Appel du secrétariat national du PRCF aux communistes, aux syndicalistes de classe et aux militants progressistes – 13 avril 2017
Evoquée dès le 13 novembre 2016 dans le rapport politique voté par le CC du PRCF, l’éventualité d’un « trou de souris » par lequel J.-L. Mélenchon pourrait accéder in extremis au second tour de la présidentielle, n’est plus exclue par les observateurs. Face à ce constat, les attaques violentes de la réaction (Fillon, Le Figaro, etc.), de la social-eurocratie belliciste (Hollande, Macron, Hamon…) et du « syndicaliste » jaune Laurent Berger se multiplient contre J.-L. M., qualifié (comme s’il s’agissait d’insultes !) de « Chavez français », de « Maximilien », de « Vladimir », etc.
En même temps, nombre d’ouvriers se détachent de l’abstention et du pseudo-vote « antisystème » en faveur du FN ; de plus en plus ils comprennent qu’il n’est pas impossible de porter J.-L. M. au second tour, de le mettre en situation d’affronter Le Pen (voire Macron ou Fillon) et, pourquoi pas, de l’emporter au second tour. L’incontestable dynamique populaire, patriotique et progressiste qui porte désormais cette candidature, et à laquelle le PRCF a contribué à son échelle, peut, à condition que les vrais communistes, que les syndicalistes de classe et les vrais progressistes interviennent fort, et en toute indépendance, dans la bataille sociale, politique et idéologique, créer la surprise en ouvrant au mouvement populaire des perspectives de contre-offensive générale. A l’inverse, le mouvement ouvrier et démocratique essuierait dès le mois de juin une véritable « guerre-éclair » thatchérienne, belliciste et fascisante, si pour finir, le second tour de la présidentielle restait préempté par le trio destructif Le Pen/Fillon/Macron…
C’est pourquoi, à l’instar des militants du PRCF, qui auront diffusé près de 150 000 tracts-programmes appelant au vote critique J.-L. M. avant le 23 avril, il faut que tous les communistes, que tous les syndicalistes qui aspirent à la contre-offensive sociale, que tous les antifascistes, que tous les républicains patriotes qui refusent que la France subisse rapidement un « Maastricht.2.0 », que tous les amis de la paix mondiale menacée par l’unilatéralisme irresponsable de Trump, se mobilisent pour porter J.-L. M. au second tour. Et cela ne signifie nullement se ranger derrière un « sauveur suprême », ce que d’ailleurs J.-L. M. nie vouloir être, mais agir pour que la classe ouvrière, le monde du travail, les « Rouges », marquent puissamment de leur empreinte cette bataille politique qui, nonobstant les inconséquences et les illusions de l’état-major « insoumis », pourrait ainsi s’emplir objectivement d’un contenu de classe fort, exprimant l’aspiration populaire à une France Franchement Insoumise à l’Europe atlantique du capital, de la fascisation et de la guerre.
Concernant le vote Mélenchon, expliquons notamment autour de nous, principalement à l’entrée des usines et des services publics, que :
- Voter Jean Luc Mélenchon. c’est voter contre la marche à la guerre mondiale, pour la sortie unilatérale de l’OTAN, contre les frappes états-uniennes en Syrie ; alors que voter FN, Fillon, Macron ou Hamon (qui soutient Hollande dans sa surenchère irresponsable contre Damas et Moscou), c’est voter pour l’OTAN, pour l’augmentation des budgets d’agression, pour la « défense européenne » intégrée à l’OTAN, pour les frappes unilatérales (Syrie mais aussi Corée du nord) au risque de créer les conditions d’un affrontement planétaire entre, d’une part, l’impérialisme euro-atlantique associé à Tokyo et à Séoul, et d’autre part, la Russie et la Chine, ce qui signifierait la Troisième Guerre Mondiale et la fin possible de l’humanité !
- Voter Jean Luc Mélenchon, c’est sanctionner de gauche les manœuvres de la grande bourgeoisie et des sociaux-maastrichtiens qui, depuis des mois, programmaient un second tour de cauchemar Le Pen/ Fillon ou Le Pen/Macron pour broyer le peuple français entre la fascisation xénophobe et l’euro-dissolution finale de notre pays dans l’UE de l’ubérisation et de la thatchérisation généralisées.
- Voter Jean Luc Mélenchon, c’est, au-delà des inconséquences sur ce point de la France insoumise, ouvrir à gauche un espace de contestation généralisée de l’UE à partir d’une formule certes encore insuffisante (« l’UE, on la change ou on la quitte », formule additionnée par Mélenchon de l’engagement à suspendre sur le champ les traités supranationaux). Cette suspension immédiate des traités européens, il faudrait immédiatement la faire respecter si Mélenchon était élu et qu’il fût aussitôt sommé par certains de ses soutiens sociaux-démocrates et « eurocommunistes » de la dernière heure, de s’accommoder du carcan européen ;
- Voter L.O. ou NPA, ce serait au contraire aider Fillon ou Macron à parvenir au second tour ; en réalité, les partis euro-trotskistes usurpent le drapeau rouge, voire la faucille et le marteau, pour vendre le mirage absolu des « États-Unis Socialistes d’Europe » (dénoncé par Lénine dès 1916) en évitant de remettre en cause l’UE et de lutter pour l’ « émancipation nationale, socle de l’émancipation sociale » (Jean Jaurès).
Cela signifie-t-il qu’il faille se soumettre à la « France insoumise » en mettant provisoirement un mouchoir sur les divergences sérieuses qui existent entre J.-L. M. et les militants franchement communistes et autres progressistes 100% anti-UE ? Nullement, et contrairement aux communistes qui ont cru devoir s’intégrer au dispositif organisationnel de la F.I. (et plus encore à ceux qui, comme la direction du PCF-PGE, ont d’abord feint de soutenir Mélenchon tout en l’appelant de fait à s’effacer devant Hamon…), le PRCF a toujours dit : « ni soutien sans critique constructive, ni critique sans soutien dynamique ! ».
En effet, l’aptitude du vote J.-L. M. à attirer les couches populaires implique que soit, non pas relégué à l’arrière-plan, mais tout au contraire, promu sans frilosité, le débat de masse sur le « Frexit progressiste », et cela quoi que l’on pense de la réponse à apporter à cette question (est-il vrai que l’on puisse changer l’UE du dedans ou, comme le pense le PRCF, l’euro-prison doit-elle être quittée unilatéralement par la France, sans se leurrer sur une « renégociation » des traités ou sur la fumeuse, interminable et très aléatoire « sortie de l’UE par l’article 50 » que prône F. Asselineau?). Cibler plus clairement l’UE et l’euro dans la campagne est donc indispensable : non seulement parce que l’UE se déclare le « partenaire stratégique de l’OTAN », si bien que quitter l’OTAN tout en restant dans l’UE ne suffirait pas à nous dissocier d’une aventure militaire US conduisant à la guerre mondiale, mais parce que seul le débat le plus large sur l’UE peut arracher des millions d’électeurs populaires au repli abstentionniste ou pire encore à la fausse opposition lepéniste à l’UE (79% des ouvriers ont voté non à l’euro-constitution en 2005, tant la classe ouvrière de France a dès longtemps fait l’expérience du contenu intrinsèquement réactionnaire de l’UE). Plus que jamais, c’est sur les travailleurs les plus exploités et les plus précarisés, et pas seulement sur les couches moyennes encore porteuses d’illusions sur l’UE, que se joue la possibilité, non seulement de porter Mélenchon au second tour, non seulement d’œuvrer éventuellement à sa victoire le 6 mai, mais du rapport des forces sociales qui sera nécessaire demain pour résister, contre-attaquer et imposer le vrai changement.
De même, c’est dès aujourd’hui un mauvais calcul que de proscrire l’Internationale et que de prétendre écarter le drapeau rouge des meetings de J.-L. M. : à ces oukases contre-productifs, les véritables insoumis, et a fortiori, les communistes et les syndicalistes de classe, ne sauraient aucunement se soumettre. En effet, toutes les avancées progressistes dans notre pays, du Front populaire de 1936 aux réformes du CNR mises en œuvre par les ministres communistes en 1945, se sont faites en unissant le drapeau rouge au drapeau tricolore, le patriotisme républicain à l’internationalisme prolétarien, avec le but revendiqué de « mettre le monde du travail au centre de la vie nationale » (selon la formule du programme du CNR intitulé Les Jours heureux). N’en déplaise au souverainisme de droite, qui oppose Frexit et rupture anticapitaliste, et à l’euro-trotskisme, qui occulte la dynamique anticapitaliste que porterait un Frexit progressiste, le Front antifasciste, patriotique, populaire et écologique indispensable pour briser la domination des monopoles capitalistes sur la France, a besoin du rôle central, moteur, dirigeant en un mot, de la classe sociale la plus intéressée au changement social : la classe ouvrière, et plus globalement, le « monde du travail ». C’est pourquoi le combat pour construire ce front est indissociable de la lutte pour un parti d’avant-garde de la classe ouvrière, en un mot, pour un parti communiste.
Mais cela, les communistes, les progressistes, les syndicalistes de classe, doivent-ils l’attendre de J.-L. M. et des militants de la France insoumise, si sympathiques, dévoués et déterminés qu’ils soient ? Nullement. Même si le PRCF a fait son devoir républicain en explicitant fraternellement ses propositions aux responsables mandatés du Parti de gauche, les questions soulevées ci-dessus relèvent avant tout de la responsabilité politique et civique des communistes. En effet, la bataille politique ne se réduit nullement, même si c’est revigorant, à participer aux meetings de J.-L. M. ; elle passe surtout par l’intervention franchement communiste unie en direction de la classe ouvrière avec un tract-programme commun appelant à la fois à voter J.-L. M. et à agir pour les « quatre sorties : de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme, pour la nationalisation démocratique des secteurs-clés de l’économie (qu’élude le programme de la France insoumise) et pour le développement internationaliste de l’Europe des luttes. Sans cacher le but ultime de cette stratégie révolutionnaire : le socialisme pour la France, c’est-à-dire le pouvoir des travailleurs et la socialisation des grands moyens de production et d’échange.
Dans cet esprit le PRCF réitère sa proposition aux communistes qui en ont assez des changements de pieds constants de P. Laurent et de nombre d’apparatchiks (qui rabattaient en fait pour Hamon, et dont le vrai mot d’ordre, avant de voler au secours de la dynamique J.-L. M., était en fait : « vous votez J.-L. M. ? nous non plus ! ») : ensemble et publiquement, prononçons-nous pour le Frexit progressiste, pour la marche révolutionnaire au socialisme, pour une France Franchement Insoumise à l’UE du capital et, sur cette base, allons aux usines dans les derniers jours qui restent avant le 23 avril : tout cela pèserait très positivement sur l’élection et sur ses suites sociales, quelles qu’elles soient.
Militant pour l’unité d’action des communistes et pour l’engagement civique des syndicalistes de lutte (que rend encore plus urgent la scandaleuse intervention anti-J.-L. M. de Berger), le PRCF continuera de diffuser jusqu’au bout son propre matériel aux usines du pays, d’appeler aux luttes sociales et à leur convergence, de mettre en avant les deux mots d’ordre à la fois indépendants et unitaires que portent nos affiches et nos autocollants :
- « pour une France Franchement Insoumise (FFI !), Frexit progressiste ! » et aussi :
- « voter Mélenchon ET SURTOUT, reconstruire un vrai parti communiste ».
C’est bien d’appeler à voter Mélenchon et celui-ci reste un espoir, mais attention le programme a Mélenchon est loin d’être clair, son slogan on négocie les traités ou on quitte l’Europe ne dévoile pas son programme et il ne parle jamais de s’attaquer aux grands groupes capitalistes du CAC 40 ce qui veut dire qu’il ne pourra pas vraiment s’attaquer au système capitaliste car en ne voulant pas toucher aux gros actionnaires il ne pourra pas empêcher l’exploitation du monde du travail. Le peuple encore une fois restera sur sa faim.
Pour en finir avec l’exploitation des êtres humains il y a deux conditions la nationalisation des groupes capitalistes du CAC 40 et la nationalisation des banques. IL faut en finir avec l’actionnariat.
Bon, camarades, Mélenchon semble sans doute être le meilleur …. Mais enfin peut-on avancer quelque peu vers la nécessaire révolution socialiste sans que soit remis en cause le mode d’expression de la volonté populaire ? Il est grand temps de dénoncer et de combattre ce système électoral qle »ui permet aux candidats de se présenter sur des promesses de programmes sans que rien ne garantisse le respect de leur mandat. Il ne peut y avoir de démocratie véritable tant que l’élu est autre chose que le mandataire contrôlable et révocable à tout instant de ses électeurs, engagé à mettre en oeuvre les mesures qui lui ont été dictées par ses mandants. Mélenchon propose-t’il quelque chose dans ce sens, lui qui ne parle même pas de nationalisations ?
Loin de rechercher le meilleur candidat, le moindre mal, ou de prôner un vote soi-disant utile, à cette étape de la lutte de longue haleine, de tous les instants, de la classe ouvrière, les communistes se doivent de porter au premier rang cette dénonciation, ce boycott des élections telles qu’elles sont déterminées par la constitution actuelle.
Pas question de se désintéresser des élections, mais au contraire, il est grand temps de les refuser et d’intervenir dans le brassage d’idées actuel en commençant ou continuant à dénoncer ce système électoral qui permet aux candidats de se présenter sur des promesses de programmes sans que rien ne garantisse le respect de leur mandat. Il ne peut y avoir de démocratie véritable tant que l’élu est autre chose que le mandataire contrôlable et révocable à tout instant de ses électeurs, engagé à mettre en oeuvre les mesures qui lui ont été dictées par ses mandants.
Cette dénonciation, ce boycott des élections telles qu’elles sont déterminées par la constitution actuelle, doit s’inscrire au premier rang de la lutte de la classe ouvrière