Pathétiquement, M. Pierre Laurent, secrétaire national du PCF et vice-président du Parti de la gauche européenne se démène à nouveau pour une « candidature commune de la gauche ».
Aussitôt relayée par les médias, la pression de P. Laurent cible forcément Mélenchon puisque c’est ce candidat que, officiellement, le PCF est encore censé soutenir (ndlr : les adhérents du PCF ont largement voté pour soutenir JL Mélenchon). Et MM. Hamon et Guedj ne s’y trompent pas qui se félicitent aussitôt de l’excellente initiative « unitaire » du PCF. Et pour que chacun comprenne bien le sens réel de l’appel de P. Laurent, B. Hamon appelle directement Mélenchon à se désister pour son rival PS, soi-disant mieux placé pour l’emporter. A notre connaissance, c’est la première fois que la direction du PCF rabat, fût-ce indirectement, sur le « vote utile » PS… dès le premier tour et contre son candidat officiel !
Sauf que la dynamique des sondages, des manifs et des meetings, va clairement dans le sens des « insoumis », alors que B. Hamon, poignardé dans le dos par Hollande, par Valls, par les notables PS et surtout, par ses propres équivoques, a plus que du plomb dans l’aile.
Sauf que l’union à tout prix que promeut si ardemment P. Laurent fait fi des menus « détails politiques » que sont sans doute à ses yeux les questions de la paix (J.-L. Mélenchon est pour sortir de l’OTAN, Hamon veut y rester, augmenter son budget et construire la « défense européenne » : en clair, permettre à la RFA de cogérer la force de frappe française) et de l’Europe : sans aller jusqu’à la rupture immédiate, comme le propose le PRCF, Mélenchon pose au moins la question d’une sortie de l’UE par la voie populaire (« l’UE, on la change ou on la quitte ») alors que Hamon, à l’instar du PCF euro-formaté actuel, ne jure que par l’absurde « Europe sociale » dans le cadre de l’UE. Bref, vu que Hamon est « de gauche », il n’est pas grave aux yeux de P. Laurent que le candidat PS affabule quand il dit porter toute une série de mesures sociales : mais chacun sait pourtant que dans le cadre de Maastricht, de l’euro, de la BCE « cadrée » par Berlin, de la course aux armements impulsée par l’OTAN et de « l’économie de marché ouverte sur le monde » gravée dans les traités européens, Hamon devra OBLIGATOIREMENT pressurer le peuple français pour gaver les banquiers, privatiser jusqu’au dernier service public, avaler les délocalisations, bref faire tout ce qu’ont fait avant lui Hollande ou Tsipras…
Mais le plus terrible de l’affaire, c’est que le « communiste » Laurent se montre plus socialiste que Cambadélis lui-même. Alors que ce dernier regarde d’où vient le vent et tarde à exclure les députés et ministres PS qui rallient Macron, alors que le PS s’écroule chaque jour un peu plus (et on ne va pas pleurer : ceux des communistes qui n’ont pas été frappés d’amnésie n’ont pas oublié le comportement des gentils « camarades » socialistes qui sabraient le champagne dans les années 80 quand le PCF reculait à chaque élection !), il faut être le chef de file du PCF actuel pour tenter un ultime sauvetage « unitaire » du PS en capilotade ! Pathétique opération d’ailleurs car jusqu’ici on pouvait au moins penser que Laurent se cramponnait au PS sur la base d’un électoralisme l’amenant à préférer la « lutte des places » derrière le PS au combat de classe contre l’UE. Sauf que la manière dont Laurent s’accroche au PS en perdition fait penser à un naufragé se jetant sur une bouée de plomb ! Mais l’arrimage au PS est tout ce qui reste d’un logiciel PCF purgé de toute référence au marxisme, à la Révolution d’Octobre et au combat ouvrier…
Pour les camarades communistes adhérents du PCF, l’heure est vraiment à s’interroger. Vient un moment où, comme disait Lénine, « il faut mettre une chemise propre ». Sans resté rester bloqué éternellement sur « le » Parti, comme s’il était encore celui de Sémard, de Duclos, voire de Marchais, alors que l’avant-dernier secrétaire national du PCF (Hue) est parti souper chez Macron et que l’actuel chef de file du parti déroule le tapis rouge pour Hamon… sans même avoir la franchise de l’avouer à ses militants !
Alors, camarades, pourquoi ne pas accepter la main tendue du PRCF et examiner ensemble la proposition simple, pratique, immédiatement utilisable consistant à :
- ne pas cautionner par un silence complice ce torpillage laurentin, d’ailleurs dérisoire, de la candidature Mélenchon,
- obtenir qu’émerge, par l’intervention critique, mais fraternelle des vrais communistes à l’adresse des centaines milliers d’ « insoumis » en mouvement, une France Franchement Insoumise à l’UE du capital : car seuls les vrais communistes peuvent obtenir une telle « FFI » en appelant ensemble la classe ouvrière à intervenir sur des mots d’ordre communistes !
- Aller ensemble aux usines avec un tract commun présentant un programme communiste pour le Frexit progressiste, la souveraineté du peuple, la nationalisation démocratique des secteurs-clés de l’économie, la coopération internationale, la paix, le progrès social, tout cela dans la perspective de la révolution socialiste dans notre pays.
Leon Landini, adhérent au PCF en 1942, ancien officier FTP-MOI, président du PRCF
Georges Gastaud, ancien secrétaire de la section de Lens du PCF, secrétaire national du PRCF
Tout à fait d’accord avec votre analyse le PCF est en pleine dérive et va finir par s’auto-détruire et c’est bien JLM qui est sûr la bonne trajectoire, mais attention JLM peut dériver car tout n’est pas clair de sa part pour sortir de cette Europe capitaliste. Ce sera quand même mon candidat.
Je suis d’accord avec l’analyse faite – c’est ce que nous dénonçons sans cesse au PCF … mais j’ai une question importante : Pouvez-vous éviter de parler avec des mots anglais que je ne comprends pas – surtout ce terme de « Frexit » … soyez simple, audible pour les camarades non bilingues svp ! merci – car ça gâche la lecture et la compréhension du texte. Merci
Je suis membre à jour de cotisation du PCF.
Pourtant,le paradoxe c’est que presque 50 ans après les 21,2% de Jacques Duclos,Mélenchon reprend les mêmes thèmes de défense des acquis sociaux français ,avec probablement un succès consistant ,lui aussi,dans les urnes .Les mêmes causes ne produisent elles pas les mêmes effets?
Pendant ce temps à mes questions concernant l’ahurissante phobie de tout ce qui est français,chez les dirigeants bébé Hue actuels du PCF,un de ceux ci me répond qu’il ne veut pas passer pour un raciste et un anti-internationaliste.
Comment imaginer handicap plus grand pour un dirigeant d’un parti national,comme le PCF,que d’avoir des dirigeants qui sont viscéralement hostile à la Nation,et qui le déclame partout ,sur tous les tons.Les conceptions des dirigeants actuels du pcf,ont les mêmes idées que Macron,Poutou sur la globalisation.
Dans ces conditions,le vote pour Mélenchon,me parrait assez bien en cohérence avec le PCF historique à la jacques Duclos.
D’ailleurs,la remarque insultante vis à vis de Laurent qui avait été traité de ‘trotskyste’ par Mélenchon,ne me semble pas imméritée à l’écoute des élucubrations délirantes des dirigeants de la section économiste du pcf.
Ceux ci avait traité jlm,de raciste ,parcequ’il s’est prononcé contre la disposition des travailleurs détachés dans l’UE.
N’est ce pas la preuve que les dirigeants du pcf,vivent dans un autre monde,alors que nous les miltants sur le terrain,voyons les ravages de la compétition capitaliste?
Une bonne leçon par un vote massif de l’électorat du pcf en faveur de Mélenchon/pcf historique,ne permettrait il pas un retour vers le réel des dirigeants huîstes hors sol actuels du pcf?