VEILLEE(S) D’ARMES – 1er mars 2023 – Par Georges Gastaud
En cette double veillée d’armes où se percutent, au niveau continental, la marche impérialiste de l’UE-OTAN vers le « conflit global de haute intensité » contre la Russie et la Chine et, au niveau national, la contre-offensive des travailleurs contre la casse des retraites, la devise de Romain Rolland « pessimisme de l’intelligence, optimisme de la volonté! » s’impose plus que jamais à tout communiste non euro-décaféiné, à tout syndicaliste déterminé à gagner le bras de fer en cours, à tout antifasciste refusant de rallier les bandéristes de Kiev, à tout patriote soucieux de rendre à la France sa dignité aliénée par Macron, à toute personne réellement insoumise à l’union sacrée autour du régime pronazi de Kiev.
L’Axe USA UE OTAN et ses bandéristes de Kiev ne connaissent que l’escalade de la guerre
Sur le plan international, l’UE-OTAN et ses protégés bandéristes de Kiev ne connaissent que l’escalade: cela va des frontières Ouest de la Russie (de la Baltique à la Mer Noire en passant par le Kosovo, la Moldavie, la Transdniestrie, voire, la Biélorussie…) à la Péninsule coréenne sans oublier la confrontation navale quotidienne qui se déroule à bas bruit dans l’Indopacifique et le Détroit de Taiwan. Honte aux faux héritiers de Jaurès et de Clara Zetkin (représentante de l’Internationale communiste au congrès fondateur du PCF en 1920) qui ont voté les crédits demandés par Macron au Parlement pour expédier des armes lourdes au régime de Kiev au lieu d’oeuvrer, comme le propose la Chine, au cessez-le-feu immédiat. Honte aux faux insoumis qui, à la veille d’un possible conflit mondial, oublient le discours prononcé à Marseille par Mélenchon en 2017 pour inviter la France à sortir de l’OTAN. Honte aux faux syndicalistes qui, bafouant la motion sur la paix récemment votée par le Comité confédéral CGT, défilent derrière le drapeau jaune et bleu de ceux qui crient sur notre sol « Slava Ukraïni! », le slogan des supplétifs ukrainiens de la Wehrmacht combattant l’Armée rouge sous l’égide du monstrueux génocideur antisémite Bandera! Les travailleurs n’oublieront pas qu’en la matière, un seuil a été franchi en matière de reniement, non seulement du drapeau rouge, mais de la Résistance française communiste et non communiste !
Et gloire aux vrais internationalistes qui se souviennent de Jaurès assassiné en août 14 parce qu’il faisait obstacle à la guerre imminente ! Gloire aux militants qui font revivre, dans les conditions actuelles, le mot d’ordre du communiste allemand Karl Liebknecht « l’ennemi principal est dans ton pays » et qui ont le courage de proclamer qu’aujourd’hui, l’UE-OTAN constitue le danger principal pour la paix mondiale. Gloire aux dockers italiens qui, fidèles aux traditions communistes de leur pays, refusent de charger les armes à destination du champ de bataille. Gloire aux antifascistes allemands qui, comme l’ont fait les militants du PRCF place de Stalingrad début février, font face aux provocations des fascistes ukrainiens devant l’ambassade russe à Berlin et qui fleurissent chaque jour d’oeillets rouge, le char russe cassé exhibé en ce lieu avec la collusion de Scholz. Ne parlons même pas des renoncements du « Rassemblement national » qui, après avoir totalement rallié l’euro pour complaire au triangle Neuilly-Auteuil-Passy, reprend désormais sans vergogne, comme la mussolinienne Melloni en Italie, le narratif mensonger du sacro-saint « Occident ». Symétriquement, honneur à ceux qui, même éloignés de nous politiquement, qu’ils se réclament du gaullisme, du catholicisme, du judaïsme, voire simplement du droit à la vie, appellent comme nous, et sans que les antagonismes de classes s’évanouissent pour autant entre nous et eux sur d’autres fronts, à la désescalade pendant qu’il en est encore temps pour l’avenir, non seulement de l’Ukraine, mais de la France, de l’Europe et de l’espèce humaine!
Veiller d’arme, préparer le choc du 7 mars
Sur le front social, nous vivons une tout autre veillée d’armes: celle qui prépare le choc du 7 mars symboliquement suivi (quel symbole pour l’unité du combat féministe et du combat anticapitaliste!) d’un appel à la grève reconductible, si possible inter-pro sous le contrôle des AG de lutte, dès le 8 mars. Dans ce processus, que soutient pleinement la Fédération Syndicale Mondiale et qui effraie tant Laurent Berger, patron de la CFDT et cheval de Troie de la C.E.S. pro-Maastricht à l’intérieur du mouvement social, la CGT rouge de l’Energie, des raffineries et du transport ferroviaire appuyée par les UD 13, 94 et 59, est ouvertement l’aile marchante (quelle claque pour ceux qui nient le rôle dirigeant du prolétariat dans le combat social!). Ont peu à peu émergé, lors des manifs précédentes, des mots d’ordre combatifs dont nos très dynamiques PRCF et JRCF s’honorent, quelles que soient leurs forces de moins en moins modestes, d’avoir lancé plusieurs : « Grève générale pour le retrait total », « On n’ négocie pas les régressions, retrait total du plan Macron! », « C’est pas à Ursula de faire la loi, la vraie démocratie, elle est ici! », « ils cassent nos acquis, bloquons leurs profits! », « l’argent pour les salaires, pas pour la guerre! », « du fric pour les pensions, pas pour les marchands de canon! », « aujourd’hui dans la rue, demain on continue », « tous ensemble, tous ensemble, grève générale! ».
Du fric pour les pensions, pas pour les marchands d’ canons!
Car il est plus que jamais indispensable de faire lien entre le combat social, la défense de la paix et l’action de classe, non seulement contre Macron-MEDEF, mais contre l’UE arrimée à l’OTAN qui orchestre l’assaut continental de l’oligarchie contre les retraites en vertu des Accords de Barcelone signés par Jospin en 2002 pour « porter à 67 ans en moyenne l’âge du départ en retraite dans les Etats membres de l’UE ». Car les oligarques européens veulent récupérer 2% du PIB en grattant sur les retraites, d’une part pour augmenter de 2 points de PIB par an les budgets de guerre destinés au front de l’Est, d’autre part pour abonder les superprofits des marchands de missiles qui se gobergent tout en préparant le pire pour l’humanité, voire pour le vivant dans son ensemble. C’est pourquoi la lutte pour le progrès social, retraites, mais aussi salaires, services publics, produire en France, protection sociale, est indissociable de la lutte contre l’UE-OTAN: il faut que la France recouvre sa souveraineté pour que la classe ouvrière de notre pays puisse à nouveau dire « à nous deux! » à « sa » grande bourgeoisie en lui faisant rendre gorge comme elle a su le faire en 36, en 45 ou en 68. Au cours de cet affrontement sans merci, l’occasion sera belle de soulever à nouveau la question devant les masses en lutte de ce que le combatif cégétiste marseillais Olivier Mateu appelle, dans une interview récente à Initiative communiste, le « socialisme à la française ».
En conclusion, la course est engagée entre la marche au suicidaire « conflit global de haute intensité » conduit par l’oligarchie euro-atlantiste et la marche salutaire des prolétaires de France (mais aussi de Grande-Bretagne où ont lieu de grandes luttes) vers la grève générale et vers la contre-offensive générale de classe. A l’appel de notre classe, qui est aussi celui des forces de paix, de liberté et d’indépendance nationale, pas un travailleur conscient de ce pays ne manquera à l’appel ce 7 mars… et ensuite.