi la FSM…
Ce que nombre de délégués ont exprimé à travers le vote de cet amendement mais aussi à d’autres moments dans les débats, c’est leur volonté de voir la CGT revenir à des positions de classe et renoncer aux compromissions du « syndicalisme rassemblé » avec la CFDT devenue présidente de la CES. Une CES appelant il y a peu à « sauver le capitalisme de lui-même » et remerciant il y a quelques jours Jean-Claude Juncker pour avoir « sauvé l’Europe sociale ».
À l’issue de cette semaine qui a donc vu s’affronter, comme souvent dans son histoire, deux courants de pensée, le courant que l’on peut qualifier de révolutionnaire (qui ne plaide ni pour le dialogue social, ni pour l’unité des appareils au détriment de l’intérêt des travailleurs, qui a dénoncé la position anti-unitaire de la direction face aux gilets jaunes et qui ne peut être cantonné à une seule fédération ou union départementale, mais les traverse toutes) sort renforcé.
Même si le document d’orientation fait encore référence à l’illusion de la possibilité d’une « sécurité sociale professionnelle » (SSP) et d’un « nouveau statut du travail salarié » (NSTS) sous le capitalisme, ce congrès est une étape importante dans la lutte pour que la CGT revienne à la lutte des classes.
Pour celles et ceux qui pensent comme les communistes, qu’il faut changer totalement de système parce que le capitalisme n’est ni aménageable, ni améliorable, c’est une bonne nouvelle.
Pas de vacances pour les attaques : pas de vacances pour la résistance !