Dès le 3 février et l’officialisation d’un slogan en anglais pour la candidature de Paris aux JO 2024, les défenseurs de la langue française et de la diversité linguistique contre le tout anglais vecteur de l’idéologie ultra-capitaliste organisaient la résistance. Comme en témoignait l’appel de près de 20 associations de la langue française, repris par Initiative Communiste : Plutôt Paris sans les JO que les J0 à Paris sans, et contre, la langue française !
. Georges Gastaud – figure de la fronde – expliquait dans nos colonnes qu’il fallait refuser de se laisser couper la langue et défendre avec la langue française ce qui est le premier service public des peuples de la francophonie, et avec le français la diversité linguistique. Soulignant qu’avec la question de la langue, c’est aussi celle de l’idéologie des « maîtres » qui l’imposent, en l’occurrence ici, avec le tout anglais, l’idéologie ultra-libérale de Wall Street et de la City.
Un appel largement relayé sur les réseaux sociaux comme en témoignent les retweets du compte twitter du PRCF (twitter.com/@PRCF_) ou les partages sur la page facebook du PRCF (facebook.com/PRCF.Initiative.Communiste)
La résistance s’intensifie avec le dépôt d’une plainte pour obtenir le retrait de ce slogan indigne. Une action qui a d’ores et déjà permis de faire sauter le blocus médiatique, frappant jusqu’au communiqué de l’Académie Française jusque-là passé inaperçu.
Un slogan en anglais illégal ? les associations de la langue française demandent le retrait du slogan indigne en globish devant les tribunaux
L’assignation devrait être déposée dès lundi 20 février devant le tribunal administratif. Trois associations – dont COURRIEL – demandent aux organisateurs de Paris 2024, la candidature de la capitale aux JO, de retirer le slogan officiel de la candidature, en langue anglaise, et de le remplacer par un message en français. L’assignation mentionne une « insulte grave à la langue française » et « une violation de la constitution ».
A l’évidence un slogan en anglais viole les dispositions de l’article II de la Constitution, de la charte des JO (dont la langue officielle est le français!) et de la loi du 4 août 1994 (art. 2) qui dispose que «… la langue française est obligatoire pour toute publicité, écrite, parlée ou audiovisuelle…». En son article 14, elle précise également :
« l’emploi d’une marque de fabrique, de commerce ou de service constituée d’une expression ou d’un terme étrangers est interdit aux personnes morales de droit public dès lors qu’il existe une expression ou un terme français de même sens »
Visiblement certains – trop empressés à se soumettre à la domination impérialiste du Wall Street English ne comprennent pas le français et méprisent les français.
L’avocat des associations, Maître Emmanuel Ludot, a également saisi Jacques Toubon, en sa qualité de Défenseur des droits afin qu’il réclame lui aussi le retrait du slogan mais aussi celui du compte à rebours et de la chanson, là encore en anglais, qui accompagnaient la cérémonie de lancement le 3 février, face à la Tour Eiffel.
Condamnation sans appel par l’Académie Française :
Au delà des associations de défense de la langue française, c’est également l’Académie Française qui de façon tout à fait inhabituelle fait savoir son indignation. Rappelant tout à la fois la médiocrité du slogan en globish – rappelant avec mordant que celui-ci est repris d’une publicité pour des pizza ! – et le fait que la langue française est la langue officielle de l’olympisme. Le communiqué adopté à l’unanimité par les immortels est sans appel :
«Le comité de candidature de la ville de Paris pour les Jeux olympiques de 2024 a retenu comme slogan Made for sharing. Il a été dévoilé le vendredi 3 février lors d’une projection géante sur la tour Eiffel.
Ce slogan a déjà été utilisé lors de campagnes publicitaires pour les bonbons de la marque Quality Street, les biscuits «Cadbury Snaps» et les pizzas à découper de la chaîne Burger King.
Or les Jeux olympiques modernes ont été fondés en 1894 par le baron Pierre de Coubertin.
L’article 23 de la Charte olympique dispose que «les langues officielles du Comité international olympique sont le français et l’anglais» –
dans cet ordre.
Même si le comité de candidature a prévu une version seconde de ce slogan, en français – «Venez partager» -, l’Académie française exprime à l’unanimité sa réprobation devant la décision du comité d’accorder la priorité à la langue anglaise pour porter la candidature olympique de la ville de Paris.»
L’anglais imposé par les banques? Pas ouvertement: mais il y a plus explicite que cela. En devenant membres de l’OTAN, les pays membres se sont engagés à oeuvrer pour l’expansion de la langue anglaise, c’est un des cinq critères d’adhésion. Les autres étant une paix durable avec les pays voisins (suivez mon regard), une paix intérieure avec garanties constitutionnelles pour la protection des minorités (merci pour les Kurdes de Turquie et autres Arméniens), la croissance économique (comme en Grèce sans doute) et la direction de l’armée aux mains d’un civil.
A noter aussi une curiosité belge: en communauté francophone, la langue de l’enseignement est officiellement le français. Dans le courant de leurs études secondaires, les élèves de professionnelle n’ont, presque toujours, aucun cours de langue « étrangère », ceux de l’enseignement général de deux à quatre, à choisir entre l’allemand, le néerlandais, l’anglais et l’espagnol. Imaginons un élève qui a appris l’allemand et l’espagnol et qui aborde les études supérieures, universitaires ou pas du reste: certains cours et examens y sont donnés… en anglais. C’est donc totalement discriminatoire: j’ai contacté le centre Unia pour l’égalité des chances mais celui-ci se dit au fond incompétent au niveau des langues… Tiens donc! Et en France, pas de cas semblable?
J’oubliais: bravo aux Français pour l’abandon du terme (et du concept) de complément d’objet direct. Ils seront encore moins capables d’aborder l’accusatif quand ils étudieront une langue… autre que l’anglais. L’air de rien, par souci de simplification bien sûr.
Nous avons bien eu un premier ministre flamand qui déclarait froidement que les francophones n’étaient pas capables intellectuellement d’apprendre le néerlandais. Je me demande si quelque part l’avenir ne va pas lui donner raison. A force de priver un peuple de ses outils…
N’empêche, sur votre site, un effort en matière d’orthographe s’imposerait.
Bien amicalement.