« Il faut que tout change pour que rien ne change. »
Giuseppe Tomasi di Lampedusa
À trois jours de l’ouverture du congrès du PCF, la commission des candidatures, réunie ce mardi, a voté à l’unanimité la présentation d’une liste commune emmenée par Fabien Roussel comme secrétaire national, avec une haute responsabilité pour Pierre Laurent, qui pourrait devenir président du conseil national. Après le vote majoritaire pour le « manifeste du Parti communiste du XXIe siècle » la position de Pierre Laurent à la tête du PCF-PGE devenait difficile.
Ce dernier constant que « le désaccord ne (s’était) pas résorbé, je fais une nouvelle proposition : que nous partagions la conduite de cette liste. L’un de nous deux sera secrétaire national et l’autre pourra occuper une fonction de premier plan à ses côtés. Personnellement, j’accepterai le choix de la commission et du congrès sur la répartition proposée ».
Fabien Roussel fit écho positivement à cette proposition « Que l’on soit unis avec une seule liste qui nous rassemble était une exigence importante de beaucoup de communistes. On n’a pas les moyens d’être divisés. Même si nous ne sommes pas assez visibles et audibles, pas à la hauteur de notre réelle influence, jusqu’à maintenant nous avons su être unis et il est essentiel que nous le restions. C’est notre force, c’est grâce à cela que nous sommes encore présents dans le paysage politique ».
Sur le fond une synthèse se dessine entre les textes de Laurent et du « manifeste ». Roussel déclare à ce propos « le texte est vraiment enrichi, avec des idées nouvelles, des paragraphes qui ont été précisés, réécrits. L’effort d’amendements a été fait. On est en train de construire une direction à l’image de ce texte » qui précise toutefois : » Il reste encore du travail. Car le risque c’est de changer la tête sans que rien ne change derrière. »
Voilà pour les faits. Incontestables, « têtus », disait l’ autre.
De cela au moins deux lectures peuvent être faites.
La lutte des places remplace depuis longtemps la lutte des classes au PCF.
Après avoir pondu un texte mi-chèvre, mi-choux le « manifeste » (dont le PRCF a dit ce qu’il pensait) celui-ci est encore édulcoré pour permettre cette synthèse hollandienne que nous avions annoncés. Les principes partagés entre communistes de l’intérieur et de l’extérieur ( les quatre sorties + une : sorties de l’euro, de l’ UE, de l’OTAN, du capitalisme et pour le PCF sortie du PGE), sont passés par pertes et profits pour sauver l’unité. Laquelle? Avec quel contenu? L’unité préservée de la « vieille maison » comme le voulait Blum à Tours ou l’ adhésion à la IIIe Internationale et donc la rupture avec les réformistes-renégats ? Il semblerait que la députée Elsa Faucillon résume assez bien ce que beaucoup ressentent « On est sur de petits arrangements au sommet. C’est du grand n’importe quoi, une tragi-comédie ».
Ce que nous avions appelé, au grand damne de nos camarades de l’intérieur, une révolution de palais, on change quelques têtes et on continue, se confirme avec éclat. Certaines et certains camarades encore membres du PCF pressentent que le poulet à deux têtes ne volera guère plus haut que Hue, Buffet ou Laurent. Fabien Roussel a lui-même souligner le risque de « changer la tête sans que rien ne change derrière »…franchise, lucidité, cynisme, l’avenir répondra.
Qui, camarades, peut croire que c’est de ces magouilles typiques de la social-démocratie que le PCF pourra se reconstruire ? Libre à ceux qui aiment vivre dans l’illusion et le fantasme de continuer ad vitam æternam à croire que le Rome est encore dans Rome et que le PCF est un parti marxiste léniniste.
Mais ce qui nous intéresse davantage ce sont les perspectives de lutte ici et maintenant avec tous les communistes. Avec leurs diversités et leurs contradictions les mouvements sociaux qui ébranlent le pouvoir macronien, européiste et patronal expriment que « ceux d’en bas » ne veulent plus et que « ceux d’en haut » ne peuvent plus continuer de vivre à l’ancienne manière.
C’est à cela qu’il faut répondre.
Quelles initiatives le PCF au lendemain de son congrès va-t-il prendre pour participer, amplifier et organiser les luttes ? Quelles positions va-t-il prendre pour mobiliser les masses populaires ? Quelle sera son positionnement sur l’UE ? Ses militants travailleront-ils pour que la CGT redevienne un syndicat de classe et de lutte ? Proposeront-ils de quitter la CES et en adhérant à la FSM ? Le PCF post-congrès va-t-il quitter le PGE ? Renouer avec le léninisme qui est la seule « identité » communiste ? Les cellules d’entreprise vont-elles être réactivées ? Quel sera le positionnement du PCF quant aux élections à venir européennes et municipales ?
Fini le blabla, l’heure est aux actes pour les nouveaux venus.
Le PRCF a proposé de multiples fois aux camarades de l’intérieur de tracter ensemble devant les entreprises, sur les marchés, dans les facs pour rappeler nos positions communes : le PCF va-t-il enfin répondre positivement à ces propositions d’unité d’action de tous les communistes sur une base politique cohérente et claire ? Le PCF participera-t-il à nos débats sur le Frexit progressiste ?
Le congrès dans quelques jours répondra au moins partiellement à nos questions. Disons en attendant cette échéance que nous saluons le travail militant et l’investissement des camarades de l’opposition aux liquidateurs, aux opportuniste et aux réformistes. Même si nos analyses divergent quant aux chances de redresser le PCF sans rupture franche avec les mutants et les mutés, nous savons bien les uns et les autres qu’il nous faudra travailler ensemble. Et le plus vite sera le mieux.
Mais qu’il soit dit aussi que l’unité des communistes et la renaissance du Parti se fera à la lumière du marxisme-léninisme ou ne se fera pas.
Commission Action Unitaire du PRCF – 21/11/2018
Dans l’humanité de ce mercredi, dans le supplément « communistes » la « tribune Libre » qui n’a rien de libre et comporte comme chaque semaine des textes de liquidateurs souvent signataire du texte le plus à droite comme le huitiste Bernard Vasseur, proche de Braouezec qui a appelé à voter Macron dès le premier tour.
Celui-ci comme le liquidateur anticommuniste Martelli, dans les pages débats de ce mercredi, défend l’idée liquidatrice de visée communiste et interdit de parler d’étape socialiste et écrit que la Chine est un régime capitaliste. Ainsi pour ces anticommunistes il ne faut plus parler des services publics à renationaliser, d’Etat socialiste et de politique industrielle planifiée et ne parler que de problèmes sociétaux comme la lutte contre l’antisémitisme et l’égalité homme femme.
Ces nullités crasses en terme idéologique n’ont certainement jamais travaillé dans une entreprise capitaliste.
Il faudra que de tels anticommunistes n’ai plus leur entrées dans le journal de Jaurès, Cachin et Vaillant Couturier.
Ce sont eux qui sont responsable de l’effondrement du PCF et de la CGT et de la chute du lectorat populaire de la presse communiste.
Ils ont en horreur la classe ouvrière, le mouvement ouvrier et of course la révolution bolchévique d’octobre 17.