Par la Commission des relations politiques (Corpol) du Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF)
A l’heure où les crises cumulées de l' »ordre » capitaliste en France, en Europe et dans le monde, précipitent les travailleurs et la Nation dans un maëlstrom de régressions sociales, de négationnisme anticommuniste, de fascisation politique, d’euro-dissolution galopante de la France (imminence du « saut fédéral européen » menant aux Etats-Unis d’Europe sous gouvernance germano-américaine) et de marche décomplexée au « conflit global de haute intensité » planifié par Washington, le besoin vital de reconstituer un parti communiste de combat se fait sentir comme jamais. Un parti franchement communiste, c’est-à-dire surtout pas un ersatz de P »C »F-PGE démarxisé, décommunisé, euro-formaté, Macron-compatible, atlantico-complaisant et socialo-dépendant comme l’est irréversiblement devenue, hélas, l’organisation dénaturée (dite « PCF ») de Fabien Roussel. Mais bien un parti marxiste-léniniste, méthodiquement organisé dans la classe ouvrière, la jeunesse populaire et le monde du travail ; un parti de combat démocratiquement discipliné et fraternellement allié au syndicalisme de classe renaissant ; un parti défendant fièrement l’histoire du grand PCF et celles du Mouvement Communiste International et de l’expérience socialiste mondiale issue d’Octobre 1917 ; un parti associant fièrement, comme l’ont toujours fait Sémard, Timbaud, Thorez, Duclos, Frachon, Croizat, Marcel Paul, Manouchian, Danielle Casanova, Manouchian, Epstein, Roger et Léon Landini, le drapeau rouge de l’internationalisme prolétarien et le drapeau tricolore de la souveraineté nationale broyée par la « construction » euro-atlantique ; un parti visant clairement la révolution socialiste et la dictature du prolétariat dans la visée du communisme et n’hésitant pas pour cela à AGIR pour que la France sorte au plus tôt de l’euro, ce dispositif austéritaire continental, de l’UE, cette broyeuse supranationale de nations, de l’OTAN, cette machine de guerre mondiale aux mains des faucons US, et du capitalisme-impérialisme-hégémonisme, ce système putréfié qui prolonge artificiellement ses jours en menaçant de mort, voire d’extermination, le genre humain et l’ensemble du vivant.
Dans ces conditions, il est clair qu’on ne saurait jouer avec le mot d’ordre d’unification communiste, du moins si l’on a loyalement en vue la reconstruction, non pas d’une énième chapelle d' »extrême gauche » ou d’une mini-version rougie du PCF muté et dé-léninisé, mais un véritable parti communiste digne de la confiance de cette classe ouvrière de France qui, notamment par les courageuses grèves reconductibles du printemps dernier dans la Chimie, l’Energie, le Rail, la voirie, les Ports a été l’avant-garde offensive – quoique trahie par les confédés euro-réformistes – du monde du travail français.
Cela signifie concrètement qu’on ne s’oriente pas vers l’unité de combat des communistes, et a fortiori vers la reconstruction du PARTI communiste tels que l’ont entendu et construite Marx ou Lénine, même si l’on brandit sans la définir l’épithète « marxiste-léniniste », tant que l’on
- ne se prononce pas clairement pour, non pas la reconstruction du PARTI communiste, mais pour une « reconstruction communiste » floue tout en semant le doute sur la « forme-parti » de la renaissance. Cette contestation de la « forme-parti », qui n’a pas sa place chez des marxistes-léninistes, a clairement une origine droitière, social-démocrate, voire anarchisante et, dans les années 1990, elle a été brandie par les « rénovateurs » (Juquin), « reconstructeurs » (Poperen), « refondateurs » (Martelli, Lucien Sève, Fiterman…) pour démolir le Parti communiste français et amener l’organisation qui usurpe ce nom à l’état d’appendice de la social-démocratie et autre NUPES dominée par l’euro-réformisme. Il n’est que de voir par ailleurs où en est la « France Insoumise » avec son organisation « gazeuse » et pseudo-démocratique où la base discutaille, agit peu, est coupée des syndicats de lutte, pendant qu’un individu non élu ni mandaté décide en réalité de tout et que des clans se disputent en permanence sur la scène publique, pour saisir qu’une telle contestation éminemment droitière et d’inspiration petite-bourgeoise ne peut pas intéresser notre classe qui a besoin de formes claires et nettes de mandatement.
C’est pourquoi la mise en cause doucereuse mais récurrente du centralisme démocratique, un principe issu à la fois de notre révolution sans-culotte et du bolchevisme, est le contraire de ce qu’il nous faut présentement pour engager vraiment une reconstruction capable de remettre le prolétariat de France à l’offensive. Et c’est bien selon ce principe, non pas « vertical » mais hautement démocratique (fixation de la ligne politique en Congrès, élection d’une direction tenue par ses mandats et par des votes permanents en C.C., secrétariat, révocation possible à tout instant des dirigeants exécutifs par les instances qui les ont élues, subordination des instances locales aux instances nationales, discussion large mais excluant la fixation de « tendances ») que fonctionne le PRCF à la différence d’organisations où les chefs inamovibles décident en réalité, voire préjugent à leur place, de ce que vont voter les instances supposément décisionnelles. Comment du reste peut-on à la fois se réclamer du marxisme-léninisme et semer le doute permanent sur le centralisme démocratique, sur la « forme-Parti », voire sur la « pertinence de la matrice léniniste » comme on l’entend encore si souvent, quoique le plus souvent en sourdine et de manière feutrée ?
La clarté est indispensable de ce point de vue, sinon, non seulement on ne reconstruira pas un parti franchement communiste et léniniste, mais on retombera dans l’ornière où a finalement croupi, puis péri, le Parti italien de la Refondation Communiste de Bertinotti qui, cédant aux sirènes pseudo-« unitaires » du « mouvementisme » et du menchévisme désorganisateur, aura finalement gravement NUI à la reconstruction du PC italien liquidé par ses dirigeants eurocommunistes (communistes en paroles, mais euro-atlantistes en fait).
- élude la question du lien dialectique existant entre la défense de l’indépendance nationale (qui implique, non pas quelques bonnes paroles superficielles, mais bien un engagement pratique, durable et de terrain pour le Frexit progressiste) et le combat pour la révolution socialiste dans la visée du communisme. Seuls ceux qui s’abstiennent paresseusement de lire et d’analyser les textes européens et les analyses du MEDEF peuvent ignorer, voire cacher à leurs sympathisants, que la stratégie de classe du MEDEF à l’encontre du prolétariat de notre pays s’appelle aujourd’hui « Besoin d’airE »* et qu’elle passe explicitement à la fois :
- par des « délégations de souveraineté accrue » aux « Etats-Unis d’Europe » ;
- par l' »Union Transatlantique » derrière les Etats-Unis : traités néolibéraux mondiaux de type « TAFTA » ou « CETA », marche à la langue unique « transatlantique » : l’anglo-américain, droit européen et stipulations de l’OMC s’imposant sans remède à tous les Etats) ;
- par la « reconfiguration du territoire national » à l’avantage des euro-régions et aux dépens de l’Etat-Nation, donc par l’euro-découpage de l’ex-République française indivisible au moyen de sécessions plus ou moins rampantes des « régions périphériques » ou « transfrontalières » ; cela signifie la fin des statuts nationaux, du « produire en France », du secteur public nationalisé, de la S »N »CF, de l’ED »F », de l’Education « nationale », du SMIG national déjà refusé par Pécresse, etc. ;
- par l’absorption pilotée par Berlin et Washington de toute forme présente ou future de défense nationale et de diplomatie nationales dissoutes dans l’OTAN ;
- et pour finir, par le dynamitage rampant ou galopant de l’Hexagone : sécessions discrètement encouragées par Macron, Le Drian et Darmanin de la Corse, de la Bretagne, de l’Alsace, de la Moselle et d’autres « territoires périphériques ».
Tout cela pris ensemble signifie à la fois le point final mis à l’histoire d’une France indépendante – en dépit de la volonté du peuple français qui avait refusé la constitution supranationale – et la mise en place d’un verrou supranational définitif apposé sur la possibilité pour le peuple travailleur de France d’engager la révolution socialiste puisque le dogme central totalitaire ouvertement anticommuniste de la « construction » euro-atlantique est que « l’Union européenne est une économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée« . Il suffit du reste de parcourir les récentes résolutions scélérates et félonnes votées fin novembre 2023 par le « Parlement européen », puis par l’Assemblée « nationale », pour constater qu’en filigranes, le saut fédéral européen désormais imminent interdira toute nationalisation non prescrite par Bruxelles au nom de la « sécurisation des investissements »… Et l’on voudrait nous faire croire qu’on peut aller au socialisme sans sortir de ce carcan, et sans le combattre prioritairement dès aujourd’hui ? Alors que l’empire européen interdira, si le « saut fédéral » passe, de nationaliser ne serait-ce qu’une usine de médicaments en cas de pandémie et que toute forme, même timide, de « France insoumise » demeurant dans l’UE se verra interdire, y compris à terme par des moyens militaro-policiers, d’engager quelque forme de politique progressiste que ce soit !
En réalité, ne pas saisir le lien structurel qui associe la reconquête de l’indépendance nationale française à la révolution socialiste et, comme médiation entre les deux termes, à la reconstruction du parti communiste de combat, c’est, sous des grands mots gauchisants et pseudo « internationalistes »,
a) n’avoir rien compris à la dialectique du patriotisme populaire, de l’antifascisme, de l’anticolonialisme et de l’internationalisme prolétarien qui fut au cœur du VIIème congrès de l’Internationale communiste (1935), mais aussi du Front populaire français inspiré par Thorez, de l’union combattante de la Résistance portée par Duclos, des avancées de 1945 dues aux ministres communistes d’alors, des luttes anticoloniales des années 50-60 que le PCF d’alors menait AUSSI au nom de l’émancipation du peuple français. De même serait-il absurde, à la manière gauchiste, de refuser l’union des symboles révolutionnaires de notre histoire que furent, pour le meilleur quand ils étaient unis et séparément quand ils s’opposèrent, le drapeau rouge et le drapeau tricolore, l’Internationale et la Marseillaise qu’il est irresponsable d’abandonner aux racistes auxquels il faut la disputer sans jamais leur abandonner ce signifiant majeur : la France. Le but doit être de « mettre le monde du travail au centre de la vie nationale », comme y appelait le PCF en 1945, non pour rester figés sur on ne sait quelle « démocratie avancée » éludant la révolution, mais pour construire à l’avantage du monde du travail un rapport des forces où, « devenant la Nation » comme y invitait déjà Marx, et s’érigeant en « force dirigeante » du peuple comme y incitèrent Gramsci, Thorez, Mao, Ho Chi Minh, Cunhal, Castro, Neto et d’autres, la classe travailleuse redevenue le pivot de la Nation en révolution pourra conduire l’affrontement de classes rythmant le Frexit progressiste vers l’isolement politique de l’oligarchie antinationale et vers le triomphe, non pas verbal, mais pratique et concret, de la révolution populaire tout en aidant au déploiement du mouvement révolutionnaire en Europe et ailleurs ;
b) n’avoir rien compris non plus au fait que selon Marx (Manifeste du Parti Communiste) et Lénine (relire Que faire ?), construire un parti communiste signifie constituer la classe ouvrière en parti indépendant de toutes les formations bourgeoises et petite-bourgeoises. Faute de quoi, les ouvriers en lutte demeurent les porteurs d’eau des fractions bourgeoises se disputant la prééminence. Or quelle est aujourd’hui la « chaîne » idéologique, politique et organisationnelle principale par laquelle l’oligarchie entrave le mouvement populaire français au moyen du PS, des « Verts », des directions euro-béates des confédés, des groupes gauchistes plus antinationaux les uns que les autres quand il s’agit de défendre la France en voie d’euro-dislocation (par la volonté de l’oligarchie « FRANCAISE »!) et tous plus inertes les uns que les autres quand il s’agit de lever UN DOIGT contre le supranationalisme euro-atlantique ?
Ce lien d’euro-dépendance idéologique et politique qui empêche de reconstruire une stratégie révolutionnaire affranchie de la sempiternelle « union de la gauche » type NUPES, et qui interdit aussi de reconstruire un parti communiste PROLETARIEN et POPULAIRE ignorant les criailleries gauchistes (du style « Nique la France ! ») et contrant le DEVOIEMENT du patriotisme populaire par les lepénistes, n’est autre que la « construction » européenne. Une construction que la « gauche » bourgeoise et l' »extrême gauche » petite-bourgeoise laissent gentiment en paix, soit qu’elles la soutiennent ouvertement (« Je me sens plus Européenne que Française » déclarait jadis Laguiller), soit qu’ils feignent de s’y opposer sans engager contre elle quelque campagne que ce soit. C’est donc du même geste qu’il faut appeler le peuple travailleur de France à trancher le boa euro-atlantique qui l’étouffe (reconquête de l’indépendance nationale) et qu’il faut inviter l’avant-garde politique, voire syndicaliste de notre classe, comme cela fut le cas en 1920**, à reconstituer LEUR parti à la fois contre le national-lepénisme (cette aile pseudo-patriotique de l’UE et de l’OTAN) et contre le gauchisme, l’anarchisme et l’euro-trotskisme, ces instruments de la bourgeoisie pour empêcher la classe ouvrière de fédérer la nation comme elle sut le faire quand Duclos-Thorez et Frachon, ces grands dirigeants issus de la classe ouvrière, dirigeaient le mouvement populaire sans aucune frilosité sur la question patriotique !
**Le succès politique du jeune PCF n’eût pas été possible en 1920 sans l’appel directement lancé aux syndicalistes rouges Gaston Monmousseau ou Lucien Midol à rejoindre le jeune PCF.
c) n’avoir rien compris à la différence cardinale entre l’anti-impérialisme communiste et les formes petite-bourgeoises d’un certain antiracisme contemporain surtout caractérisé par l’impuissance. « Un peuple qui en opprime un autre ne saurait être libre » écrivait le dialecticien Friedrich Engels, expliquant ainsi que la lutte anti-impérialiste vise à la fois l’émancipation du peuple opprimé et le retour à la dignité du peuple, non pas oppresseur, mais au nom duquel s’exerce l’oppression. C’est ainsi qu’Henri Martin ou Henri Alleg, notre grand camarade aujourd’hui décédé, a toujours soigneusement distingué entre le peuple français et l’impérialisme français et que ces deux figures de proue de l’anticolonialisme français (Guerres d’Indochine, puis d’Algérie) ont pu passer directement, et sans états d’âme, de la Résistance française antinazie à la Résistance contre le colonialisme français oppresseur des peuples et empoisonneur (par le biais de la fascisation interne, OAS et compagnie) du peuple français lui-même. C’est d’autant plus vrai aujourd’hui alors que l’oligarchie capitaliste « française », qui dirige l’impérialisme français, flanque de plus en plus à la poubelle la Nation, la langue française, la laïcité à la française (« Hanouka » célébré à l’Elysée), le « produire en France », l’unité territoriale du pays, et qu’elle n’en continue pas moins de stranguler l’Afrique (par ex. le Niger), et qu’elle se place elle-même sous la coupe de l’OTAN comme on le voit en Nouvelle-Calédonie où la Marine « nationale » devient le porte-flingue officiel de l’US Marine. Bref, si un peu d’anticolonialisme éloigne du patriotisme républicain, beaucoup d’anticolonialisme y ramène ; et symétriquement, si un peu de patriotisme républicain éloigne de l’anticolonialisme, beaucoup de patriotisme républicain éloigne de la « Françafrique » et des actuelles campagnes anti-immigrées, ces pires ennemis de notre fierté nationale française !
Enfin, pour toucher à des questions d’actualité brûlantes, comment ne pas voir que, dans les conditions actuelles de « saut fédéral européen » commandité par Scholz, de marche à la guerre antirusse et antichinoise, voire antipalestinienne et anticubaine, d’euro-fascisation galopante (euro-résolution de septembre 2019 banalisant les nazis amalgamés aux communistes !), de marche à l’euro-prohibition des « symboles communistes totalitaires » (sic) (interdiction continentale en vue de la faucille et du marteau), de dépeçage euro-régionaliste de la France (« Pacte girondin » macroniste, revendication par Pécresse de « SMIG régionaux », volonté des grands bourgeois corses, bretons, alsaciens, mosellans, etc. de « larguer les amarres » avec Paris…), toute complaisance envers l’autonomisme euro-régionaliste (ah qu’elles sont jolies les forces de classes « progressistes » tapies derrière le FLNC corse ou derrière l’Institut de Locarn en Bretagne) serait contraire à ce que nous sommes tous censés servir : le « tous ensemble en même temps » des travailleurs de France, corses, bretons, parisiens, chtis, stéphanois, savoyards, lorrains, basques, Français et immigrés, etc., pour passer à la contre-offensive sociale tout en contribuant à l’Europe des luttes.
De même, il serait incompréhensible que des militants qui disent avoir compris la nécessité de sortir de l’UE-OTAN, contribuent par ailleurs, par électoralisme politicien, à rabattre les travailleurs, qui boudent à juste raison les « élections européennes », vers le scrutin de juin en déposant une 99ème liste « ouvrière » alors que le seul enjeu de ce scrutin de dupes est de valider le CADRE supranational et de faire du « parlement » européen, ce cache-sexe de la ploutocratie, une chambre d’enregistrement « démocratique » du « saut fédéral européen » imminent.
Une véritable stratégie de rupture révolutionnaire avec l’ordre euro-atlantique doit au contraire pousser à la REBELLION démocratique des peuples, et notamment du nôtre, contre l’UE-OTAN. Elle doit donc promouvoir la DELEGITIMATION du cadre supranational, l’INVALIDITE démocratique du monstrueux empire européen en gestation, cette nouvelle Sainte-Alliance contre les peuples et le socialisme, l’ILLEGITIMITE DE l’EURO-PROCONSUL MACRON. Pour cela, il n’existe aucun autre moyen possible que celle qui consiste, en lien avec les luttes sociales, à LEGITIMER et à POLITISER la colère des ouvriers, employés et autres travailleurs précaires contre l’UE et ses laquais en appelant au boycott des européennes. Et dans la foulée de ce boycott potentiellement majoritaire, pourquoi pas, d’appeler ensemble à un référendum de Frexit progressiste, antifasciste et anti-impérialiste. C’est ce que fera le PRCF qui est en cela en phase avec les 56% de Français qui jugent l’UE « négative ou très négative » et avec les 80% d’ouvriers, les 65% d’employés et les 65% de 18/25 ans qui ont voté non à l’euro-constitution en 2005. Lénine disait déjà qu' »on ne peut avancer d’un pas si l’on craint d’aller au socialisme ». A fortiori, si l’on craint de se cogner aux institutions supranationalistes, que l’élection européenne vise à légitimer, et dont le but ultime est d’empêcher la marche des peuples au socialisme !
Résumons-nous : il ne suffit pas, pour unir les communistes (du moins pour unir certains d’entre eux et pour en écarter d’autres jugés sans doute trop clairs dans leurs objectifs) de superposer des fichiers d’adhérents et d’employer de grands mots « marxistes-léninistes » dénués de contenu stratégique. Pour accélérer, et non RETARDER l’unité organisationnelle des communistes, il faut saisir l’unité dialectique de la reconstruction du PARTI, de la bataille idéologique pour ses principes LENINISTES, l’unité du lien entre bataille politique et bataille syndicaliste ouverte contre l’euro-« réformisme », pour porter la cohérence profonde d’une rupture révolutionnaire articulant l’engagement pour l’indépendance nationale, la défense de la paix mondiale dont l’euro-atlantisme est l’ennemi principal, et la défense du communisme historique aujourd’hui livré aux chiens.
En un mot, toute tentative d’opposer, en se croyant « moderne », le centralisme (toujours trop « vertical » aux yeux des dirigeants-nés qui ne veulent pas se soumettre à la démocratie…) à la démocratie (qui n’est rien si elle n’est pas appliquée par tous : ce n’est pas Lénine qui a inventé les piquets de grève !), le patriotisme à l’internationalisme, l’antifascisme à la critique indispensable du gauchisme (qui s’alimentent l’un l’autre), mènerait dans l’impasse la reconstruction communiste et l’alternative révolutionnaire.
Ne pas le dire franchement eût été manquer au respect dû aux camarades dont on pense qu’ils se trompent et qu’ils mènent involontairement les communistes à l’impasse en un moment décisif pour le monde du travail, la nation et la paix.