Le PRCF rend hommage aux agents du service public qui font tourner la France en affrontant la tempête et l’épidémie. Le PRCF appelle ces travailleurs à intervenir haut et fort dans le débat public et dans l’action inter-professionnelle tout en tendant la main aux travailleurs du secteur privé.
Déclaration de Georges Gastaud, secrétaire national du PRCF et de Jo Hernandez, secrétaire de la commission luttes – 13 janvier 2017
Pendant que Fillon proclame sa volonté de supprimer 500 000 postes DE PLUS dans les services publics déjà exsangues, que le banquier et ex-ministre Macron attaque le statut de la fonction publique, que Valls-MEDEF, Touraine, Vallaud-Belkacem et Cie ne savent plus quoi faire pour « redéployer » le service public ciblé par l’euro-austérité et les contre-réformes, pendant que les médias et la presse capitaliste, Le Point en tête, ne cessent d’insulter les fonctionnaires, les cheminots, les professeurs, les facteurs, etc. en les accusant de « bloquer la France », les agents du service public retroussent les manches et continuent avec abnégation de faire marcher le pays.
C’est particulièrement visible en période de tempête ou de catastrophe naturelle quand les techniciens d’EDF, les cheminots, les agents de l’Equipement (en voie de démantèlement et de privatisation totale sous le nom d’ENIDIS), les travailleurs portuaires et aéroportuaires, les sapeurs-pompiers, les fonctionnaires territoriaux, etc. sont à la peine pour rétablir l’électricité, faire circuler les trains, sécuriser les routes, ou quand, en plein « pic grippal », les agents hospitaliers sont sur les dents pour sauver les personnes fragilisées par l’épidémie. Et qui donc songe, parmi nos présidentiables*, à les remercier ?
Au contraire, les « costards-cravates » de Fillon-« Le Point » et du PS, qui ne risquent pas la contamination ou l’électrocution, eux, redoublent de piques contre la Fonction publique. Dans la fable de La Fontaine, les mouches se contentaient de harceler les chevaux tirant la charrette tout en s’attribuant l’escalade de la pente. Nos « LR » et autres pseudo-socialistes font pire que les mouches du fabuliste : ils affament ceux qui tirent la charrette, alourdissent celle-ci et pour toute récompense de l’effort fait, ils promettent aux agents publics accablés de tâches de les envoyer à l’abattoir social une fois qu’ils auront gravi la pente (casse des statuts, nouveaux coups annoncés contre les retraites, augmentation de la durée du travail sans augmentation des salaires quasiment bloqués depuis huit ans, harcèlement et culpabilisation managériales visant à faire toujours plus avec moins de monde, etc.).
Devant ce scandale, le PRCF et sa commission lutte…
- Félicitent les TRAVAILLEURS du service public (ce titre est loin d’être mérité par ceux des hauts fonctionnaires proches du grand capital qui organisent la casse du service public) et les remercient au nom de tous les travailleurs conscients et de tous les véritables patriotes républicains
- Rappellent que casser, privatiser, « libéraliser », dénationaliser la Fonction publique, le secteur public industriel, les services publics comme la Poste, EDF, la SNCF, Air-France, l’hôpital public, l’Education nationale, l’Université, la Recherche publique, les Aéroports, les Ports, les autoroutes, etc., c’est casser la République, c’est briser le lien social et au final, c’est démolir la nation France. Historiquement, l’Etat-nation a été édifié en grande partie autour de la fonction publique et du secteur public. Rappelons l’œuvre du Front populaire, du CNR et des ministres communistes de 1945 qui construisirent les grandes entreprises publiques comme la SNCF, Renault, la SNECMA, Charbonnages de France ou l’EDF (Marcel Paul), qui instituèrent le statut de la Fonction publique (M. Thorez) et qui créèrent la Sécurité sociale (A. Croizat). Cette « co-construction » de l’Etat-nation et des services publics prit son élan sous la République jacobine, puis sous la Troisième République (construction de l’école laïque), mais ses prémices existaient déjà sous l’Ancien Régime (construction de l’industrie nationale par Colbert ou de l’ancêtre du ministère de l’Equipement sous Henri IV). L’arasement des services publics qu’impulsent les actuels gouvernants « socialistes » ou « LR » sur injonction de l’UE donne donc la mesure du caractère antisocial et antinational de la « construction » européenne et « transatlantique » (car les choses seraient dramatiquement accélérées par l’entrée en vigueur du CETA et du TAFTA) ;
- Invitent les syndicalistes de la fonction publique, du service public et du secteur public à réagir plus fort aux humiliations permanentes dont ils sont la cible, à ne pas hésiter à riposter ENSEMBLE, si possible de manière interprofessionnelle : électriciens-gaziers, postiers, sapeurs-pompiers professionnels et bénévoles, travailleurs du rail, hospitaliers, agents d’Orange ex-« France-Télécom », interpellez ensemble la population, ne laissez pas les marionnettes « présidentiables » du capital, du MEDEF et de l’UE vous insulter au quotidien, interpellez vos frères de classe, les travailleurs du privé. Car en brisant la fonction publique et ses syndicats, les partis du MEDEF et de l’UE veulent briser l’ENSEMBLE des travailleurs salariés (nombre de salariés du privé sont trop précarisés pour pouvoir se défendre : quand ils défendent leurs salaires et leurs missions, les agents publics défendent TOUTE la classe laborieuse !) ;
- N’hésitons plus, avec nos syndicats, à mettre en cause, non seulement la droite et le FN, vieilles ennemies du syndicalisme de classe, de l’école publique et des nationalisations, non seulement ce Macron et ce « PS » entièrement aux mains de l’UE et du MEDEF, mais l’Union européenne elle-même : oui les communistes avaient raison en 1992 quand ils vous ont appelé à voter Non au traité de Maastricht, cette machine à casser le secteur public et à briser les protections sociales. Oui, Mitterrand et le PS vous ont trompés en 91 quand il vous ont appelés à voter Maastricht. Oui, certaines directions syndicales inféodées à la « Confédération Européenne des Syndicats » vous mentent en promettant « le service public européen » et l’ « Europe sociale » : celle-ci est impossible dans le cadre de l’UE que ses traités fondateurs définissent comme une « économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée ». Revendiquons que la France SORTE de l’euro, ce carcan au service des banques, de l’UE, de l’OTAN – le gendarme du système capitaliste – sans crainte de rompre avec le système capitaliste lui-même. Renationalisation totale des entreprises publiques privatisées ou en voie de privatisation ! Nationalisation des secteurs-clés de l’économie par la démocratisation profonde de la gestion des entreprises et des services publics, par un changement de constitution remettant « le monde du travail au centre de la vie nationale » (programme du CNR, 1943).
- Ensemble, avec les travailleurs du privé, avec les travailleurs précaires et privés d’emploi, avec les retraités et les jeunes en formation, nous sommes la France du travail, celle qui fit la Commune, le Front populaire, la Résistance antifasciste, la grève de mai 1968, le Non de mai 2005 à la constitution européenne (un non violé par les députés du PS et de l’UMP), la victoire des jeunes sur le CPE, les luttes de 1995, 2003 et 2010 sur les retraites, la grande bataille de classe impulsée par la CGT au printemps dernier contre l’infâme « Loi Travail ». Exigeons que tous les précaires soient titularisés (public) ou embauchés en CDI (privé).
Clamons que casser les services publics, c’est casser la République et que ce sont les mêmes – le MEDEF, l’UE et les partis à leur service qui privatisent le secteur public et qui délocalisent le « produire en France ». Sans attendre les élections, faisons entendre la voix majoritaire du peuple travailleur pour dire, « pas touche aux services publics, renationalisation totale des sociétés privatisées, union de combat des travailleurs actifs, chômeurs et retraités du public et du privé ».