Communiqué du Pôle de Renaissance communiste en France (PRCF) à la suite du premier tour des élections législatives – 1er juillet 2024
Le résultat du premier tour des élections législatives confirme la volonté des travailleurs d’en finir avec une Macronie politiquement carbonisée, mais aussi la nécessité URGENTE de construire une vraie alternative pour stopper efficacement l’extrême droite. C’est pourquoi le PRCF a mené, pour le boycott du scrutin européiste et pour les législatives, une campagne hautement politique et cohérente, alliant l’indispensable combat antiraciste et antifasciste au non moins indispensable combat pour un Front réellement populaire. Les militants du PRCF et de la JRCF n’ont pas ménagé leurs efforts pour distribuer les trente mesures immédiates sur les marchés populaires et aux portes des entreprises, tout en démontrant l’ineptie et la dangerosité du programme antipatriotique et antipopulaire porté par le Rassemblement lepéno-bardelliste et ses satellites qui, entre autres, ne veulent pas du Frexit.
Nous tenons particulièrement à féliciter les jeunes camarades-candidats qui ont courageusement porté les propositions du PRCF devant le suffrage universel ainsi que tous les travailleurs qui leur ont accordé leur confiance malgré la censure quasi-totale dont le PRCF est l’objet. Nous remercions aussi celles et ceux, sympathisants et militants, qui ont œuvré à cette campagne par leur soutien financier, ainsi que les membres du comité de soutien national qui ont apporté leur contribution intellectuelle et politique à cette indispensable campagne qui ne s’arrête et qui ne s’arrêtera pas.
En effet, dans la continuité de la pré-campagne pour l’élection présidentielle de 2022, la campagne politique du PRCF se poursuivra au second tour au moment où, conformément aux sondages annoncés, la Macronie est réduite à la portion congrue et où l’extrême droite pourrait voir son nombre de députés presque tripler. Tout sauf une surprise tant Macron – encore présenté par des membres du « Nouveau Front populaire » comme un « barrage antifasciste » après sept ans de politique fascisante ! – a nourri le duo Le Pen-Bardella et ses satellites en amplifiant la marche à la guerre mondiale, au saut fédéral européen et à la destruction euro-atlantique du pays. Au passage, comme le dit le PRCF depuis des années, l’abstention est devenue un ennemi dangereux pour le RN : depuis des années, la participation électorale accrue le favorise toujours davantage et il bénéficie de plus en plus d’un vote d’adhésion (pour des raisons racistes OU pour d’autres raisons).
C’est pourquoi le PRCF poursuit deux objectifs : porter une alternative de rupture progressiste réelle ET faire barrage efficacement à l’extrême droite. A ce sujet, conscient de la situation, le PRCF appelle à voter, le 7 juillet, pour les candidats PCF et LFI dans la seule optique de faire barrage au RN, Zemmour et Ciotti ; la consigne vaut également pour faire barrage à la Macronie et aux LR, véritable tremplin pseudo-républicain de la fascisation. Empêcher un maximum de députés RN d’être élus est une nécessité antifasciste incontournable, d’autant plus que le RN amplifiera la même politique de soumission euro-atlantique, de casse des services publics, des conquêtes sociales, des libertés démocratiques et de la République une, indivisible et laïque, le tout en laissant prospérer les violences xénophobes et antipopulaire. Stopper ce parti faussement « patriote » et entièrement soumis à l’UE-OTAN et à l’oligarchie capitaliste, est aussi une question d’honneur pour tous ceux qui gardent au cœur la France des Lumières, des Sans-Culottes, des Communards, de la Résistance et de l’authentique Front populaire de 1936.
Mener le combat antifasciste nécessite une ligne cohérente que, de toute évidence, des formations comme EELV ou le PS sont incapables de conduire. En outre, si elle est respectée, la consigne de désistement automatique des candidats NFP arrivés troisièmes en faveur de l’adversaire du RN au second tour, quel qu’il soit, amènerait le NFP à faire campagne pour des personnages comme Laurent Wauquier ou Gérald Darmanin. Or, ceux-ci portent une énorme responsabilité dans la fascisation du pays : le premier pour avoir droitisé LR et pavé la voie au sinistre Éric Ciotti ; le second, en tant que maître d’œuvre de la scandaleuse « loi immigration », appuyée avec enthousiasme par le RN !
De plus, il n’y a aucune illusion à avoir au sujet du « programme de rupture » du NFP, qui recycle des promoteurs objectifs de la fascisation comme François Hollande et qui a adopté la ligne euro-atlantique du PS, d’EELV et de Raphaël Glucksmann poussant objectivement à la guerre mondiale contre la Russie. En n’envisageant aucun réel rapport de forces avec l’UE du Capital, le FMI, l’OMC et l’OTAN comme le proposait LFI en 2017 pour réaliser ses promesses sociales, le NFP est condamné à l’échec à terme, comme en 1982-1983, comme en 1997-2002 et comme en 2012.
Pourtant, le PRCF n’a cessé de mettre en garde le PCF et LFI depuis des années devant une telle dérive, et encore lors de ce premier tour en interpellant directement nombre de candidats PCF et LFI qui, pour l’immense majorité, ont opté pour un habituel silence méprisant. Le vote critique du PRCF en faveur des candidats LFI et PCF, malgré le grave sectarisme des états-majors de ces partis, doit donc surtout s’entendre comme une main tendue aux militants de base se réclamant du communisme et de l’« insoumission » et comme un appel à créer avec eux, ainsi qu’avec les syndicalistes de lutte, un véritable Front antifasciste, populaire, pacifique, patriotique et écologiste, ancré dans un grand mouvement d’ensemble du peuple travailleur et de la jeunesse populaire.
Au-delà du cycle électoral, il est vital d’amplifier le combat pour reconstruire un VRAI parti communiste, indépendant de la social-démocratie euro-atlantique (LFI comprise) qui, à des degrés divers, finit toujours par préférer l’Europe atlantique à la lutte pour le socialisme. Mais aussi d’amplifier le combat pour un syndicalisme de combat en rupture TOTALE avec les euro-directions confédérales alignées sur Laurent Berger et qui font miroiter le mensonge de « l’Europe sociale, pacifique et démocratique », alors que l’Etat fédéral et l’armée européenne en gestation sont entièrement tournés contre la souveraineté des peuples, contre l’Europe des luttes et contre la paix sur notre continent.
Au moment où le pays peut devenir définitivement ingouvernable – et, par conséquent, risque de sombrer tôt ou tard dans le fascisme si une force révolutionnaire cohérente tarde encore à se former –, l’heure n’est plus à la confiance béate envers la « gauche » établie pour vaincre la Macronie et l’ensemble des droites radicalisées. L’heure est à l’Alternative Rouge et Tricolore en rupture avec l’euro, l’UE, l’OTAN ET le capitalisme, comme le propose le PRCF, condition vitale pour sauver la paix continentale et pour reconstruire réellement la France des travailleurs !