Le PRCF condamne avec indignation la nouvelle mesure liberticide décidée par Hollande, Valls et Cazeneuve, ces émules de Daladier et de Jules Moch qui prétendent interdire la manifestation inter-confédérale du 23 juin en bafouant un droit constitutionnel élémentaire*.
Tous les démocrates, doivent désormais identifier et nommer clairement le processus de fascisation galopante en cours dans notre pays.
Au-delà des crispations autoritaires d’un pouvoir minoritaire aux abois, ce processus de fascisation résulte du fait que les gouvernements du Parti Maastrichtien Unique, qu’ils soient « libéraux »(LR) ou « sociaux » (PS), sont désormais impuissants à accomplir « consensuellement » et sans violence antipopulaire leur besogne destructive au profit du grand capital : araser les acquis de 1945 et de 36, vider de tout contenu l’héritage démocratique des Lumières et de la Révolution française, parachever la délocalisation des industries (raffineries, métallurgie…) et l’euro-privatisation des services publics, mater le mouvement ouvrier et la jeunesse : tout cela visant à dissoudre à marche forcée notre pays dans l’Empire euro-atlantique piloté par l’Axe Washington-Berlin en totale collaboration avec le MEDEF.
Ce viol de la « France des travailleurs » chantée par Jean Ferrat est tellement odieux, et l’héritage révolutionnaire du peuple, de la jeunesse et de la classe ouvrière de France est tellement vivace malgré le pilonnage qu’il subit journellement, que le pouvoir du capital tombe de plus en plus le masque de la démocratie bourgeoise : cette dernière se fascise de plus en plus (état d’urgence à perpétuité, empilement de lois liberticides, répression aveugle…) sous des formes différentes certes, mais avec un contenu politique analogue à celui qui a marqué les années trente.
La fausse gauche au pouvoir se disqualifie à jamais en tant que rempart au FN et à la droite car avec son comportement liberticide, elle ouvre un boulevard à l’ultra-droite thatchérienne et à l’extrême droite frontiste, qui peut même se payer l’hypocrisie sans limite de contester « de gauche » la décision du pouvoir.
Le PRCF appelle à lier plus que jamais la défense du progrès social à la défense des libertés et de la souveraineté nationale. Dénonçons l’euro-diktat dont les lois Peeters (Belgique), « Jobs Act » (Italie) et El Khomri sont les masques. Remettons en cause radicalement l’UE du capital, ce « ventre fécond » d’où surgissent de plus en plus, de Varsovie à Paris et de Kiev à Madrid, les « bêtes immondes » de la régression sociale, de la chasse aux sorcières antisyndicale et anticommuniste, de la criminalisation de l’URSS et de la banalisation des nostalgiques du Reich, de la belliqueuse expansion vers l’Est et vers le Sud de l’UE/OTAN !
Ni Versailles ni Vichy ne sont parvenues à mettre à genoux le mouvement ouvrier, démocratique et révolutionnaire de notre pays et ce n’est certainement pas Hollande qui y parviendra. Déjà, la classe ouvrière de notre pays, que l’on disait abattue, a vaillamment renoué avec son rôle dirigeant à l’intérieur du mouvement social. Déjà une amorce de rupture – qu’il faut pousser jusqu’au bout – s’est affirmée entre les syndicats CGT de lutte entraînant l’Intersyndicale et l’état-major jaune de la CFDT. Nombre de cégétistes, mais aussi de militants FO et FSU, constatent que la CES qui refuse de coordonner les luttes des travailleurs belges, italiens et français alors que la FSM (Fédération syndicale mondiale, de classe) est totalement à nos côtés.
Il serait donc faux de voir la fascisation du pouvoir social-maastrichtien et de ses compères « LR » comme une preuve de force. En choisissant la fuite en avant fascisante, le pouvoir réapprend aussi à tout notre peuple qu’il n’y a pas de vraie démocratie contre le peuple travailleur, et qu’il n’y aura d’issue fondamentale pour notre pays, ni dans le cadre de l’UE, ni dans le cadre de la 5ème République pourrissante, ni dans le cadre du capitalisme de plus en plus régressif et fascisant. Que les gouvernants fascisants prennent garde et qu’ils se souviennent du mot de Marcel Paul, le ministre communiste qui nationalisa EDF après avoir organisé la Résistance dans un camp nazi : « il y a en France un noyau révolutionnaire irréductible » ! C’est pourquoi, avec les autres communistes, tous les militants valides du PRCF franchement communiste, 100% antifasciste et anti-UE seront dans la rue le 23 et le 28 aux côtés de la classe ouvrière en lutte pour crier « Hollande-MEDEF, démission ! », « à bas l’euro-diktat El Khomri ! », « c’est pas au patronat de fair’ la loi / la vraie démocratie, elle est ici ! ».
Plus fondamentalement, le PRCF invite les organisations franchement communistes à condamner ensemble la fascisation et l’UE du capital qui la nourrit. Pour reprendre l’offensive politique contre le capital, il faut lier le combat pour le progrès social au combat contre la fascisation et l’Etat policier. Il faut aussi unir le drapeau rouge au drapeau tricolore pour exiger les quatre sorties, par la porte à gauche, de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme ; enfin, tout en cultivant les liens fraternels avec les militants et avec les électeurs socialistes qu’horrifient la dérive de Hollande-Daladier, il faut rompre les liens d’euro-dépendance du mouvement ouvrier français avec la social-eurocratie (PGE), avec l’euro-syndicalisme d’accompagnement, avec le PS social-maastrichtien, et avec tous ceux qui personnifient ces liens porteurs de fascisation. Plus que jamais, contre la fascisation et l’UE, contre le Parti Maastrichtien Unique formé par le PS et les LR, contre la droite et l’ultra-droite, il faut construire un large Front de Résistance Antifasciste, Patriotique, Populaire et Ecologique pour l’indépendance nationale, les libertés, la souveraineté du peuple, le progrès social, le « produire en France » (avec tous ceux qui s’y trouvent !), la coopération internationale. Pour cela, il faut unir autour de la classe ouvrière l’ensemble des couches populaires et moyennes (paysans, artisans, cadres moyens, étudiants…) que précarisent la crise du capitalisme et la « construction » européenne.
Dans les luttes, les grèves, les blocages, la grève interpro reconductible, les manifs intersyndicales, il faut marcher au tous ensemble et en même temps qui mettra le capital sur la défensive et rouvrira la voie offensive et révolutionnaire de la démocratie véritable et du socialisme. Dans l’immédiat le PRCF appelle ses militants locaux à prendre un maximum de contacts pour des prises de paroles plurielles en des lieux symbolisant la Résistance antifasciste, le Front populaire, la Commune ou la Révolution française.
Partout, condamnons ce pouvoir social-fascisant qui trahit Jaurès et le Front populaire pour servir le MEDEF et l’UE ! Et partout, souvenons-nous du mot de Maurice Thorez et de Jacques Duclos en 1940 :« jamais, non jamais, un grand peuple comme le nôtre ne sera un peuple d’esclaves » !
*dernière minute : le gouvernement, massivement désavoué à gauche, semble reculer en proposant un parcours de manif très raccourci que les syndicats semblent avoir accepté. Il n’en reste pas moins que la tentative d’interdiction et la tentative de tronquer le droit de manifester sont scandaleuses et qu’elles indiquent bien jusqu’où est prête à aller l’équipe Valls-MEDEF pour briser les acquis sociaux.