Par la commission Education du PRCF – Conseils de Classe rentrée 2022
QUI VEUT TUER SON CHIEN LUI INOCULE LA RAGE!
« L’éducation n’est plus à la hauteur des attentes de la Nation. »
Emmanuel Macron
E. Macron, qui a tout fait durant son premier mandat et quand il était ministre des Finances de Hollande pour imposer l’euro-austérité, comprimer les dépenses publiques, baisser les impôts des riches, qui pousse à détruire le Statut de la fonction publique (œuvre du ministre communiste Maurice Thorez en novembre 1946) et à précariser nos métiers, qui multiplie les piques fielleuses contre les profs, vient de déclarer que l’Éducation nationale n’était « plus à la hauteur des attentes de la Nation ».
Dissolution en marche de l’Éducation nationale dans l’acide de la désintégration européenne
Le Statut, garantie d’égalité et d’indépendance intellectuelle et bouc émissaire favori de la Réaction.
Loin de nous l’idée de minimiser la crise existentielle de notre institution car on soigne un mal en l’affrontant, pas en le niant et, en fait de perte d’altitude, l’École de la République, de la Maternelle au Supérieur vit un véritable effondrement.
Mais en l’occurrence, le « mal » vient-il des enseignants-fonctionnaires, « ces pelés, ces galeux d’où nous vient tout le mal », comme dit le fabuliste? Ou bien n’est-il pas lié à la grêle de contre-réformes d’inspiration anglo-saxonne et maastrichtienne qui a frappé l’école publique depuis l’adoption du Traité de Maastricht (1992) ?
En effet, ce n’est pas le Statut de la Fonction publique, imposé de haute lutte par le PCF à la Libération et rédigé par Maurice Thorez afin de garantir l’indépendance d’esprit[1] des professeurs contre l’ignoble collaboration qui avait vu Vichy faire la chasse aux juifs et aux communistes jusque dans les salles de classe qui est responsable de l’état catastrophique de l’Éducation nationale et de l’Université en cette rentrée 2022.
✗ Ce n’est pas la faute du Statut si les enseignants sont recrutés au niveau du SMIC et peinent à atteindre 2000 euros net par mois au bout de 15 ans de carrière.
✗ Ce n’est pas non plus la faute du Statut si la quantité de travail et les injonctions méprisantes de hiérarchies intermédiaires serviles aux pouvoir ont considérablement dégradé les conditions de travail et vidé le beau métier d’enseignant de son sens, conduisant avec la baisse vertigineuse des salaires à une crise de recrutement sans précédent.
✗ Ce n’est pas de la faute du recrutement par Concours si plusieurs dizaines de milliers de postes d’enseignants ont été supprimés, conduisant à ce que les élèves s’entassent parfois à près de 40 par classe et que de nombreux élèves se retrouvent sans enseignants qualifiés ou sans enseignants du tout.
✗ Ce n’est pas la faute du recrutement par concours si, voulant tout à la fois contourner ce mode de recrutement républicain et s’aligner sur les injonctions de Bruxelles, le ministère à mis en place une réforme de la mastérisation qui dysfonctionne depuis 2011, année où a débuté la crise de recrutement[2].
✗ Ce n’est pas la faute du Concours si le ministère fait le choix pervers durecrutement prioritaire de contractuels au détriment de professeurs titulaires et privés de postes à la rentrée ! Ou comment mieux casser le Statut de la Fonction publique en poussant à la guerre entre travailleurs…
✗ C’est encore moins de la faute du Statut et du Concours, dont ne bénéficient pas les personnels précaires que sont les Accompagnants des élèves en Situation de Handicap, si des milliers d’élèves souffrant de handicap et nécessitant un accompagnement adapté se voient dépouillés de ce qui leur est dû et abandonnés, seuls, ou avec une aide ponctionnée par les prétendus Pôles inclusifs d’accompagnement localisés ou PIAL, pseudo-école « inclusive », qui de fait les exclut.
✗ Et les réfugiés mineurs isolés abandonnés à la rue, les enfants autistes que les parents sont contraints de scolariser à l’étranger, ou les cohortes d’étudiants sans master ? Ils ne sont pas non plus les victimes du Statut de la Fonction publique.
✗ Et l’effondrement du niveau scolaire et l’explosion des inégalités scolaires ?– La France est passée des premières places de l’enquête internationale TIMSS sur les sciences en 1995 aux dernières actuellement- est-ce la faute du Statut pourtant en place en 1995, ou est-ce la responsabilité des politiques scolaires de l’École dites des compétences, imposées par l’UE depuis le « Conseil européen de Lisbonne » de mars 2000 (https://www.europarl.europa.eu/summits/lis1_fr.htm) et mises en place à la schlague par l’armée mexicaine des inspecteurs en tout genre et des personnels de direction serviles et carriéristes ?
L’acide des critères de convergences de Maastricht, de la Stratégie Europa 2020 et du marché européen des crédits ECTS et du LMD.
La baisse des salaires des enseignants a commencé en 1983 lors du tournant de la rigueur initié par le social-démocrate et européiste à la francisque Mitterrand. Elle s’est depuis poursuivie sans relâche, et pour cause, il fallait tenir les critères de convergence de l’euro, monnaie unique et ainsi resserrer le niveau d’endettement imposé par l’Allemagne et son Mark fort.
La désorganisation du service public d’éducation et les cadeaux à l’école privée répondent eux, dans un mouvement de vases communicants, aux objectifs européens inscrits dans le Traité de Fonctionnement de l’UE [3]de casse des services publics et de privatisations. L’économie de l’UE est en effet sous le règne de la « concurrence libre et non faussée » et les caciques de l’UE, tel Juncker, l’ont rappelé, « il n’y a pas de choix démocratiques contre les Traités de l’UE ». Comme pour l’Hôpital public, il s’agit donc de détruire le service public gratuit pour permettre l’émergence sur ses ruines fumantes d’un grand marché privé et de l’éducation au profit des capitalistes et au détriment de la jeunesse populaire. C’est ainsi que les établissements publics se voient privés de moyens de fonctionner, voient les contenus enseignés dépérir alors que les établissements privés, de la maternelles au supérieur, sont gavés de subventions et peuvent se permettre de contourner les programmes indigents et les réformes délétères. Le ministre Pap N’Diaye a ainsi fait le choix de scolariser ses propres enfants à l’École alsacienne, établissement privé très coûteux mais très subventionné et place forte de l’entre-soi capitaliste, pour qu’ils bénéficient « d’une scolarité sereine », Dans le même temps les enfants des quartiers populaires et, ou ruraux n’ont trop souvent pas de professeurs ni de bus. Ils s’entassent en classe comme des sardines lorsqu’il y a un adulte, pas forcément qualifié, à mettre devant eux, n’ayant droit pour tout enseignement qu’au pitoyable « socle commun de connaissances » et à des animations. Ces mêmes élèves voient les Inspecteurs et les Personnels de direction rivaliser d’innovation dans la hargne et la servilité pour contraindre leurs équipes éducatives à dénaturer les contenus disciplinaires enseignés, remplaçant les exigences scientifiques des disciplines par des « escape games (sic) » et autres expérimentations désastreuses qui ont réduit les heures d’enseignement et raboté le contenu même des programmes au niveau d’un « socle commun » débilitant.
En la matière, le « socialiste » Allègre a rivalisé de hargne avec le « républicain » Fillon et avec le « marcheur » Macron et son super Attila éducatif Blanquer, l’homme qui a dénaturé le bac national, soumis les élèves à un contrôle continu local très inégalitaire, accru la sélection sociale à l’entrée de l’Université avec Parcours Sup. Quant à Macron, il appelle à assécher les concours et le Statut, garants de notre indépendance et socles de la laïcité scolaire, en soumettant notre recrutement (donc notre licenciement!) à la dictature des chefs d’établissement… Bref, c’est la dissolution « en marche » de l’Éducation « nationale »…
Pour RÉSISTER, deux pièges à éviter absolument
➢ 1° Tout d’abord tomber dans la controverse stérile sur le ministre Pap N’Diaye, que la droite combat pour de sales raisons frisant le racisme et que la fausse gauche défend sans contester son adhésion à l’euro-destruction de l’Éducation.
➢ L’essentiel est de revendiquer haut et fort :
✔ qu’IL FAUT UN INVESTISSEMENT MASSIF DANS L’ÉCOLE, la SANTÉ, l’ÉQUIPEMENT, le FERROVIAIRE, l’OFFICE NATIONAL DES FORÊTS, etc., bref, dans ces services publics que les euro-gouvernements successifs ont sacrifiés, hôpital en tête, ainsi que le produire en France (délocalisations) durant quarante années de « construction » européenne au service des seuls profits capitalistes. Ce qui ne s’obtiendra pas avec un ministre aux ordres amplifiant la politique réactionnaire de Blanquer.
✔ qu’il faut aussi un RATTRAPAGE MASSIF des salaires et des pensions des personnels de l’Éducation, sachant que le « dévissage » de nos traitements est inséparable de l’abandon de l’échelle mobile des prix et des salaires qui existait avant 1983 et que les « socialistes » Mitterrand et Delors (futur président de la Commission européenne) ont supprimée en 1983 pour préparer la monnaie unique au service de l’austérité salariale!
➢ 2° s’enfermer dans notre corporation et s’en tenir à des « journées d’action » syndicales sans lendemain.
Il faut plutôt relancer le syndicalisme de classe, partir des luttes dans chaque secteur pour construire le « tous ensemble en même temps ».
Sans cela, impossible d’ébranler le bloc du MEDEF, du gouvernement et de l’UE que personnifie Macron. C’est AVEC les autres travailleurs du public et du privé, avec nos élèves et leurs parents travailleurs, que nous sauverons l’Éducation nationale de la faillite organisée au profit de l’école privée et que nous revitaliserons nos salaires, nos statuts, nos enseignements, que nous bloquerons le projet de retraite à 65 ans minimum, que nous briserons ces décotes sur les pensions qui font de nombre d’enseignantes des retraitées pauvres ou dépendantes de leur conjoint sur le plan financier (alors qu’on nous gave de discours hypocrites sur l’égalité des sexes!).
Il faut défendre la Paix.
L’ARGENT POUR LES SALAIRES ET L’ÉDUCATION, PAS POUR LA MARCHE À LA GUERRE MONDIALE!
Le PRCF, qui veut reconstruire un parti communiste combatif pour une alternative 100% antifasciste et anti-Maastricht, appelle aussi à défendre la PAIX MONDIALE menacée par l’escalade que nourrissent l’OTAN et l’impérialisme US de Taïwan aux frontières de la Russie avec l’aide du régime pronazi de Kiev. Quoi qu’on pense de Poutine (et nous soutenons les communistes russes qu’il harcèle), l’escalade qu’alimente l’OTAN contre la Chine et la Russie nourrit l’inflation et ruine les salariés. Elle peut à tout moment déraper vers une guerre mondiale nucléaire qui rendrait l’emballement climatique irréversible tout en détruisant la vie sur Terre. Négociations et désescalade en Ukraine, assez d’envois d’armes pouvant tomber dans les mains des provocateurs dont le régime de Kiev, qui interdit les partis de gauche et célèbre le massacreur nazi Stepan Bandera, est très évidemment et très ouvertement truffé! Et surtout, ça suffit que l’école devienne le lieu, comme les médias, d’un bourrage de crâne belliciste permanent!
Oui à l’augmentation des salaires, aux services publics porteurs de VIE, aux acquis sociaux, à l’École publique, à la jeunesse et à son avenir! Et non à l’UE asservie au capital, à l’OTAN et à une escalade militaire porteuse d’anéantissement!
[1]Georges Politzer, professeur de Philosophie, assassiné par les Nazis.
[2]Source rapport de Capes externe mathématiques 2011.
[3]La Constitution européenne, celle-là même que le peuple français a démocratiquement rejetée par le vote en 2005.