Georges Gastaud, secrétaire national du PRCF, a accordé un entretien à la rédaction d’Initiative Communiste ce 23 février 2019. Situation internationale avec l’escalade belliqueuse dangereuse de l’impérialisme américain contre le Venezuela, campagne pour la sortie de l’Union Européenne avec les élections européennes qui s’annoncent au mois de juin, mouvement des gilets jaunes, les sujets d’actualité sont nombreux et cette interview les abordent tous. Àlire, faire lire et partager largement sur les réseaux sociaux comme sur les ronds points.
Initiative Communiste – Comment apprécies-tu l’évolution de la situation au Venezuela ?
Georges Gastaud – Il n’est que trop évident que Trump, appuyé par le fasciste brésilien Bolsonaro et stimulé par les jappements de son petit caniche élyséen, veut créer les conditions imminentes d’une intervention militaire yanqui au Venezuela pour appuyer le putschiste Guaido, liquider l’ALBA et le processus bolivarien, isoler Cuba, où le peuple vient de réaffirmer son attachement au communisme à l’occasion du débat constitutionnel, écraser la gauche latino-américaine et annexer un maximum de pays latino-américains à l’OTAN que vient d’intégrer la Colombie, qui est pourtant fort éloignée de l’ « Atlantique nord » ! Espérant faire le ménage dans son arrière-cours latino-américaine en liquidant dans la foulée la Bolivie de Morales et le Front sandiniste du Nicaragua, l’impérialisme étasunien, compensant la défaite stratégique qu’il a essuyée en Syrie et en Crimée, serait alors en capacité géostratégique précipiter sa marche vers la libéral-fascisation planétaire. Trump est le président le plus réactionnaire que les Etats-Unis d’Amérique, qui en ont eu quelques-uns, aient eu depuis longtemps. L’impérialisme se dirige vers la confrontation militaire, voire nucléaire mondiale, avec ses cibles désignées, Russie, Iran et/ou Chine populaire. Cette politique irresponsable se dessine chaque jour un peu plus quand on voit que les E-U augmentent massivement leurs dépenses militaires, que l’OTAN encercle la Russie de bases militaires sur ses frontières occidentales et méridionales, que le traité sur les euromissiles, signé par Bush et par Gorbatchev, vient d’être abrogé par Trump (on est sidéré, au passage, par la minceur des fameux « contre-pouvoirs » aux Etats-Unis !) ! Pour compléter ce panorama angoissant, Merkel et Macron accroissent vertigineusement les budgets militaires allemand, français et « européen » dans la perspective d’une « armée européenne » arrimée à l’OTAN et dangereuse pour la paix, pour la souveraineté de la France et pour l’avenir du mouvement populaire en France et en Europe. J’invite notamment à signer et à faire signer la pétition contre l’armée européenne qu’ont lancée ensemble notre camarade Pierre Pranchère, ancien Résistant et vice-président du PRCF et le Vice-Amiral Debray, ancien président de l’Académie du gaullisme. Cette pétition sera prochainement remise aux autorités par Pierre Pranchère, ancien député et ancien maquisard corrézien.
Pour en revenir au Venezuela, il est aujourd’hui la ligne de front principale entre le camp impérialiste et le camp progressiste, entre le camp de la guerre et le camp de la paix, entre forces du capital et défenseurs du travail. C’est pourquoi nous ne nous contentons pas, au PRCF, d’appeler à la solidarité avec Nicolas Maduro soutenu par le PC du Venezuela, nous appelons les progressistes français à se défendre eux-mêmes, en défendant le Venezuela bolivarien. Soutenons, et si possible suscitons localement et nationalement toutes les initiatives unitaires possibles pour défendre la souveraineté du peuple du Venezuela bolivarien. Là-bas comme ici, le camp du progrès, de l’antifascisme et de l’indépendance des peuples a les mêmes ennemis !
J’ajoute que la manière dont Macron conteste la légitimité de Maduro pour désigner au peuple vénézuélien quel président, ou plutôt, quelle marionnette étasunienne il doit suivre, serait risible si elle n’était si grossièrement attentatoire au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Qui est donc Macron pour parler de légitimité d’un président étranger lui qui n’a recueilli que 18% des inscrits au premier tour de la présidentielle, qui n’a été élu au second que parce que n’importe qui l’eût été face à l’odieuse candidate d’extrême-droite Marine Le Pen. Rappelons au donneur de leçons de légitimité E. Macron que ses députés-godillots ont raflé 80% des sièges parlementaires alors que l’abstention populaire a atteint 56% des suffrages au second tour des législatives !
Initiative Communiste – Comment le PRCF se positionne-t-il sur le « grand débat » cher à Macron et, plus globalement, sur le RIC et sur la « démocratie directe » ?
Georges Gastaud – Depuis 2011, le programme du PRCF comporte le référendum d’initiative populaire sur tous les sujets car en République, seul le peuple est souverain. En outre, nous sommes par définition partisans de la démocratie la plus directe possible tant nous nous situons dans la lignée de Rousseau et surtout, de Marx. Ce dernier n’a jamais fétichisé l’État ; il a toujours appelé à créer les conditions pour ce qu’il appelait, comme Lénine par la suite, le « dépérissement de l’État », dont le socialisme et la dictature du prolétariat, « dictature sur la réaction » mais démocratie la plus large pour les travailleurs (Lénine) ne seront qu’une première étape. Mais nous mettons en garde sur le fait que dans les conditions actuelles le RIC ne saurait être une panacée : non seulement parce que cette 5ème République agonisante est de plus en plus policière, répressive, fascisante et pré-totalitaire, non seulement parce que l’UE strangule la démocratie dans le cadre étouffant de « l’économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée », mais parce que les gouvernants maastrichtiens successifs se sont assis sur tous les référendums qu’ils ont eux-mêmes organisés. Pas seulement celui du 29 mai 2005 sur la constitution européenne, mais les référendums régionaux de Corse, d’Alsace et d’Outremer.
Il faut prendre conscience de ce fait brutal : la France est de moins en moins une démocratie, fût-elle bourgeoise, de plus en plus, les monopoles capitalistes et leur homme-lige Macron imposent brutalement leur volonté oligarchique pour détruire les acquis sociaux, démembrer la République laïque et indivisible, écraser le « coût du travail », faire de la France, comme à l’époque de Charlemagne, alias Karl der Grosse, la province occidentale du nouveau St-Empire romain germanique centré sur Berlin.
Georges Gastaud – secrétaire national du PRCF
« les militants franchement communistes peuvent aider le mouvement populaire à élaborer une plate-forme de lutte nationale porteuse d’alternative politique. »
Un fait gravissime que toute la fausse gauche, ignorante des analyses de Gramsci sur les liens entre politique linguistique et hégémonie de classe, minimise honteusement, mais qui traduit l’extrême arrogance de l’oligarchie et de ses suiveurs, c’est la substitution systématique de l’anglais au français dans tous les domaines de prestige de la société française : grandes entreprises, recherche, commerce, communication, enseigne, et de plus en plus, université, école, chanson, cinéma, etc. Quel plus odieux signe de mépris pour « ceux d’en bas », quel plus lamentable indice du fait que les prétendues élites maastrichtiennes veulent mettre un point final à l’histoire de notre pays frondeur, matrice des révolutions européennes, qui vient encore d’étonner le monde avec le soulèvement des Gilets jaunes ? Plus d’industrie française (Alstom, Airbus… à qui le tour ?) ! Plus de classe ouvrière contestataire, pense l’oligarchie financière en place ! Plus de langue française, donc plus de France populaire chantant « Aux armes citoyens ! » et non « God save the Queen ! » ! En marche derrière Macron vers la Sainte-Alliance euro-germanique où l’armée et la gendarmerie « européennes » accourront au sifflet pour écraser les futures jacqueries populaires de tout le continent ?!
Bref, il ne suffit pas de réclamer le RIC, il faut militer pour la fin de la 5ème « République » jupitérienne, pour la sortie par la gauche de l’UE-OTAN et de l’euro, ce carcan adossé au deutschemark et verrouillé à triple clé sur les salaires, le progrès social et les exportations françaises et plus fondamentalement encore, pour la reprise de la marche au socialisme, que la trahison prévisible du PS, accompagnée par la « mutation »-dénaturation du PCF avaient provisoirement gommée de l’horizon historique du peuple français. C’est pourquoi, sans donner de leçons à quiconque, par le dialogue, la participation aux actions communes et l’appel à déployer la démocratie directe dans le mouvement des Gilets jaunes, par l’appel aux syndicalistes de classe à faire jonction le samedi avec les GJ nonobstant les criailleries des états-majors, les militants franchement communistes peuvent aider le mouvement populaire à élaborer une plate-forme de lutte nationale porteuse d’alternative politique.
Initiative Communiste – Que penses-tu de l’amalgame entre antisémitisme et antisionisme que veut légaliser la droite LAREM ?
Georges Gastaud – Tout d’abord le PRCF, héritier des combats de Robespierre pour l’émancipation des juifs, de Jaurès pour que justice soit rendue au capitaine Dreyfus, et des FTP-MOI, fer de lance de la Résistance armée française dans laquelle les jeunes juifs communistes jouèrent un rôle héroïque, vomit l’antisémitisme et le racisme, quelque masque qu’ils se donnent.
De ce point de vue, nous nous affirmons haut et fort comme les successeurs de ceux que Hitler et Vichy croyaient insulter en les traitant de « judéo-bolcheviks » et nous portons très haut le grand héritage intellectuel de ces juifs laïcisés, véritables hérauts des lumières, que furent dans leurs champs d’intervention respectifs, Spinoza, Marx, Freud, Marc Bloch ou Einstein. Aucune concession à ceux qui disent « les juifs » en parlant des maux de notre époque au lieu d’accuser le capitalisme, l’impérialisme ou l’État d’Israël dont l’acharnement anti-palestinien, mis en œuvre par des gouvernants racistes, cléricaux et d’extrême droite, singe les pires pratiques d’apartheid de l’Afrique du Sud d’avant Mandela.
Pour autant nous condamnons sans concession l’amalgame honteux, fascisant et totalitaire, que Macron a fait devant le CRIF, entre « antisionisme » et antisémitisme. Le sionisme est une opinion et une politique. L’antisionisme aussi est une opinion politique que partagent d’ailleurs de nombreux juifs, y compris vivant en Israël, voire des juifs religieux. Criminaliser cette opinion vise à diaboliser la gauche anti-impérialiste comme les gouvernants d’Europe de l’Est s’emploient à criminaliser présentement le communisme et à effacer scandaleusement le passé socialiste des pays de l’Est. En réalité le gouvernement français a tous les moyens légaux, avec ses innombrables lois sécuritaires, avec son état d’urgence gravé dans la loi ordinaire, avec son flicage d’internet, avec ses innombrables policiers – des dizaines de fois plus nombreux aujourd’hui, en proportion de la population française actuelle, que ne l’était la gendarmerie de Louis XIV ! – de punir les véritables antisémites, de frapper l’extrême droite violente, de mettre fin aux exactions verbales et physiques de l’islamisme radical. Si le pouvoir reste inerte de ce côté-là, c’est parce qu’il veut instrumenter l’indispensable combat contre l’antisémitisme pour diaboliser les Gilets jaunes, faire diversion aux luttes sociales et réprimer in fine tous ceux qui, dans les syndicats notamment, prônent le Frexit progressiste, réclament l’indépendance totale de la CGT et de la FSU par rapport aux « jaunes sans gilet » de la CFDT et de la CES. C’est pourquoi il est lamentable de voir une partie des dirigeants confédéraux de la CGT tenter de diaboliser notre camarade Annie Lacroix-Riz, syndicaliste exemplaire, historienne émérite et critique de Vichy et de la collaboration. Le but de ces dirigeants sans honneur est en réalité de faire bloc avec la CFDT pour purger les syndicalistes de classe qui refusent l’UE et veulent travailler avec les Gilets jaunes pour chasser Macron et sortir la France, par la voie progressiste, de l’UE supranationale du capital.
Initiative Communiste– Comment aider le mouvement populaire à rebondir malgré les coups terribles qu’ils reçoit ?
Georges Gastaud – Il faut d’abord activer la solidarité avec les réprimés, les éborgnés et les mutilés de l’ainsi-dite la police « républicaine » chère à Macron. Sans mettre tous les policiers dans le même sac, il faut dénoncer les comportements fascisants de certains corps qu’encourage ce gouvernement d’ éborgneurs. Il faut aussi en finir avec les discours lénifiants, non communistes et inconséquemment « insoumis » de ceux qui ne cessent de geindre que « Macron est légitime » alors que ce personnage, très minoritaire dans le pays, ne sait pas quoi faire pour attenter aux fondamentaux sociaux et républicains du peuple français.
« la fascisation qui ne se résume nullement à l’extrême droite et qui pourrit du dedans la démocratie bourgeoise «
Comment la fausse gauche et certains léninistes de salon qui la suivent ne voient-ils pas qu’en votant Macron, ils ont légitimé, sinon sa politique, du moins sa place actuelle à la tête des appareils d’Etat ? Il n’y a pas honte à dire qu’on s’est lourdement trompé, que l’on n’a pas vu clair sur la nature multiforme de la fascisation qui ne se résume nullement à l’extrême droite et qui pourrit du dedans la démocratie bourgeoise quand celle-ci est engagée dans la guerre sociale contre les travailleurs et qu’elle tend même à liquider ouvertement l’existence du pays en tant qu’État indépendant. Ce qui d’ailleurs au final fait le jeu de l’extrême droite, Macron et Le Pen ayant les mêmes intérêts électoraux, qui consistent à empêcher l’émergence d’une troisième puissance politique, antifasciste et antiraciste et même temps, patriotique et indépendantiste, centrée sur le monde du travail. Ce que nous appelons un « nouveau CNR » appuyé sur un Front antifasciste, patriotique, populaire et écologiste (Fr.A.P.P.E.).
Georges Gastaud – secrétaire national du PRCF
Pour une grande manifestation pacifique mais combative et déterminée sur les Champs Élysées appelant clairement à la lutte Hasta la victoria siempre ! pour les salaires, les services publics, l’emploi, la démocratie la plus directe possible, l’amnistie pour tous les lutteurs réprimés
Une proposition de lutte que nous mettons à la disposition du mouvement populaire actuel, c’est de faire germer dans toutes les actions à venir l’idée d’une grande manifestation pacifique mais combative et déterminée sur les Champs Élysées appelant clairement à la lutte Hasta la victoria siempre ! pour les salaires, les services publics, l’emploi, la démocratie la plus directe possible, l’amnistie pour tous les lutteurs réprimés. Sans crainte d’exiger la démission de Macron, comme ce dernier réclame la démission de Maduro, de l’abrogation des contre-réformes maastrichtiennes (privatisations, casse du code du travail) et d’accuser l’UE qui orchestre la casse continentale des acquis. Un million de personnes à Paris appelant à la grève générale reconductible avec blocage, non seulement des ronds-points, mais des zones industrielles et commerciales, voilà qui pourrait nourrir en pratique, concrètement, l’aspiration au « tous ensemble en même temps » sans lequel ce pouvoir fascisant ne cèdera rien : bien au contraire, il se vengera cruellement, y compris sur les « tièdes », de l’énorme frousse que lui ont flanqué les Gilets jaunes !
« Un million de personnes à Paris appelant à la grève générale reconductible avec blocage, non seulement des ronds-points, mais des zones industrielles et commerciales, voilà qui pourrait nourrir en pratique, concrètement, l’aspiration au « tous ensemble en même temps » «
Georges Gastaud – secrétaire national du PRCF
Il faut aussi faire le lien entre les revendications sociales et le combat contre la guerre impérialiste : non à l’armée européenne arrimée à l’OTAN, sortie de l’Alliance atlantique, l’argent pour la Santé, pour l’école, pour la reconstruction d’un secteur nationalisé démocratisé et soustrait aux actionnaires pour relancer le produire en France et le tourner vers la transition écologique.
Initiative Communiste – Comment promouvoir l’unité de combat des communistes ?
Georges Gastaud – Certains croient que pour unir les communistes, il suffit de réunir les groupes communistes existants et de chercher le plus petit commun dénominateur (PPCD). Ce PPCD risque alors d’être inexistant, ou de rabattre vers le PCF-PGE existant, anti-léniniste, euro-compatible et en recherche d’alliances avec le PS pro-Maastricht. Cette manière de faire vouée à l’échec est typique du menchevisme qui fuyait la clarté politique, le tranchant stratégique et la délimitation organisationnelle claire. Or dans la période qui vient, et qui sera marquée par d’intenses affrontements de classes avec une tendance forte à la violence anti-populaire, il faut trois choses :
- La clarté politique au moins sur quelques fondamentaux : on n’est pas conséquemment communiste si l’on ne met pas le monde du travail au cœur de la perspective, si l’on ne revendique pas le pouvoir de la classe ouvrière et le socialisme, si on traite « échec » l’expérience socialiste née de la Révolution d’Octobre, si l’on mord si peu que ce soit au mensonge paralysant de l’ « Europe sociale », si l’on ne promeut pas la dynamique du Frexit progressiste dans la perspective du socialisme pour la France et bien sûr, si l’on trouve acceptable que tel ou tel blogueur « communiste » ait pu oser appeler à voter Le Pen présenté comme un moindre mal face à Macron.
- Se tourner en priorité vers le mouvement populaire, ne pas accepter les diversions que sont le « grand débat » manigancé par Macron pour fourguer ses contre-réformes prochaines (statuts, retraites), refuser la mascarade des européennes dont le rôle réel est de faire cautionner par le peuple le « saut fédéral européen » en cours : armée européenne, souveraineté européenne, enseignement, non pas de l’anglais, mais en anglais de certaines matières dès l’école maternelle, drapeau européen dans toutes les classes, le tout étant couplé à un référendum bidon dont les questions sont déjà toutes prêtes dans les tiroirs de l’Elysée. Comment par ex. faire voter pour Ian Brossat, l’adjoint « communiste » de la social-libérale Anne Hidalgo? En toute solidarité internationaliste, Brossat vient de condamner le Brexit voulu par les ouvriers anglais! Mais si l’on a compris qu’il faut sortir par la gauche de l’euro-broyeur, on doit boycotter tout ce qui peut légitimer cette construction impériale maléfique. Donc appeler à l’abstention citoyenne aux européennes. Rien à voir avec l’absurde « élection piège à cons » des gauchistes ! Du reste, quand l’enjeu en vaut la peine, par ex. la défense des communes menacées par l’Europe des métropoles, ou le référendum européen de mai 2005, le PRCF appelle à voter ; par ex. lors des prochaines municipales, il faudra défendre les communes de France contre la destructive euro-métropolisation en cours, donc, sauf cas très particulier, se rendre aux urnes !
- Dans l’immédiat, renforcer l’outil PRCF qui est une des rares organisations franchement communistes qui se soit dotée d’une organisation nationale, qui obéisse au centralisme démocratique, qui se réfère au marxisme-léninisme et au matérialisme dialectique, qui défende vigoureusement, fût-ce avec esprit critique, l’histoire du PCF, des pays socialistes et du Mouvement communiste international, qui élabore et diffuse un programme communiste (lequel fait défaut au PCF depuis trente ans !) et qui porte une stratégie nouvelle en rupture totale avec la poussive « union de la gauche » fondée sur la rupture progressiste avec l’UE/OTAN et sur la perspective non dissimulée de la révolution socialiste. Qui d’autre en France dispose en outre, grâce au travail acharné et entièrement bénévole de ses militants, d’un mensuel papier (Initiative communiste), d’un site informatique reconnu (www.initiative-communiste.fr ), d’une revue théorique (Etincelles), de relations avec cent partis communistes et progressistes de l’étranger, d’une organisation de jeunes en plein essor, d’un travail théorique de fond matérialisé par de nombreux livres ? Que cette organisation soit encore lacunaire et imparfaite, c’est inévitable à ce stade. Qu’elle n’en soit que plus déterminée, inventive, dévouée, étrangère au carriérisme, solidaire du syndicalisme de classe, tournée vers la relève générationnelle, qui, connaissant un peu le Pôle, peut sérieusement en douter ? Si le PRCF grandit, l’union de combat des communistes grandira et la perspective de reconstruction du vrai parti communiste, que le dernier congrès du PCF a encore écartée pour rafistoler l’union de la gauche euro-constructive, deviendra directement accessible. Alors que le pouvoir macroniste réprime comme jamais le mouvement populaire, les vrais communistes ne se disent pas « le PRCF va-t-il réussir ? », mais « que faire pour aider le PRCF à réussir ?». Non pour lui-même, car le Pôle disparaîtra comme la rivière se fond dans le fleuve quand renaîtra le Parti communiste de France, mais pour que la jeunesse ait un avenir dans un monde de paix, de transition écologique et de progrès partagé.
Si le PRCF grandit, l’union de combat des communistes grandira et la perspective de reconstruction du vrai parti communiste, que le dernier congrès du PCF a encore écartée pour rafistoler l’union de la gauche euro-constructive, deviendra directement accessible
Georges Gastaud – secrétaire national du PRCF