A propos de l’annonce par Macron qu’il ira représenter la République française à l’occasion d’une messe pontificale.
Par Georges Gastaud
Quelques jours après avoir condamné à grand bruit le port de l’abaya à l’école (260 cas recensés sur 12 millions d’élèves, 67 élèves en tout et pour tout refusant au final d’ôter ce vêtement…), Macron, qui n’y était invité ni par le maire de Marseille, ni par le Pape François, annonce qu’il se rendra ès qualités à la Grand Messe concélébrée par le chef de file mondial de la religion catholique. La violation grossière de l’article 2 de la loi laïque de 1905, qui fait partie du « bloc de constitutionnalité » français est flagrante puisque ladite loi dispose clairement que « la République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ».
Bref, l’homme chargé par la Constitution de faire respecter ladite loi fondamentale est le premier à la violer tout en affichant un scandaleux « deux poids deux mesures » au bénéfice des Français catholiques (dont la majorité ne demande qu’à respecter la laïcité), et aux dépens non seulement des Français musulmans, mais aussi, soit dit en passant, de cette majorité absolue de citoyens qui se déclarent « sans religion », voire athées.
Personne ne sera étonné d’un tel comportement présidentiel puisque, déjà, sur le terrain linguistique, Macron prend plaisir à tout propos à nommer en anglais les évènements qu’il parraine (« Choose France! », « One Planet Summit », et tout récemment la « Rugby World Coup » de Paris le nom de l’événement n’étant même pas traduit en français dans l’enceinte du stade dit de France…) au mépris de l’article II de la Constitution qui dispose que « la langue de la République française est le français »… Et tout à l’avenant.
Et bien entendu c’est nous, francs républicains qui prendrions le risque de nous faire traîter d’odieux mutins violant la démocratie s’il nous prenait fantaisie de rappeler l’article XXXV de la Première Constitution républicaine de la France (1793) qui énonçait : « quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour toute portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs »…
Bref à l’époque, le premier responsable de la République naissante, un certain Robespierre qui avait inspiré la Constitution, se mettait AU-DESSOUS du peuple qu’il rappelait à son devoir de contrôle des élus, alors que les nouveaux nobliaux qui se succèdent au pouvoir depuis Sarkozy, Hollande et Valls, ne cessent de piétiner Marianne sous le regard souverainement… indifférent de la représentation nationale. Du reste pourquoi Macron se gênerait-il puisqu’il a récemment bafoué le rejet populaire massif de sa contre-réforme maastrichtienne des retraites et que, sitôt le forfait présidentiel accompli, la totalité des dirigeants syndicaux, suivis de la totalité des dirigeants des partis systémiques se sont précipités à l’Elysée pour relégitimer le président honni comme si de rien n’était !
MORALITÉ 1 : notre peuple, et principalement sa classe laborieuse, ne peuvent plus désormais compter que sur eux-mêmes pour conjurer la marche à la dissolution nationale et à la décomposition républicaine qu’impulse la caste au pouvoir pour le compte de l’oligarchie et de son UE grossièrement antidémocratique.
MORALITÉ 2: notre pays n’a plus de constitution puisque ce type de texte sert à encadrer les gouvernants et que désormais, ces derniers se permettent n’importe quoi sans qu’il leur arrive rien … On a connu le peuple français moins patient…
Tirons-en toutes les conclusions théoriques et surtout, pratiques car un peuple qui accepte trop longtemps qu’on le traite ainsi finit par perdre jusqu’au droit de se plaindre, si ce n’est celui d’exister en tant que nation.