A nouveau 2,5 millions de travailleurs se sont retrouvés dans la rue ce samedi 11 février, autant que lors de la journée de grève nationale du mardi février, pour revendiquer la retraite à 60 ans et le retrait du plan Macron de recul de l’age de la retraite et de la baisse généralisée des pensions ordonnée par l’Union Européenne et le MEDEF. Les militants du PRCF et des JRCF étaient mobilisés partout en France, distribuant des dizaines de milliers de tracts, avec des banderoles, des affiches et de pancartes pour rappeler que le régime Macron qui prétend qu’il n’y a pas d’argent pour les pensions ni pour les salaires a décidé tout à la fois de dépenser 413 milliards d’euros pour acheter des armes et faire la guerre, et de supprimer dès cette année la taxe professionnelle (CVAE) pour les entreprises. Un nouveau cadeau de 10 milliards d’euros chaque année pour les grandes multinationales ! Deux mesures budgétaires, l’une pour satisfaire aux ordres de l’OTAN de dépenser 2% du PIB pour l’escalade de la guerre contre la Russie et demain contre la Chine, l’autre pour satisfaire aux grands patronats, qui doivent être componsés, euro obliges par des « économies » afin de satisfaire à la règle des 3%. Macron fait le choix de la guerre, celui des milliardaires. Alors que l’intérêt des travailleurs c’est que la richesse qu’ils sont les seuls à produire servent exclusivement à leurs salaires et pensions, et donc aussi à la paix. L’argent pour les salaires pas pour les milliardaires ni pour la guerre. Un slogan largement repris désormais dans les manifestations, où les sonos et mégaphones du PRCF l’ont popularisé.
POUR LES ACQUIS ET LA PAIX, LA MEILLEURE DEFENSE C’EST L’OFFENSIVE!
Par Georges Gastaud, membre du secrétariat national du PRCF
Les deux journées de lutte du 8 et du 11 février ont été de grands succès. Plus encore que la participation massive, la détermination des manifestants est montée d’un cran. De plus en plus éclatent des slogans sur la grève générale et les mots d’ordre du PRCF « Ils cassent les acquis, bloquons leurs profits! », « l’argent pour les pensions, pas pour les marchands d’canons! », « l’argent pour les salaires pas pour la guerre! » sont écoutés avec sympathie, voire repris, surtout par les jeunes, sans compter l’inusable slogan de classe « c’est pas au patronat de faire la loi, la vraie démocratie elle est ici » qui fut lancé, rappelons-le, par les militants lillois de la FNARC, précurseur du PRCF, dans les premières grandes manifs retraites de 2003…
Par ailleurs, le briseur de grève qu’est à l’ordinaire Laurent Berger (rappelons-nous comment il a maltraité les raffineurs et les électriciens en grève reconductible cet automne !) est si fortement tenu par la mobilisation populaire que, pour l’instant, il ne sait comment se dissocier de l’aspiration massive à bloquer les profits, non pour négocier des cacahuètes, mais pour obtenir le retrait pur et simple du projet, infliger une défaite cruciale à Macron et à ses maîtres du MEDEF et de l’UE et remettre le mouvement populaire à l’offensive sur l’ensemble des dossiers : salaires, emploi, statuts, école, hôpital, SNCF, EDF, Code du travail, etc. A l’arrivée de la manif lilloise du 11 février, le slogan qui triomphait et que reprenaient y compris des militants CFDT était « grève générale ! retrait total ! ».
Alors oui, il faut cesser de barguigner en privilégiant la sacro-sainte « opinion publique » travaillée en continu par les BFM, France 2, TF1, France Inter, France Info, RTL et Cie. Certes il faut mener la bataille des idées contre la pédagogie mortifère de la résignation qui caractérise le « Macronat » et ses larbins médiatiques. Mais pour emporter la bataille de l’opinion, notamment pour entraîner ou du moins neutraliser les éternels résignés, il faut surtout que le mouvement ouvrier soit fort et déterminé: car qui suivra jamais des faibles, des hésitants, des ramasseurs de miettes, des pleurnichards et des défaitistes congénitaux accumulant les échecs depuis 1995? Nous qui battons le pavé depuis début janvier, n’avons cure de « témoigner de notre mécontentement »: nous voulons gagner le bras de fer ; car si nous ne gagnions pas, sitôt ratifiée la contre-réforme des retraites, tout suivrait, Sécu, école publique et tout ce que le MEDEF et l’UE veulent liquider en arasant tous les conquis du Front populaire et de la Résistance pour servir la soupe aux fonds de pension déjà votés par le « parlement » européen. Et pour, dans la foulée, ponctionner le peuple au profit des marchands de canons qui alimentent la marche à la guerre mondiale de l’Ukraine à la Corée en passant par Taiwan. Directions du mouvement ouvrier, et nous tous notamment, syndicalistes de classe, n’attendons pas que ça dérape définitivement vers le « conflit de haute intensité » en Ukraine ou dans l’ « Indopacifique » pour faire le lien, dans nos slogans, entre la destruction du progrès social, l’euro-austérité et la course ruineuse et exterminatrice aux armements stimulée par l’OTAN !
En outre, si nous perdions, ce serait la mort pure et simple des retraites par répartition créées par Croizat, Thorez et Paul en 1946 : car quel jeune voudra-t-il cotiser toute sa vie pour obtenir peut-être une retraite de plus en plus lointaine, précaire et minable, sachant que depuis les Accords de Barcelone signés par Jospin en 2002, il a été décidé de « porter à 67 ans EN MOYENNE l’âge du départ en retraite dans les pays de l’UE »? Bref, nous basculerions vers une société violente et inhumaine comme l’est déjà celle des USA où des prolétaires bossent jusqu’à 80 ans ou couchent dans des cartons pendant que les familles ouvrières sont ruinées à la première maladie sérieuse qui les frappe ! Bref, il faut appliquer, et non plus seulement réciter avec des trémolos romantiques dans la voix, le slogan du Che « hasta la victoria siempre, venceremos! » (jusqu’à la victoire toujours, nous vaincrons! »).
C’est pourquoi il ne faut pas être frileux, mais heureux et fiers du fait que le mouvement ouvrier actuel, à l’issue de quarante ans de batailles ingrates menées dans les syndicats par d’obscurs travailleurs d’avant-garde, soit de plus en plus pressé de reconquérir ses outils principaux, syndicat de lutte et parti communiste de combat. Il est positif qu’à l’intérieur de la CGT, des bases syndicalistes rouges se dressent de Marseille à Lille en passant par le Val-de-Marne et par nombre de fédés (Chimie, Energie, Commerce, etc.) pour réclamer un retour au syndicalisme de classe et de masse qui fit la force de la CGT en 36, 45 et 68. Oui il est positif, alors que la direction du PCF et son groupe parlementaire se sont déshonorés en soutenant l’envoi d’armes françaises au régime atlantistes et pronazi de Kiev, le PRCF et la JRCF soient en dynamique comme l’ont encore montré récemment leur Conférence nationale ainsi que la combative manif antifasciste de la Place de Stalingrad le 4 février dernier. Et oui, il est positif qu’à ce rassemblement tonique, que les fascistes jaunes et bleus n’ont pas réussi à saboter, aient également pris la parole, à côté d’un dirigeant du PC de la Fédération de Russie peu suspect de vassalité poutinienne, un camarade de l’Association nationale des communistes et une camarade du Rassemblement communiste. Comme l’ont crié les militants du PRCF lors de leur conférence nationale de novembre, « union, action, reconstruction »! Et cela non pas sur des bases attrape-tout, mais en renouant avec une analyse marxiste-léniniste pour notre temps et en appelant à rompre avec l’euro, ce dispositif monétaire continental destiné à détruire les acquis, avec l’UE, cet Empire copiloté par Berlin et Washington en vue de détruire les nations souveraines, avec l’OTAN, cette machine visant à imposer l’hégémonie de l’Oncle Sam au prix, s’il le faut, d’une guerre d’extermination, et avec le capitalisme, ce système obsolète qui n’apporte plus que fascisation, guerres impérialistes, régressions sociales et culturelles.
Le combat est dur mais, comme disait Lénine « Qui craint le loup n’aille pas en forêt ». Macron peut être isolé et battu. L’euro-réformisme capitulard peut subir une défaite majeure. La renaissance communiste peut connaître une avancée majeure en 2023 si nous nous y mettons tous en démultipliant les activités de collage, de tractage, de travail en direction des entreprises. Quant au capitalisme-impérialisme-hégémonisme, il peut, il doit subir une défaite; du reste nous n’avons pas le choix, car s’il gagne, il détruira nos acquis, notre environnement, notre pays… et l’humanité, voire le vivant tout entiers !
C’est dire à quel point sont solidaires les combats pour la paix, pour le progrès social, pour l’indépendance nationale, pour la coopération internationale et, en dernière analyse, pour un socialisme-communisme de nouvelle génération. Plus que jamais, comprenons offensivement et au positif le mot d’ordre de Cuba socialiste « Le socialisme ou mourir, nous vaincrons, camarades !« .
A Paris, le PRCF Ile de France a tenu un point fixe très apprécié, avec de nombreuses banderoles
A Marseille le PRCF 13 a tenu un point fixe commun avec les camarades de l’ANC 13 durant les 4h de défilé de l’impressionnante manifestation : l’occasion de diffuser les communiqués communs du PRCF et de l’ANC, d’afficher ensemble pour les salaires et contre la guerre, et également de lancer explications et slogans pour mobiliser les travailleurs sur une position de classe, pour gagner. Une activité si remarqué que nos camarades se sont retrouvés en photo dans Le Monde.
Dans le même temps des délégations de camarades du PRCF 13 30 84 étaient présents à Avignon ainsi qu’à Nîmes.
A Rennes, le PRCF 35 a tenu un point fixe
A Nice, les camarades du PRCF 06 étaient un pas en avant de leur jeunes camarades ultra mobilisés syndicalement avec le SELA
A Saint Etienne et Amiens, c’est sur les marchés que les camarades se sont rendus pour poursuivre le travail militants d’explications et de mobilisation
A Amiens et Abbeville