Déclaration du secrétariat national du Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF), le 20 avril 2018
Le PRCF rejette la réforme constitutionnelle projetée par Macron avec la complicité probable de certains parlementaires LR et du président du Sénat.
Alors que le chef du pouvoir exécutif concentre déjà tous les pouvoirs et qu’il les met présentement en œuvre, sous l’égide supranationale de l’UE, pour démolir les acquis sociaux, le produire en France, les libertés démocratiques, le secteur nationalisé et les services publics, voire pour agresser un pays étranger souverain sans souci du Parlement français ni du droit international, ce n’est pas d’un amoindrissement supplémentaire du Parlement, d’un éloignement encore plus grand des futurs députés par rapport à la population de leur circonscription, que notre pays a besoin. Or c’est à cela que conduirait la diminution du nombre de députés telle que l’envisage Macron.
En outre, ce n’est pas une infime « dose de proportionnelle », mais bien la proportionnelle intégrale qu’il faut à notre pays pour que le pouvoir cesse d’être monopolisé par quelques appareils politiques soutenus financièrement par l’oligarchie et par ses médias.
Enfin, l’inscription dans la Constitution de la « lutte contre le réchauffement climatique »… et de la Corse est, soit ridicule (il faut agir concrètement contre la toute-puissance du profit capitaliste si l’on veut vraiment protéger l’environnement), soit franchement délétère. Car accorder à telle ou telle collectivité territoriale française un « droit à la différenciation » légale, c’est ouvrir grande la porte au démantèlement rapide de ce qui subsiste de la République une et indivisible, de l’égalité des citoyens devant la loi et de ce qui demeure des conquêtes sociales et/ou démocratiques de 1905, 1936, 1945 et 1968 valant sur l’ensemble du territoire national. Sans parler du danger supplémentaire que ce « droit à la différenciation », élément du « Pacte girondin » voulu par Macron, fera peser sur le français, « langue de la République » (art. II-a de la Constitution) et socle culturel de la nation.
En outre, avant de changer la Constitution, Macron ferait bien de ne pas la violer sans cesse comme il vient encore de le faire en s’adressant ès qualités aux évêques de France et en s’engageant devant eux à « réparer le lien abîmé entre l’Etat et l’Eglise » (sic), violant ainsi cyniquement la séparation laïque de l’Etat et des Eglises stipulée par la loi de 1905 (partie intégrante du « bloc de constitutionnalité »).
Ce n’est pas d’un énième rafistolage réactionnaire de la Constitution, déjà très antidémocratique, de la 5ème République que nous avons besoin, mais d’une lutte unie pour une nouvelle République sociale, souveraine et fraternelle. Ce qui implique aussi notamment que la France sorte, par la voie progressiste, de l’UE-OTAN du grand capital, cette arme de destruction massive du progrès social, de la paix et de la souveraineté des peuples.