Léon Landini, Président du PRCF et ancien résistant1 FTP-MOI, réagit aux propos de l’historien Denis Peschansky, samedi 23 juillet 2023 sur France Inter.
Voici quelques exemples, des opérations militaires effectuées par les FTP-MOI dans les jours qui ont suivis le débarquement du 6 juin 1944, qui démontrent que l’historien Denis Peschansky ne connaissait pas suffisamment les combattants FTP-MOI pour affirmer, comme il a fait le 23/07/23 à 7 heures du matin sur France-Inter : « Il ne faut pas croire que l’on tuait des allemands à tous les coins de rues ».
Pour le désavouer et pour bien comprendre ce qui va suivre, je suis contraint de donner des explications complémentaires.
Fin mars/début avril 1944, le Colonel Descours, représentant le Général de Gaulle, donna comme directives à tous les résistants de quitter Lyon afin, disaient-ils, d’éviter d’éventuelles arrestations et de nouveaux crimes. Pratiquement toutes les organisations obéirent, deux seulement refusèrent d’abandonner la cité, les FTPF et les FTP-MOI, convaincus que si les allemands restaient seuls maitres de Lyon, ils auraient alors toute latitude pour effectuer tous les crimes possibles.
Le 15 mai 1944, suite à une trahison, presque tout l’État-Major régional des FTPF fut arrêté et fusillé. Ce qui fait qu’à partir de ce jour et jusqu’à la libération il ne resta dans Lyon que les FTP-MOI.
Mais le 6 juin, le jours du débarquement sur la Côte-d’Azur, Les FTP-MOI après s’être consultés décidèrent (à cotre cœur) d’obéir et de quitter Lyon, mais à peine avaient-ils quitté la ville qu’ils regrettaient déjà d’être partis.
Le 8 juin après s’être consultés, ils décidèrent de renvoyer en ville deux groupes de 8 combattants chacun, afin de faire sentir aux boches que les résistants avaient repris l’offensive.
Le 9 juin 1944, Léon et sa camarade Simone exécutent, à bout portant, un aviateur allemand dans les rues de Villeurbanne. Cette action, fut probablement la première attaque directe réalisée contre l’occupant en région lyonnaise après le débarquement du 6 juin. Celle-ci comme toutes celles effectués par les FTP-MOI a eu lieu en plein jour et à visage découvert.
Le 10 juin 1944, patrouille en ville, un allemand tué et deux autres blessés.
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Le 11 juin 1944, patrouille en ville, un officier supérieur allemand tué, mais Bruno, un combattant de Carmagnole, dans la bataille a également été tué Place Ollier. (Il avait 18 ans).
Le 13 juin 1944, Léon avec son groupe attaque à la grenade, en plein jour et dans le centre-ville, une colonne de parachutistes allemands qui se rendait à l’entrainement à l’aéroport de Bron. Cette attaque, qui a fait une trentaine de morts, était une des plus importantes réalisées en région lyonnaise.
Le 14 juin 1944, attaque à la grenade contre un restaurant allemand. Cinq officiers et deux soldats grièvement blessés.
Le 16 juin 1944, destruction de trente camions au garage Éclair (Le père du chanteur Jean-Jacques Goldman participait comme volontaire à cette opération).
Le 20 juin 1944, l’attaque à la grenade d’un train allemand tout près du Fort-Montluc a fait de nombreux morts et blessés.
Le 25 juin 1944 attaque de la gare de la gare de Lauzanne reliant Lyon à Roanne. Il fallut après la libération attendre plus de 4 mois avant que la circulation puisse reprendre sur cette ligne.
Je crois que ces quelques exemples prouvent, contrairement à ce que dit Pechanski, que les FTP-MOI, tiraient les allemands à tous les coins de rue.