A l’heure où nous publions ces premiers commentaires, nombre d’inconnues subsistent. Plusieurs tendances nationales fortes peuvent cependant être constatées :
- L’abstention est moins forte que prévu ; le PS et l’UMP qui veulent supprimer les départements au profit des euro-régions ne pourront donc arguer d’un désintérêt particulier à l’égard des élections départementales pour accélérer la redécoupage antirépublicain des territoires que réclament l’UE et le MEDEF.
- Le fait majeur reste cependant qu’un électeur sur deux n’a pas voté : cela confirme l’énorme crise de légitimité du dispositif pseudo-démocratique tripartite dominé par l’UMP, le PS et le FN.
- Au niveau des pourcentages en suffrages exprimés (qu’il faut pratiquement diviser par deux pour obtenir un pourcentage fondé sur les électeurs inscrits), l’UMP-UDI arrive largement en tête il est clair que la grande bourgeoisie mise surtout sur l’UMP pour reprendre les commandes en 2017 et pour exacerber la politique thatchéro-maastrichtienne voulue par le MEDEF et portée aujourd’hui par Hollande. Au-delà de la concurrence-spectacle que se livrent le FN et l’UMP, l’ultra-droitisation de l’UMP et la droitisation du PS marchent du même pas ; en effet, le PS appelle à soutenir la droite « républicaine » pour battre le FN alors que l’UMP renvoie dos à dos le PS et le FN, prenant la responsabilité de faire élire de nombreux candidats frontistes au second tour. Bref, chacun à partir de sa logique politicienne propre, l’UMPS maastrichtien et l’UM’ Pen ultraréactionnaire resserrent leur étau mortifère sur le peuple français.
- Le FN et le PS sont en réalité au coude à coude pour la seconde place. Honteux effet de la politique patronale de Hollande, la « gauche », toutes tendances confondues est d’ores et déjà éliminée de 500 cantons au second tour. A noter que la campagne politicienne de Valls contre le FN visait surtout à occulter le bilan catastrophique du PS : comment d’ailleurs créditer le PS d’une position antifasciste conséquente alors que Cazeneuve et Cie fliquent comme jamais l’école, la Toile et les médias ?
- Le Front de gauche plafonne à moins de 7 %. Au mieux, cela lui permettra de sauver quelques positions, nullement de capitaliser l’énorme mécontentement populaire. Et pour cause : le FG en général, et la direction du PC-PGE en particulier, sont incapables – sauf cas particuliers (comme c’est le cas à Vénissieux où nos camarades ont défendu avec honneur des positions de classe) – de dénoncer la « construction » européenne dans son principe, de défendre le produire en France et d’afficher clairement une perspective anticapitaliste.
- Le FN est à un niveau très élevé, il se banalise et continue de s’ancrer dans le pays, notamment dans les secteurs ouvriers comme l’ex-bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. Quelle honte pour les dirigeants devenus « euro-constructifs » du PCF ! Rappelons en effet que les ouvriers ch’tis ont voté très largement « rouge » aussi longtemps que le PCF a su défendre l’indépendance nationale, le « produire en France » et le progrès social tout en combattant frontalement l’euro et l’UE de Maastricht !
CONCERNANT LE SECOND TOUR :
Il est hors de question que le PRCF appelle à voter UMP pour battre le FN : le parti grossièrement xénophobe, anticommuniste, liberticide et antisyndical de Sarkozy partage fondamentalement les antivaleurs du FN et il est honteux que le PS qualifie de « républicaine » cette projection politique du patronat de combat qu’est l’UMP (Union Maastrichtienne Patronale).
Pas question pour autant de banaliser le FN : là où le FN sera confronté à un candidat du Front de gauche, l’esprit de responsabilité consistera à faire barrage au FN tout en interpellant publiquement le candidat du PCF sur l’Europe en l’invitant à soutenir la manif prévue le 30 mai pour que la France sorte de l’UE sur des bases progressistes.
Là où le FN en position de l’emporter sera confronté au PS, le barrage à l’extrême droite n’impliquera aucun soutien politique au PS ; il faudra au contraire rappeler publiquement que le PS est un instrument docile de la classe capitaliste, de l’UE et de l’OTAN et que c’est sa politique qui a permis au FN de devenir aussi menaçant.
Là où le PS et l’UMP sont seuls au second tour, le PRCF appelle à s’abstenir ou à voter blanc ou rouge. Mais même dans ce cas, les militants PRCF expliqueront aux électeurs ouvriers que voter FN est suicidaire pour notre classe et notre pays. En conséquence, il ne s’agit pas de rester spectateurs passifs du second tour mais d’appeler les électeurs ouvriers qui ont choisi de voter FN au premier tour par rejet du PS et de l’UMP à réfléchir et à s’abstenir ou à voter rouge au second.
Mais surtout, constatant que la problématique électorale actuelle ne permet que très rarement d’émettre un vote de classe clair, le PRCF appelle à refaire de la lutte sociale le terrain principal de la bataille politique. Tous ensemble dans les grèves et les manifs anti-austérité du 9 avril sans oublier d’y stigmatiser l’UE et de revendiquer la nationalisation des secteurs-clés de l’économie.
Diffusons largement le tract (4 pages) du PRCF contenant l’appel des Assises du communisme appelant à une manif nationale pour sortir la France de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme.
C’est en effet de la résistance « en bas » à l’UE, à Valls-MEDEF et à l’euro fascisation que renaîtra l’alternative révolutionnaire dans notre pays très gravement malade.
Edit : le 26/036/2015 l’institut de sondage IFOP a publié un sondage sortie des urnes (à considérer avec les précautions d’usages s’agissant de ce type d’étude) analysant l’abstention et le vote selon l’age, la « proximité politique » ou la catégorie professionnelle. voici-ci après quelques graphiques résumant ces résultats.
A noter la très grande proximité politiques entre les électorats du FN et de l’UMP si on croit le résultat des intentions de vote au second tours, avec des reports très importants entre ces deux formations, illustration de cette collusion UMP’PEN. On notera cependant le biais de la question identifiant d’une part le PS à un parti de gauche, ce qu’il n’est pas, d’autre part ne présentant que les résultats exprimés.
- Dans l’hypothèse d’un duel « gauche / FN » : 48% des électeurs UMP disent vouloir voter FN
- Dans l’hypothèse d’un duel ‘gauche / droite » : 90% des électeurs FN disent vouloir voter UMP