1966/2021, 65ème anniversaire de la décision du Général de Gaulle d’expulser de France les troupes américaines de l’O.T.A.N.
POUR DEFENDRE LA PAIX MONDIALE, POUR RETABLIR L’INDEPENDANCE ET LA DIGNITE DE LA FRANCE, SORTONS DEFINITIVEMENT DE L’O.T.A.N.
C’est en 1966, voici cinquante-cinq ans, que le Général de Gaulle, déclarant vouloir rendre à la France sa pleine souveraineté diplomatique et militaire, exigeait le retrait de France des troupes nord-américaines de l’OTAN, notre pays se retirant dès lors officiellement du Commandement intégré de l’Alliance atlantique et reconnaissant dans la foulée la République populaire de Chine. Malgré son opposition au gouvernement d’alors et à sa politique socioéconomique, le PCF, alors dirigé notamment par Waldeck Rochet et Jacques Duclos, approuva cette décision et soutint publiquement ce retrait.
Depuis lors, les gouvernements inféodés à l’Europe de Maëstricht qu’ont successivement pilotés Sarkozy, Hollande et Macron, ont liquidé pas à pas la politique extérieure française non alignée héritée des années 1960. Reniant le principe même d’une Défense nationale indépendante, préférant le prétendu « droit d’ingérence » cher à Washington à la Charte de l’ONU et au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, les euro-gouvernements successifs ont réintégré le Commandement intégré de l’Alliance atlantique tout en jetant les bases d’une « armée européenne » arrimée à l’OTAN. C’est d’autant plus dommageable que l’Alliance atlantique, plus que jamais pilotée par Washington, déclare se préparer à un « conflit de haute intensité » inévitablement dévastateur avec la Fédération de Russie et avec la République Populaire Chinoise, qualifiée d’ « ennemi stratégique » des Etats-Unis. Ces dérives euro-atlantistes relevant de la servitude volontaire sont devenues si graves et coutumières qu’elles permettent aujourd’hui au gouvernement allemand, auquel le président Macron a gravement aliéné notre destin en signant le Traité d’Aix-la-Chapelle, de réclamer arrogamment que la France cède à l’UE, ce faux nez de Berlin, son siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU. Or, non seulement Macron ne réplique pas à cette exigence inadmissible, mais il propose ouvertement de disjoindre la force de frappe française de la défense du territoire national pour faire d’elle, en complément des batteries d’euromissiles étatsuniens, un parapluie nucléaire couvrant l’ensemble de l’UE : ce qui pourrait nous entraîner à tout moment dans un conflit paneuropéen, voire mondial, au moindre accrochage frontalier entre la Russie et l’un des Etats violemment russophobes de sa frontière occidentale (Etats baltes, Pologne, Ukraine…).
Aussi récusons-nous le réalignement ultra-atlantique de la France qui constitue un reniement total de la décision prise en 1966 par le général de Gaulle de retirer notre pays du commandement intégré de l’OTAN et d’expulser de notre sol l’ensemble des troupes étrangères qui y stationnaient. En effet, non seulement les peuples russe et chinois ne nous ont rien fait (au contraire, de Gaulle disait officiellement la gratitude du peuple français récemment libéré à la « Russie soviétique » en 1944, lors de sa visite d’Etat à Moscou*), non seulement la France se doit de cultiver de bonnes relations avec tous les pays du monde sur la base du respect et de l’avantage mutuels, non seulement le « conflit de haute intensité » projeté par Biden contre la Chine et la Russie pour tenter de maintenir ad vitam aeternam l’hégémonie mondiale de Washington, pourrait bien être fatal au peuple français, à l’Europe, voire à l’humanité tout entière, mais le réalignement euro-atlantiste de la France fait d’ores et déjà de notre pays le vassal empressé des Etats-Unis dont l’interventionnisme agressif (travesti en « mondialisme ») et le bellicisme gros grain constituent une menace permanente pour la paix mondiale, pour la souveraineté de tous les peuples et pour la sécurité de notre pays.
Au fil des ans et des gouvernements maastrichtiens successifs, cette dérive euro-atlantique croissante de la diplomatie et de la politique militaire françaises s’est logiquement accompagnée d’une aliénation croissante des politiques françaises en matières…
- sociale (soumission servile aux directives européennes érodant les conquêtes sociales de la Libération: Sécurité sociale, statuts publics, Code du travail, retraites par répartition…),
- économique (euro-privatisation achevée ou en marche de France-Télécom et de la Poste, de la SNCF et d’EDF, fusions transcontinentales et délocalisation massive de nos industries, déclin organisé de notre potentiel halieutique, arasement de notre agriculture paysanne sacrifiée à la « politique agricole commune »…),
- institutionnelle (substitution à la République indivisible de vastes et inhumaines euro-régions à l’allemande, mise en place de « métropoles » corsetant les communes de France, pilotage néolibéral destructif de l’Education ex-nationale et mise aux normes américaines de l’Université à la française…),
- voire culturelle et linguistique (promotion permanente du tout-globish au détriment de la langue française).
Dans ces conditions, le renoncement définitif au principe même d’une défense et d’une diplomatie nationales au profit d’une armée et d’une diplomatie prétendument « européennes », mais en réalité inféodées à l’OTAN, parachèverait la déconstruction de la nation française dont rêvent les prétendues « élites » oligarchiques, mais qui navre les classes populaires, les couches moyennes de notre pays et l’ensemble des patriotes républicains. En effet, ces renoncements tous azimuts désorientent et divisent gravement notre peuple ; ils désespèrent le monde du travail, sapent les fondations de la Nation et mettent la République française sur la voie de la relégation, voire de l’implosion, pendant que le pouvoir, dont la légitimité même est de plus en plus contestable et contestée, réagit au mécontentement populaire en comprimant de plus en plus fortement les libertés démocratiques.
C’est pourquoi les signataires du présent appel invitent chaque citoyen de France à exiger, pendant qu’il en est temps encore, que la France se retire définitivement de l’OTAN, qu’elle réaffirme haut et fort sa pleine souveraineté face à l’UE atlantique et supranationale et qu’elle retrouve la voie de l’indépendance nationale, du produire en France, du progrès social, de la démocratie, de la République laïque et indivisible, de la fierté francophone, de la recherche permanente de la paix et de la coopération libre entre tous les peuples de la Terre.
SIGNATAIRES au 20 septembre 2021, 229ème anniversaire de la victoire de Valmy
- Léon Landini, ancien officier des Francs-Tireurs et Partisans de la Main-d’œuvre Immigrée (FTP-MOI), Grand Mutilé de Guerre, Officier de la Légion d’honneur, Médaille de la Résistance, président de l’Amicale du Bataillon Carmagnole-Liberté, président du Pôle de Renaissance Communiste en France
- Vice-Amiral Michel Debray, fils d’un combattant de la Deuxième DB ayant pris une part déterminante dans la libération de Strasbourg, ancien Commandant de l’Aviation embarquée et du Groupe Porte-Avions, président de 1998 à 2000 de l’Institut Charles de Gaulle, Commandeur de la Légion d’honneur
- Pierre Pranchère, ancien maquisard corrézien des Francs-Tireurs et Partisans Français (FTPF), Combattant volontaire de la Résistance, ancien député de la Nation, ancien député européen, ancien membre du Comité Central du Parti Communiste Français, président de la Commission internationale du PRCF
- Alain Corvez, conseiller en stratégie internationale
- Annie Lacroix-Riz, petite-fille de Déporté juif, professeur émérite d’histoire contemporaine, historienne
- Jean-Luc Pujo, président des Clubs Penser la France
- Jean-Pierre Hemmen, fils de Fusillé de la Résistance, réprimé naguère pour avoir refusé de porter l’uniforme sous les ordres d’un ancien général de la Wehrmacht devenu commandant en chef de l’OTAN, vice-président du PRCF
- Geneviève Blache, militante gaulliste depuis les années 1960
- Georges Gastaud, fils de Résistant gaulliste, philosophe, militant de la langue française et de la Francophonie, secrétaire national adjoint du PRCF
- Fadi Kassem, syndicaliste, agrégé d’histoire-géographie, secrétaire national du PRCF
- Hermine Pulvermacher, ancien officier des FTP-MOI, chevalier de la Légion d’honneur, ancienne secrétaire du Groupe parlementaire communiste
- Gwenaëla Caprani, membre du collectif Citoyens souverains œuvrant pour un Frexit de gauche ;
- Jean-Pierre Crépin, économiste et Gilet jaune.
- Bruno Drweski, historien, géopolitologue, membre du Conseil national de l’Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC)
- Yves Vargas, philosophe, militant communiste
- Stéphane Rials, professeur émérite à l’Université Paris II
- Stéphane Sirot, historien, spécialiste du mouvement social
- Jean-Pierre Page, syndicaliste, ancien responsable du département international de la CGT
- Gérard Jeannesson, ancien élu et responsable du PCF
S’associe à cet appel : Tamara Kunanayakam: économiste, ancienne Ambassadrice et présidente du Groupe de Travail Intergouvernemental de l’ONU sur le droit au développement