Un commentaire du PRCF à propos de cette déclaration révélatrice de 100 député PS pour un pacte de majorité… 6 avril 2014
On peut certes hausser les épaules en se disant « ces messieurs-dames du PS se répartissent les rôles » : à Valls, le service assidu de Bruxelles et du MEDEF., aux députés PS les discours « de gôôôôche » en direction du bon peuple. Bien sûr qu’il y a de ça, bien sûr qu’ « un social-dém’ reste un social-dém’ », bien sûr que le PS en son entier n’est rien d’autre qu’un rouage du dispositif maastrichtien de l’oligarchie et du Parti Maastrichtien Unique (PMU) qui dirige et qui strangule notre pays depuis des décennies…
Il n’empêche que cette fronde des députés du PS, si « surjouée » soit-elle, montre une fois de plus que le PS. n’a pas la même base électorale que l’UMP et qu’il est bien plus sensible que la droite, et pour cause (150 municipalités perdues !) à la fronde, bien réelle celle-là, de l’électorat populaire. Quand le PS. trahit son électorat, il le paie sur le champ en subissant des remous et des tensions internes ; au contraire, quand l’UMP exécute les plans du MEDEF. et de Berlin-Bruxelles, son électorat franchement réac… en redemande !
Des marxistes doivent donc tenir compte de cette contradiction objective propre à la social-démocratie (« lieutenant ouvrier du capital », disait Lénine) non pour célébrer les inexistantes capacités d’autocritique du PS, mais pour s’adresser à TOUT l’électorat POPULAIRE de gauche (ne parlons pas des « bobos » chers à Hidalgo !), pour appeler cet électorat, dégoûté de ses représentants officiels mais effrayé par la montée en puissance de l’UM.’Pen, à l’action commune avec les vrais communistes, avec les patriotes républicains, avec les syndicalistes de lutte.
Et pour cela, il faut d’abord dénoncer révéler les inconséquences du texte des 100 députés socialistes faussement « frondeurs ».
- Non Messieurs-Dames les députés PS, il n’est pas rationnel de redemander au bon Hollande de renégocier les plans d’austérité et le TSCG que ce faux homme de gauche a signés en arrivant à l’Elysée, comme Jospin avait avalisé, dès son arrivée à Matignon en 97, le pacte de responsabilité visant à permettre la mise en place de l’euro. C’est à la fois mentir sur Hollande et mentir sur l’UE que de croire qu’avec une lettre de 100 personnes – qui comptent pour pain et beurre vus de Bruxelles et de Berlin ! – Hollande va soudain devenir patriote, lui qui s’enthousiasme pour le « saut fédéral européen », qui négocie dans notre dos le mortel « Accord transatlantique » (TTIP) et qui a annoncé, avec votre accord, la « länderisation » de la France et la fin de la République indivisible (mise en place de 15 grandes régions, éventuellement « transfrontalière », des euro-métropoles, de la Charte européenne des langues qui affaiblit la langue nationale et tend à ethniciser les territoires). Non l’UE. ne va pas soudainement devenir « sociale » parce que cent députés PS, dont les 2/3 seront balayés par la future vague bleue mariale/bleue marine qui s’annonce (hélas !), commencent vaguement à comprendre après tout le monde que la « construction » européenne est en réalité un cimetière des éléphants pour la « gauche » social-démocrate (tout pour le capital, plus aucun « grain à moudre » pour acheter la paix sociale et empêcher l’explosion sociale qui monte, comme c’était le cas dans les années de l’ « Etat-Providence » !).
- Non Messieurs et Mesdames les députés de la « gauche » du PS (deux mots qui font presque oxymore !), votre attente sur la relance de la production industrielle sous l’égide du pittoresque Montebourg, n’a rien de crédible. Non seulement parce qu’on a déjà vu les résultats de ce « Valls de gauche » à Florange, Aulnay, chez Doux, chez Maury-Ducros, à Fralib, etc., mais parce que le salut ne peut venir de politiques reposant sur le financement public, fût-il « régulé », « contrôlé », etc., de l’ « investissement capitaliste », en réalité, du PROFIT PRIVE. ASSEZ DE FRIC, « contrôlé » ou pas, à ces gros patrons incapables et boursicoteurs qui pompent l’argent public pour gonfler leurs marges, expatrier leurs capitaux, spéculer en bourse. La solution c’est la NATIONALISATION DEMOCRATIQUE, sous le contrôle d’un gouvernement progressiste à venir mais aussi des salariés et des usagers – des grandes entreprises monopolisées du CAC – 40, sans en excepter leurs filiales et leurs mentors bancaires ! AUCUN AVENIR dans « l’économie de marché régulée ou pas » ; il faudra au contraire un fort secteur public, il faudra un véritable plan démocratique élaboré avec le monde du travail, pour reconstruire l’industrie française dévastée et pour reconstituer une classe ouvrière moderne, ouvriers, techniciens, ingénieurs et chercheurs, sans laquelle notre pays sera tiers-mondisé et ses travailleurs productifs massivement déclassés et marginalisés.
- Et comment est-il possible, Messieurs les députés de la « gauche » du PS – que votre « manifeste » larmoyant ne comporte pas une ligne de critique sur la politique guerrière et ultra-atlantique de Hollande, digne continuateur – voire aggravateur – de la politique sarkozyste en Libye, en Afrique, en Syrie, voire en Ukraine, où l’ensemble du « nouveau gouvernement » a soutenu des putschistes néo-nazis qui « cherchent la bagarre » avec Moscou, qui provoqueront une guerre nucléaire mondiale si les nazis de Kiev adhérent à l’UE, donc à l’OTAN. (ce qui serait un « casus belli » pour la Russie) et qui déshonorent la France dans une politique étrangère en rupture totale avec l’héritage – si criticable soit-il sur bien des points – du gaullisme ?
- C’est pourquoi les militants franchement communistes du PRCF seront présents à la manifestation du 12 avril, non pas pour appeler à voter pour les partis « euro-constructifs » du « front de gauche » (le slogan de l’Europe sociale met objectivement le PG et le PCF, sans parler des états-majors syndicaux, à la remorque de la stratégie euro-capitaliste du PS), mais pour appeler les militants du mouvement populaire à militer pour les quatre ruptures de la France : avec l’euro, avec l’UE, avec l’OTAN et l’ « Union transatlantique », et in fine, avec le capitalisme, quand notre peuple aura compris qu’aucun des acquis majeurs de son histoire ne peut survivre sans SORTIR du système capitaliste et sans procéder à la transformation révolutionnaire de la société.
Mais se prononcer pour le SOCIALISME au moment où Matignon est attribué à un M. Valls qui demande que son parti cesse de se dire « socialiste », cela montre combien il serait illusoire de compter sur les Hamon, Montebourg, Emmanuelli et autres vedettes dévaluées de la « gauche » du PS. pour rompre avec le social-libéralisme du gouvernement. Comptons plutôt sur nos luttes, renforçons le Comité National pour la Résistance Républicaine à l’UE (CNR-RUE), boycottons les européennes en cessant de cautionner la clique « euro-constructive » ; avec le PRCF, construisons l’outil dont a besoin la classe travailleuse pour prendre la succession de la bourgeoisie et du PS faillis : un vrai, un puissant Parti communiste !
ci-après le texte de cette déclaration