Dans l’urgence, www.initiative-communiste.fr reproduit l’analyse du SNES, premier syndicat du Second degré, à propos de la contre-réforme Blanquer.
Cela ne signifie nullement qu’il faille valider les illusions que nourrit la direction du SNES à l’égard du pseudo- « dialogue social » : l’expérience prouve que les gouvernements maastrichtiens successifs ne s’en servent que pour émousser les mobilisations.
Il serait temps, en outre, de faire enfin clairement le lien entre la casse de l’Education nationale, du bac, des qualifications nationales et de l’Université à la française au profit de l’anti-modèle anglo-saxon, et la volonté acharnée du capital, de Macron et de l’UE d’abaisser le prétendu « coût du travail », en clair, d’abaisser fortement les salaires. L’enjeu de classe des contre-réformes scolaires est donc majeur !
Car quel meilleur moyen pour abaisser les salaires que de casser les diplômes nationaux délivrés par l’école publique et par l’Université (la casse du bac va de pair avec la réforme de l’apprentissage, entièrement livré au MEDEF), que de livrer la formation et l’évaluation aux patrons, ce qui revient à détruire les conventions collectives salariales et les statuts, bref à dénationaliser toutes les grilles de salaires.
Comment en outre ne pas voir que la contre-réforme Blanquer relève de l’alignement européen et qu’elle est pilotée de longue main par les processus de Lisbonne et de Bologne ?
Bref, l’heure est à la levée en masse des élèves et des professeurs contre cette casse gravissime. Pour autant, on ne sauvera pas les acquis – globalement attaqués « tous ensemble et en même temps » par Macron-Thatcher – sans travailler au tous ensemble des travailleurs (public, privé, actifs, chômeurs et retraités) et sans mettre en cause radicalement la funeste « construction » européenne du grand capital !
Communiqué du Syndicat National des Enseignements de Second Degré (SNES – FSU) – mercredi 14 février 2018
Baccalauréat et nouveau lycée : Complexes, désarticulés et inégalitaires
Le ministre a présenté aujourd’hui sa réforme du baccalauréat, enfermée dans la prescription présidentielle des quatre épreuves terminales et du contrôle continu.
Dans un document remis à la presse il annonce également une réforme du lycée général et technologique d’ampleur, dans la précipitation, et sans dialogue social.
Le SNES-FSU constate que le baccalauréat se complexifie et devient un diplôme d’établissement. Il regrette que ses propositions (travailler sur le contenu des épreuves et sur leurs coefficients) n’aient pas été entendues.
Au lieu d’une dizaine de journées consacrées à la passation en juin en Terminale, il y aura une accumulation d’épreuves : des partiels en Première et en Terminale, des épreuves écrites en mai ainsi qu’une dizaine de jours consacrés à l’oral et à la Philosophie en juin en Terminale. En quoi cette accumulation constitue-t-elle une simplification ?
Quelle garantie de justice pour les élèves du fait du renforcement du contrôle local ?
Combien de journées d’enseignement perdues au lycée pour tenir ces épreuves ?
Le SNES-FSU prend acte du maintien des séries technologiques et du renoncement à la semestrialisation, sujets sur lesquels il s’est mobilisé.
Les séries générales disparaissent au profit d’un lycée modulaire avec le risque d’une offre de formation très inégalitaire selon les lycées et les territoires, et du développement de parcours d’initiés en fonction des attendus sélectifs de l’enseignement supérieur. Ce système réduit l’orientation à de la gestion de flux au service d’une sélection généralisée à l’entrée de l’enseignement supérieur.
Pour le SNES-FSU, le calendrier proposé pour la réforme reproduit celui de 2010 ! Les mêmes causes produiront les mêmes effets : on ne peut pas écrire dans l’urgence et pour la rentrée 2019 des programmes de qualité, cohérents entre eux, en lien avec ceux du collège et de l’enseignement supérieur.