Lettre ouverte du PRCF aux citoyens de France à propos des élections municipales et des futures élections cantonales
Un peu d’histoire pour saisir les enjeux politiques et pour mieux se défendre !
Dès le Moyen Âge, les luttes populaires pour la démocratie communale ont structuré la construction de la nation française, et plus encore, celle de la République.
Face aux seigneurs féodaux, les habitants des villes se « juraient commune » pour défendre leurs intérêts. C’est aux cris de « commune ! commune ! » que Philippe-Auguste allié aux milices communales a fondé un royaume de France uni en battant à Bouvines, en 1214, le roi d’Angleterre, l’Empereur germanique et les féodaux « français » qui voulaient se partager le pays.
En 1358, les bourgeois parisiens – alors progressistes – d’Etienne Marcel se sont alliés aux Jacqueries paysannes pour exiger le contrôle populaire des finances royales.
En 1793, la Commune insurrectionnelle de Paris fut le cœur populaire de la Révolution française, le centre des luttes « sans culotte », le dernier bastion de la gauche robespierriste.
En 1871, la Commune de Paris a levé le drapeau de la révolution ouvrière avant d’être écrasée par les Prussiens et par Thiers, leur collabo versaillais.
Il n’est donc pas étonnant que le pouvoir actuel, qui dissout la France dans l’Europe fédérale des régions dominée par Berlin, s’en prenne à cet acquis précieux : la démocratie communale !
L’UMP et le PS veulent casser les communes au profit des euro-métropoles
Les médias le cachent mais tout est déjà décidé: UMP et PS appliquent le plan de marche décidé à Bruxelles.
Il s’agit en fait de substituer au trépied républicain « Etat-nation, départements, commune », un trépied antidémocratique réclamé à cor et à cris par le MEDEF :
- L’Empire euro-atlantique gravitant autour de l’Axe Washington-Berlin
- Les euro-régions « transfrontalières » (effaçant les frontières de la France)
- Les euro-métropoles : une quarantaine d’énormes agglomérations effaçant les petites et moyennes communes, et offrant les marchés publics au grand capital transnational ;
Déjà, l’Etat nation français rampe devant Bruxelles, qui contrôle notre budget. Déjà les départements s’effacent et les cantons sont charcutés dans le but d’éliminer les conseillers généraux communistes. Quant aux communes, elles ne subsisteraient qu’à titre folklorique avec des attributions de second plan : stationnement, état-civil et fêtes ; le POUVOIR REEL SE DEPLACERAIT VERS LE HAUT, vers Berlin, vrai maître de l’UE, vers les « présidents de région » PS ou UMP, vers les métropoles géantes : les citoyens seront encore plus éloignés des décisions, dictées en anglais par les sociétés transnationales. Avec évidemment de nouveaux impôts à la clé !
IL FAUT DIRE NON A CETTE MONSTRUOSITE !
Le Parti Maastrichtien Unique (PS, UMP, Verts, MODEM) veut liquider la République française « une et indivisible » :
Ils vous le cachent, mais deux nouveaux mauvais coups sont dans les tuyaux contre la République française « une et indivisible » :
- L’Acte III de la décentralisation sortira APRES les municipales : or c’est lui qui redéfinira les compétences et le financement des communes.
Alors, interpellons les candidats aux municipales : défendent-ils l’Etat nation, les départements et les 36 000 communes françaises ?
- Sous la pression de l’Allemagne fédérale, Hollande, les « verts », leurs complices de l’UMP et avec l’accord, hélas, de certains députés « front de gauche », s’apprêtent à voter la « Charte européenne des langues minoritaires et régionales ».
Républicains attachés à la langue française, nous refusons que la langue française, ce premier service public de la République, soit prise en tenailles entre l’anglo-américain voulu par le MEDEF et par les groupes séparatistes qui veulent diviser notre pays en se servant des langues régionales (celles-ci doivent être enseignées aux élèves volontaires dans le lycées publics, comme un patrimoine de toute la nation). Car si la France est « euro-régionalisée », finis les statuts nationaux, les conventions collectives, le bac national, le SMIC, la Sécu, toutes les conquêtes du C.N.R. : concurrence sauvage entre les régions au seul profit des gros patrons !
NE LAISSONS PAS LES faux « BONNETS ROUGES » nous cacher les GROS BONNETS DU MEDEF et de la droite régionaliste !
S’unir sur un programme de lutte franchement communiste et républicain
Les municipales seront l’occasion pour tous les vrais républicains, qu’ils soient ou non représentés sur une liste, de défendre de vraies revendications progressistes
- Défense du produire en France, industrie, agriculture, pêche. HALTE aux délocalisations, ré-industrialisation équilibrée du territoire national sur la base d’un grand secteur public industriel et bancaire
- Défense et reconstitution des services publics d’Etat (SNCF, EDF, Education nationale, Hôpital, Equipement, Poste, etc.) et de la fonction publique territoriale
- Elargissement de la démocratie communale, préférence pour l’intercommunalité choisie, refus total des métropoles et de la supra-communalité imposée (communautés d’agglo, etc.)
- Annulation de la « dette soi-disant publique » due aux banquiers et aux gros actionnaires, nationalisation du crédit !
- Priorité aux besoins (habitat, cadre de vie, etc.) de la classe ouvrière et des couches moyennes, au commerce de proximité, à l’enfance, aux aînés, à la jeunesse, aux petites et moyennes entreprises locales, refus total du « Grand marché européen et atlantique » qui ne sert que Véolia, Vinci, Carrefour, etc.
Dans cette perspective, exigeons la sortie par la gauche de l’Union européenne, du maudit euro qui détruit nos emplois et notre pouvoir d’achat.
Aucun soutien aux maires sortants de l’UMP et du PS, aucun ralliement à l’extrême droite raciste et xénophobe !
Que ce soit à Paris, à Marseille, à Lyon, à Lille, etc., il n’y a pas de différence de fond entre la gestion UMP et la gestion PS des communes : tous sont pour les « métropoles », pour la « construction européenne », pour le « tout-anglais », pour la régionalisation de la France, pour l’éviction de l’industrie (donc de la classe ouvrière), tous ne jurent que par les « partenariats public-privé ».
Quant au front « national », il ne sert qu’à diviser les travailleurs en fonction de leur origine ou de leur religion alors que le vrai ennemi de la République et de ses communes est le MEDEF. Son chef, Pierre Gattaz, exige la « suppression des départements et des communes », le même individu déclare que les syndicats sont devenus « nuisibles ».
Partout où il existera des listes franchement communistes, républicaines, euro-critiques, totalement indépendantes du PS, refusant clairement les métropoles, refusant aussi de courir à la soupe du PS au second tour, les militants DESINTERESSES du PRCF discuteront avec ces listes.
Dans tous les cas, nous défendrons les revendications exposées ici ; car ce qui compte pour le PRCF, c’est la lutte des classes et non la lutte des places, la République sociale et non la mensongère « Europe sociale », cette feuille de vigne du grand capital !