Ainsi, les «États-voyous » ont encore frappé. En dehors de toute légalité internationale, la France, la Grande-Bretagne et les USA ont attaqué sans aucune déclaration de guerre préalable un État souverain qui ne leur avait causé aucun tort. Cela porte un coup terrible aux fragiles équilibres internationaux et détruit un peu plus l’ONU et la politique de prévention des conflits née au lendemain du massacre planétaire de 1939-1945. Alors pour justifier cette agression militaire le ministère des armées organise une opération de propagande militaire et fournit aux grandes rédactions médiatiques françaises un document présentant les prétendues « preuves » de l’utilisation d’armes chimiques par l’État syrien.
initiative-communiste.fr (qui n’a bien sûr pas été destinataire de ce document) a pu se le procurer (sur un site français consacré à l’actualité militaire).
Au retour de tous les grands médias français qui reprennent le vocable de « preuves » sans publier ce document, initiative-communiste.fr propose à la lecture l’intégralité de ce document (seulement 8 pages).
Ainsi chacun pourra constater la vacuité totale de ce document et l’absence totale de preuve et donc de justification pour attaquer un État étranger (au risque d’entrer en guerre avec la Russie, nation possédant plusieurs milliers de missiles balistiques nucléaires!)
Analysons donc ce document:
- Il présente des informations de seconde main (c’est-à-dire des « on-dit ») et des informations non sourcées.
- Les sources utilisées sont deux O.N.G la Syrian American Medical Society et l’Union of Medical Care and Relief Organizations.
Les prétendues preuves consistent donc en
« l’analyse des témoignages, photos et vidéos apparus spontanément sur les sites spécialisés, dans la presse et les réseaux sociaux dans les heures et jours qui ont suivi l’attaque »
par les services français.
On ne commentera pas l’adverbe spontanément, sur lequel chacun pourra se faire son avis.
Par contre on peut préciser le pedigree des deux sources manifestement non indépendantes des trois États agresseurs: voici quelques captures d’écran de leur site internet respectif:
Union of Medical Care and Relief Organizations a donc été fondée en France en 2012 et regroupe des ONG de France, des USA du Canada de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne, des Pays-Bas de la Suisse et de la Turquie. En voilà une source indépendante!
La Syrian American Medical Society (SAMS) est du même calibre, l’étude de ses comptes est très éclairante.
En réponse aux accusations russes de « manipulation des images » le document précise que:
« Les services français ne disposent d’aucune information permettant d’étayer la thèse selon laquelle les groupes armés dans la Ghouta auraient cherché à se procurer ou auraient disposé d’armes chimiques. Ils estiment par ailleurs qu’une manipulation des images diffusées massivement à partir du samedi 7 avril n’est pas crédible, dans la mesure notamment où les groupes présents dans la Ghouta n’ont pas les moyens de mener une manœuvre de communication d’une telle ampleur.»
Un simple argument d’autorité donc.
D’autre part, le document officiel français expose toute honte bue que:
« Le mécanisme d’enquête et d’attribution ONU-OIAC sur les attaques chimiques (Joint Investigation Mechanism, JIM) a enquêté sur neuf allégations d’emploi. Dans ses rapports d’août et d’octobre 2016, le JIM attribue à Damas trois cas d’utilisation de chlore et un cas d’utilisation d’ypérite à Daech, aucune à un groupe armé syrien. »
Il apparaît donc que cinq cas d’utilisation d’agents chimiques sont sans responsables démontrés. Il apparaît aussi que les ennemis de Damas ont utilisé de l’ypérite ce qui contredit l’impossibilité pour les groupes rebelles de mener une attaque chimique.
Les prétendues «preuves » se révèlent donc être une vague notice reprenant des « on-dit » et trois photos sans légende.
On ne peut que s’interroger sur la « déontologie » de médias qui ont osé présenter un tel document comme des « preuves » justifiant le bombardement d’un pays étranger sans déclaration de guerre préalable.
On recommandera néanmoins à nos représentants à l’O.N.U de ne pas brandir ces huit pages à l’O.N.U ce serait nettement moins spectaculaire que la petite éprouvette de Colin Powell en son temps, bien que sur le fond on puisse soupçonner l’utilisation une nouvelle fois de la méthode américaine du « Golfe du Tonkin ».
Les soi-disant preuves mises en avant pour justifier de la violation du droit international
180414 – Syrie – Synthèse – Les faits
Pour information, initiatives-communiste rappelle que les USA ont attaqué brutalement le Vietnam sur la base d’une manipulation médiatique connue sous le nom « d’incident du Golfe du Tonkin ». Cet État voyou a alors attaqué des civils sans défenses à l’aide d’armes chimiques. Aucune sanction internationale n’a jamais été prise contre les USA. Pour rappel voici quelques images de l’utilisation d’agent orange et de ses conséquences barbares pour les populations civiles vietnamiennes.