» Nous ne sommes pas des charlatans, nous devons nous baser uniquement sur la conscience des masses. » Lénine
Lénine et la Parti Bolchevik font preuve de février 17 à octobre 1917 d’un réalisme révolutionnaire, d’une souplesse tactique et d’une fermeté stratégique remarquables.
Loin de s’enfermer dans un dogme, loin d’appliquer mécaniquement les tables de la loi de la IIème Internationale, ils vont réaliser la révolution « contre Le Capital » dira ironiquement Gramsci : c’est à dire contre la lecture dogmatique du marxisme.
Le processus révolutionnaire entamé en février doit continuer et aboutir au socialisme, disent-ils.
Pour ce faire Lénine et ses camarades fondent leur tactique et leur stratégie sur les masses. Non pas passivement mais, et cela est fondamental, en jouant pleinement le rôle d’avant-garde qu’il ont fixé au Parti. Non pas arbitrairement mais en tenant compte des rapports de forces politiques et idéologiques.
A part le Parti, un des outils sur lequel s’appuient les bolcheviks est le Soviet et la multitude d’organisme de base où se retrouvent et s’organisent les travailleurs, les soldats et les paysans.
Gramsci évoque leur importance :
« Le Soviet, le Conseil apporte aux masses une structure et une discipline permanente, c’est une magnifique école d’expérience politique et administrative, il encadre les masses jusqu’au dernier homme, et les habitue à se considérer comme une armée en campagne qui a besoin d’une ferme cohésion si elle ne veut pas être défaite et réduite en esclavage. […] on rend la masse mieux préparée à l’exercice du pouvoir et plus capable de l’assumer, on répand une conscience des devoirs et des droits du camarade et du travailleur qui soit harmonieuse et efficiente parce que née spontanément de l’expérience vivante et historique. Un tel État ne s’improvise pas : les communistes bolcheviques russes ont travaillé huit mois pour répandre et concrétiser le mot d’ordre « Tout le pouvoir aux Soviets », et les Soviets étaient connus des ouvriers russes depuis 1905. «
Voilà pourquoi l’idéologie dominante parle désormais non pas de la Révolution d’Octobre mais d’un coup d’état bolchevik : il s’agit de faire croire aux masses aujourd’hui que la Révolution non seulement n’est pas souhaitable mais encore qu’elle n’a pas eu lieu !
Or Octobre 1917 est le résultat d’un long processus historique et politique, social et idéologique commencé au moins en 1905. Date d’apparition des Soviets et de l’intervention des Bolcheviks dans l’action révolutionnaire des masses. Sans négliger l’importance de la première guerre mondiale dans le mûrissement des conditions de la Révolution socialiste russe il est important d’en saisir la profondeur historique.
Comme toujours en histoire de multiples facteurs ont permis la cristallisation révolutionnaire. Mais il faut comprendre que ce n’est pas la seule insurrection d’Octobre (6 novembre dans notre calendrier) qui résume la Révolution russe mais le long et complexe processus commencé en 1905, s’accélérant en Février 1917 avec le renversement de l’autocratie tsariste et les mois qui suivent et qui voient le rapport des forces entre Bolcheviks d’un côté et Mencheviks et Socialistes-Révolutionnaires de l’autre évoluer favorablement sous le coup des événements, des positionnements du Gouvernement provisoire de Kerenski, des évolutions politiques au sein même des Soviets et des actions de la contre-révolution.
Dans cette période complexe Lénine et les Bolcheviks, parfois divisés sur la tactique à mettre en œuvre, parviennent pourtant à apparaitre aux yeux des masses comme les défenseurs les plus cohérents, les plus combattifs et les plus lucides des intérêts des ouvriers, des paysans pauvres et des soldats et bien sûr de la paix alors que les autres forces politiques de droite mais aussi Mencheviks et S-R voulaient continuer la guerre.
Sachant à la fois garder leur autonomie, défendre leurs propositions politiques devant les masses, travailler avec les autres forces réformistes, en particulier dans les Soviets, les Conseil d’usine, les Conseils de quartiers, les municipalités…. tout en dénonçant leur pusillanimité qui ouvrait la voie à la contre-révolution , utilisant les divisions des opportunistes comme les Mencheviks internationalistes ou les S-R de gauche pour élargir leur influence de masse.
Le coup d’état du général Kornilov, que les bolcheviks en appelant aux soviets mettent en échec et devant lequel Kerenski et le Gouvernement provisoire s’effondrent, aura comme conséquence de renforcer l’autorité et accroître l’audience des bolcheviks qui sont l’âme de la résistance à la contre-révolution. Leur prestige se trouve grandi, les masses se radicalisent, des soviets, des syndicats se rangent du côté des bolcheviks.
Le génie stratégique de Lénine fut de parvenir en quelques mois, entre février et octobre, à investir les soviets, pourtant tenus au départ par les Mencheviks et par les S-R, et de convaincre en s’appuyant sur l’intervention du Parti et la pratique, l’expérience concrète des ouvriers, des soldats et des paysans que les Bolcheviks étaient ceux qui luttaient réellement pour la paix, la terre, le pouvoir ouvrier, pour le socialisme conçu non pas comme « le résultat des décrets venus d’en haut » mais de » l’initiative créatrice des masses » avec le Parti jouant son rôle d’éclaireur et d’organisateur. Il n’est que de relire le brûlant témoignage écrit, dans le feu de l’action, par le journaliste américain John Reed : les « Dix jours qui ébranlèrent le monde » ne furent pas seulement un bras de fer militaire (remarquablement peu sanglant du reste), mais avant tout – car on discutait et votait à tous les carrefours, dans toutes les usines, dans les collectifs paysans, etc. – une immense leçon de choses démocratique et prolétarienne : en un mot, une révolution !
Une rude bataille nous opposera aux forces de la réaction, mais aussi à celles de la social-démocratie et de ses appendices gauchistes et « mutants », qui tentent depuis des décennies de criminaliser le communisme et qui, soyons en sûrs, se déchaîneront de plus belle à cette occasion pour disculper le capitalisme et son terrible bilan humain. Leurs moyens sont considérables, nous le savons. Mais nous, qui voulons être les dignes héritiers des Bolcheviks, nous devons relever le défi et préparer cette célébration comme un moment politique de la plus haute importance. Pas seulement pour nous ; mais pour la classe ouvrière, pour le peuple et la nation, car la grande lueur qui s’est levée à l’est – comme disait Jules Romains – continue d’éclairer notre chemin vers l’émancipation humaine, vers le socialisme et vers le communisme.
Par Antoine Manessis
Face au capitalisme destructeur, la voie ouverte par Octobre 1917 reste celle de l’avenir ! Participez à la campagne de souscription, réservez votre le 7 novembre 2017, avec le PRCF nous célèbrerons Octobre rouge !
A l’heure où le capitalisme, son UE et ses gouvernements libéraux et « socialistes » se montrent de plus en plus fascisants, le Pôle de Renaissance Communiste en France organise, à l’occasion du centenaire de la Révolution d’Octobre, le samedi 4 novembre 2017 à 15h, un meeting pour célébrer les cent ans des « Dix jours qui ébranlèrent le monde » et pour souligner l’actualité de le Révolution socialiste.
C’est dans l’auditorium des Diaconesses, 18 rue du Sergent Bauchat 75012 Paris, que se tiendra cet évènement dont l’importance politique doit être soulignée.
Dès aujourd’hui, réservez la date. Dès aujourd’hui, soutenez cette initiative communiste en répondant à la souscription spéciale du PRCF.