15 janvier 2023 – Fadi Kassem secrétaire national du PRCF – Georges Gastaud, Rachida El Fekair, Gilliat de Staerck secrétaires nationaux adjoint du PRCF
Commandité par l’Union européenne*, le projet Macron/Borne sur les retraites est, dans dans son contenu, qui prépare la fin des retraites par répartition, comme dans la démarche annoncée, qui vise à bâcler le débat parlementaire avec la complicité de Ciotti, le projet Macron-Borne est une déclaration de guerre que l’oligarchie capitaliste adresse au peuple travailleur.
En outre, le pouvoir bloque toute augmentation générale et toute indexation des salaires minés par l’inflation alors que des dizaines de millions de travailleurs se privent de tout. Enfin, aiguillonné par le MEDEF et Bruxelles, Macron accélère ses autres contre-réformes dévastatrices (hôpital, SNCF, Energie, école, Université, chômage…), sans parler des licenciements et des fusions transnationales dans le secteur privé industriel (Renault, PSA…) ou commercial (Camaïeu, Nocibé, Toupargel…).
Dans ces conditions, de réjouissants appels à la grève reconductible, aux Aassemblées Générales (AG) de lutte inter-pros, aux piquets de grève, au blocage du profit capitaliste, montent des secteurs combatifs de la classe ouvrière et de la jeunesse. Et aussi des Gilets jaunes que n’a pas abattus la cruelle répression de Castaner et Darmanin.
C’est pourquoi les secteurs les plus conscients du salariat et de la CGT préviennent à juste raison les confédérations syndicales abonnées aux demi-luttes et aux défaites totales : les sempiternelles « journées saute-mouton » sans construction de la grève inter-pro reconductible jusqu’à la victoire, le « dialogue social » bidon, la soumission à un Laurent Berger qui vient de poignarder dans le dos la grève des raffineurs, mèneraient à la défaite. Nous, travailleurs salariés, qui payons de notre poche les contre-réformes, ne voulons pas de nouveau plier les gaules après avoir stérilement « témoigné » tout en contournant le bras de fer indispensable : nous voulons gagner. Il y va de l’emploi des jeunes, de l’avenir de la Nation, des acquis de la Résistance mis en place par nos grands camarades communistes et cégétistes Croizat, Thorez, Duclos et Marcel Paul. Il y en a marre de laisser le Parti Maastrichtien Unique des Sarko, Hollande ou Macron, démolir le pays et les acquis pour mettre en place un « Etat fédéral européen » tourné contre le progrès social, la souveraineté des nations, voire contre la paix mondiale menacée par l’escalade tous azimuts des USA, de l’UE et de l’OTAN contre les peuples russe, chinois, latino-américains et africains. D’autant que si cette politique d’euro-casse n’est pas stoppée « de gauche » par le mouvement populaire, l’extrême droite lepéniste finira par prendre le pouvoir en achevant de casser et de déshonorer notre pays.
Heureusement, une contre-offensive de classe de grande ampleur et potentiellement gagnante se dessine. Elle sera la meilleure réponse aux fauteurs de guerre qu’a rassemblés l’ignoble résolution du 30 novembre 2022 votée par la plupart des parlementaires pour approuver l’envoi d’armes françaises lourdes au régime pronazi et pro-OTAN de Kiev. Ayons conscience que la politique de guerre impérialiste à l’Est, de surarmement et de fascisation que porte l’UE (qui accueille à bras ouverts la mussolinienne Giorgia Melloni…) est à la base de la méga-inflation actuelle; elle va de pair avec la guerre de classe contre les travailleurs. Un mouvement prolétarien victorieux en France ferait tâche d’huile en Europe: déjà, de grands mouvements se dessinent en Grande-Bretagne, en Tchéquie ou en Italie où les dockers bloquent l’envoi d’armes à l’Est. Plus que jamais « l’argent pour les salaires, pas pour la guerre ni pour les actionnaires », « plus une arme pour l’OTAN, la retraite à 60 ans! ».
Au moment où la gauche établie, pro-UE et pro-OTAN s’enlise dans de pseudo-querelles « sociétales » éludant l’antagonisme Capital/Travail, au moment où les députés Roussel et Chassaigne votent, comme la SFIO en 1914, les crédits de guerre demandés par Macron et qui mènent à l’embrasement continental, le PRCF appelle celles et ceux qui veulent rester, devenir ou redevenir communistes, à rejoindre son combat. En outre, le PRCF se félicite de la déclaration commune A.N.C./P.R.C.F. publiée le 11 janvier. Oui, il faut reconstruire un parti communiste de combat pour notre temps ainsi qu’un syndicalisme de classe et de masse rouvrant la voie gagnante qui était celle de la grande CGT-FSM de Frachon et Krazucki.
Communistes, souvenons-nous du Manifeste du Parti communiste de Marx et Engels : il appelait les prolétaires à « devenir la Nation », définissait le PC comme « la partie la plus consciente du prolétariat, celle qui porte les intérêts d’ensemble de la classe ». Pendant longtemps, contre le capitalisme, le fascisme, le colonialisme et l’impérialisme, il y eut en France un grand parti communiste patriote et internationaliste qui faisait vivre en France le mot d’ordre de l’Internationale communiste « Prolétaires de tous pays, peuples opprimés du monde, unissez-vous! ». C’est ce parti qu’il faudra reconstruire dans notre pays en lien constant avec les travailleurs en lutte.
Tous à l’offensive et à l’initiative, tous au service de la victoire populaire! Elle est possible si, sur tous les terrains, progrès social, paix mondiale, coopération égalitaire entre peuples libres, grand rebond d’une alternative révolutionnaire pour notre pays, on s’y met tous ensemble et en même temps! Hasta la victoria siempre, amis et camarades !
*Dès 2002, Jospin et Chirac ont cosigné l’Accord de Barcelone sur les retraites qui prévoyait de « porter progressivement à 67 ans en moyenne l’âge de départ à la retraite dans les Etats de l’UE ». Qui d’ailleurs s’imagine que, s’ils gagnent le présent bras de fer, Macron et ses tuteurs de l’UE, en resteront à 64 ans? Aussitôt, comme l’a déjà annoncé Edouard Philippe, ces vampires du capital engageront la bataille des 67, puis des 70 ans: ce sera la fin pure et simple des retraites par répartition car quel jeune acceptera alors de cotiser pour ne rien toucher au bout ou pour crever au boulot avec une productivité et une souffrance au travail qui ne cessent de monter?