Par Boris D – La vaccination de fait obligatoire via le passe sanitaire est une aberration, mais surtout un coup de force politique d’une véritable Dictature en Marche.
Pendant que l’on divise la société entre « pro » et « anti-vax, on oublie la casse de l’hôpital public ; surtout, Macron va pouvoir passer sa contre-« réforme » des retraites et de l’assurance chômage au calme sans mouvement d’opposition – du moins, c’est ce qu’il espère.
Cette stratégie, dangereuse mais délibérée, de division basée sur l’irrationnel, la peur et la culpabilisation nous dirige tout droit vers le chaos social et politique.
Quand tout le monde devient suspicieux voire haineux vis-à-vis de son voisin (est-il vacciné ? c’est un complotiste ! / c’est un mouton ! il est vendu à big-Pharma ! / c’est un collabo ! etc.), on a le terreau parfait pour que prospère l’extrême droite qui cherche à récupérer le mouvement de protestation – sans parler du passe sanitaire qui renforce davantage le fichage et la confusion vie privée / publique. Le pouvoir cherche à imposer, sous prétexte de la crise sanitaire, une société de contrôle et de surveillance permanente.
Il s’agit d’une attaque sans précédent contre les libertés individuelles fondamentales de notre République de moins en moins une et indivisible. Qui plus est, qui peut croire que lorsque la crise sanitaire sera passée, il y aura un « retour à la normale », alors même que, en plein débat à l’Assemblée nationale, a été rejeté par les parlementaires aux ordres de Macron un amendement de la députée Emmanuelle Ménard – quoi que l’on pense de cette réactionnaire par ailleurs – visant à mettre fin au passe sanitaire une fois la situation de pandémie dépassée ? Il s’agit d’expérimenter en France la mise en place progressive d’une véritable dictature sous couvert de la crise sanitaire. Un processus de fascisation que nous dénonçons, trop longtemps seuls, depuis des années au PRCF. Car l’Histoire ne se répète jamais exactement deux fois de la même manière. Qui peut prévoir les formes que prendront demain ce néo ou post-fascisme en marche ? Ce qui est sûr, c’est que le Capital, en risque d’une véritable crise systémique, a besoin de mettre au pas la population mondiale, d’autant plus que demain, on fera payer au monde du travail l’intégralité des mesures de dépenses folles de « sauvetage » destinées presque exclusivement aux grandes entreprises et aux banques ; s’ensuivra une austérité bien pire qu’après la crise de 2008.
Comment croire que Macron et ceux qui gouvernent en ont quelque chose à faire de notre santé ?! Sinon, ils auraient mis depuis longtemps tous les moyens nécessaires dans l’hôpital public et tous les instruments de médecine conventionnelle plutôt que de renforcer la politique du chiffre et de la rentabilité (pour cela, il faudrait augmenter les cotisations, ce qui ne plairait pas au MEDEF…) ; ils ne repousseraient pas progressivement l’âge de départ à la retraite à 67 ans comme le préconise la Commission européenne ; ils n’auraient pas supprimé les cotisations « pénibilité » ainsi que la reconnaissance des facteurs de risque comme les manutentions manuelles de charges, postures pénibles, vibrations mécaniques et agents chimiques dangereux. Ils auraient également libéré la médecine de l’emprise des labos et créé un grand pôle public de la santé et du médicament (nationalisation de Sanofi) ; de même pour les conventions collectives qui permettent d’imposer l’augmentation du temps de travail, le travail du dimanche et la facilitation des licenciements, etc. Ils auraient lutté contre l’agro-business qui nous vend des produits de plus en plus mauvais pour la santé et l’environnement (sauf pour les « bobos » qui ont les moyens). Ils auraient imposé une protection salariale pour les travailleurs uberisés, lutté contre la dégradation des conditions de vie et de travail des agriculteurs. Etc., etc., etc.
Si le vaccin est un outil indispensable dans la lutte contre le Covid (et un produit précieux de la science), il ne peut être la prétendue seule solution à la crise sanitaire comme il est vendu par le régime macronien, surtout qu’il ne s’agirait a priori que des vaccins des labos anglo-saxons, les autres étant systématiquement dénigrés sans aucune base scientifique ; pourtant, des pays comme l’Espagne ou la Hongrie ont reconnu tous les vaccins. Accepter cela revient à accepter la prémisse du pouvoir en place selon lequel on n’aurait pas besoin de santé publique : en effet, il suffirait de se faire vacciner, soit un acte de consommation individuel, et nul besoin d’un système de santé publique fondé sur les hôpitaux, les cliniques, les lits de réanimation, le personnel de santé pour nous prendre en charge. Or, comment expliquer aujourd’hui que des pays comme la Chine populaire, le Vietnam ou Cuba socialiste ont réussi, jusqu’à récemment, à contrôler la pandémie sans avoir encore de vaccin à leur disposition depuis l’année dernière ? C’est grâce à un système robuste de santé publique et des investissements considérables pour réaliser des dépistages massifs et prendre en charge rapidement les personnes malades – de préférence à leur domicile – qu’il a été possible de briser la chaîne des infections et contrôler la pandémie. Qui plus est, l’usage de médicaments comme l’interféron, l’hydroxychloroquine (cette dernière ayant été de manière très surprenante interdite en France au début de la pandémie) ou l’azithromycine, etc., a prouvé qu’il était possible de prévenir les formes graves sans disposer de vaccin. Une politique de santé publique passe donc par de nombreux leviers, et non uniquement par la vaccination (à laquelle nous ne nous opposons pas).
La crise étant systémique et s’étendant à tous les domaines de la vie, croire que le vaccin va à lui seul la résoudre relève du chamanisme. Ne tombons donc pas dans le piège de la peur et de la haine de l’autre ! Refusons le clivage pro/antivax que veulent nous imposer le régime macronien et les médias aux ordres ; refusons la division du peuple et du monde du travail qui servirait Macron dans la mise en place de ses politiques d’euro-destruction sociale et économique de notre pays. S’opposer au passe sanitaire n’est pas s’opposer à la vaccination, bien nécessaire par ailleurs, à mener sur la base de la persuasion et la transparence – soit l’inverse absolu des pratiques du régime macronien.
Il bien normal que face à la véritable déclaration de guerre de Macron contre les libertés et contre le monde du travail, des centaines de milliers de nos concitoyens descendent maintenant tous les jours dans la rue depuis le 14 juillet pour protester contre le passe sanitaire. Bien sûr peuvent être présents quelques antivax puristes ou des personnes qui font des comparaisons très inconséquentes et déphasées sur la période de 1940-44. Mais il est clair, pour tous ceux présents dans ces manifs, qu’il ne s’agit que d’une très petite minorité, la majorité étant composée de personnes soit vaccinées, soit non vaccinées mais exprimant des doutes légitimes, qui s’opposent au passe sanitaire et non à la vaccination en soi, contrairement à ce que veulent présenter les médias aux ordres du régime. Il est déplorable de voir se rallier la pseudo « gauche » libérale PS-EELV, et même la direction – à commencer par Fabien Roussel et Ian Brossat – et certains militants du PCF euro-compatibles et en pleine voie de droitisation au discours officiel du régime de Macron, qui consiste à systématiquement dénigrer et amalgamer avec l’extrême droite ce mouvement de masse, rappelant ainsi la méthode utilisée il y a peu avec les gilets jaunes.
Il est clair que pour tous les militants du progrès social et franchement communistes que nous sommes, il est indispensable d’être présent au sein de ce mouvement de protestation massive de notre peuple dans le but d’y porter notre orientation et nos idées pour un tous ensemble en même temps ET dans le même sens absolument nécessaire, mais aussi pour proposer une voie de sortie progressiste à la crise systémique dans laquelle l’ordre capitaliste nous noient.
À l’image des syndicats de sapeurs-pompiers (CGT en tête) qui ont appelé à la grève et la protestation massive contre le passe sanitaire et les contres-« réformes » de Macron, c’est le moment pour proposer le Tous Ensemble, en Même Temps ET dans le Même Sens que le PRCF défend depuis des années, en refusant toute division fabriquée par le pouvoir et en ne cédant par un centimètre d’espace public à l’extrême droite qui n’a rien à proposer au peuple et aux travailleurs français, si ce n’est la haine et la soumission aux forces obscurantistes et réactionnaires. Il faut unifier la lutte politique contre le passe sanitaire avec les luttes sociales contre les fausses « réformes » libérales du régime. Car c’est bien dans des mouvements de masse que les militants franchement communistes peuvent défendre et promouvoir leur programme et leurs idées et non pas à des manifs de syndicats policiers fascistes qui cherchent à précipiter la mise en place d’une dictature dans notre pays. Comme disait le grand militant et résistant George Politzer : « l’esprit critique ne consiste pas à céder à la réaction, mais au contraire à ne pas lui céder ».
Plutôt que de se diviser, unissons-nous contre le capitalisme qui « épuise en même temps la Terre et les travailleurs » et qui « amènera la guerre civile chez les pauvres » et POUR des conquêtes sociales et un avenir meilleur. Pour que renaissent véritablement les Jours heureux, portons haut et fort l’Alternative Rouge-Tricolore face à l’euro-destruction et l’euro-fascisation en Marche dans notre pays !