Même causes, mêmes effets. France Telecom, Ministère de l’Ecologie, Voie Navigable de France (lire plus bas) … les exemples se suivent et se ressemblent : les suppressions massives d’emplois, se faisant au moyen de réorganisations incessantes brisent les travailleurs et tuent des dizaines de personnes. poussées au suicide.
Les syndicats tirent le signal d’alarme depuis longtemps à La Poste. L’entreprise publique dont les pouvoirs Sarkozy et Hollande à la suite de Chirac et Jospin préparent depuis des années la privatisation en application des directives européennes de libéralisation du secteur des télécommunications et des postes est en effet soumise à une course effrénée à la rentabilité et aux profits. Subissant réorganisations sur réorganisations et taillant dans les effectifs à tours de bras. N’hésitant pas à recourir aux pressions et à la répression anti syndicale contre les travailleurs de la Poste.
Une situation identique à celle de France Telecom privatisé, mais également à celle du Ministère de l’Equipement et de l’Ecologie dont plus de la moitié des emplois ont été supprimés sous les effets conjugués de l’euro austérité, de la privatisation de l’ingénierie publique et de la création des euro régions. Trois politiques résultant directement des ordres de Bruxelles.
Vague de suicides à La Poste
Dans un document révélé par les journalistes de RTL, des experts indépendants missionnés par le Comité d’Hygiène et de Sécurité (CHS) de l’entreprise, ont décidé d’alerter le gouvernement. Ils dénoncent une situation sociale « préoccupante » et la « dégradation de l’état de santé des agents ». Une situation tellement dramatique qu’elle pousse au suicide
RTL cite comme exemple celui de Charles Griffond. Postier à Pontarlier. Qui s’est pendu chez lui le 17 juillet 2016 laissant une lettre accusant la poste « il m’ont totalement détruit ». Après 34 ans à distribuer le courrier la direction de la Poste l’aurait poussé à bout. Son fils témoigne de la sur exploitation de son père « On lui rajoutait des boîtes aux lettres et il ne pouvait plus suivre la cadence. On a vu tout au long de sa carrière qu’il était à bout »
mais l’enquête de RTL révèle qu’au moins neuf facteurs se sont suicidés ces trois dernières années. Cinq n’ont été sauvé qu’in-extremis après avoir tenté de mettre fin à leur jous sur leur lieux de travail. A CorbeilEssonne en juillet 2015, un facteur écrase en voiture de service un collège en rentrant de tournée, incarcéré à Fresnes, il se plaignait de harcèlement moral.
Oui les euro libéralisation tuent. Quoi qu’en disent ceux qui – se prétendant de gauche – affirment que « l’euro protège ». Oui l’euro protège… la dictature de la classe capitaliste.
Exploitation et réorganisations impulsées par l’Union Européenne en cause …
Comme à France telecom, comme au ministère de l’écologie, les causes sont bien connues : sur exploitation d’une part, réorganisation incessantes visant à briser les collectifs de travail pour pouvoir mieux supprimer les postes à la pelles d’autres parts. Tous les proches des victimes à La Poste témoignent pour mettre en cause les réorganisations massives à la poste : fermeture de bureaux et de centre de tri. En bout de chaine, les facteurs sont également frappés alors que les effectifs baissent et les tournées s’allongent.
Dans le Doubs, à Besançon, RTL rapporte que les facteurs doivent faire la tournée de 900 boites aux letters par jours. 1 toutes les 20 secondes. En Gironde, il montent et descendent de voiture 5 à 600 fois par jours. Une fois toutes les 30 secondes. des cadences infernales. Impossible de finir dans ces conditions les tournées commencée à 5h30 par la préparation du courrier avant 13H. A Besançon, La Poste est mise en examen pour travail dissimulé par le parquet de Besançon. Sans aucune réaction du gouvernement jusqu’à maintenant.
Au micro de RTL, un facteur en CDD depuis mai dernier raconte ses difficultés liées à sa tournée, qu’il ne pouvait boucler sans réaliser au moins quatre heures supplémentaires non rémunérées. « Je n’ai jamais fini à l’heure. Sur cette tournée, il y a souvent des colis pour les entreprises. Donc on vous envoyait dans des hôpitaux, des centres médicaux et j’avais des dédales de couloirs à parcourir. J’avais 40, 50 voire 80 noms de médecins. C’est titanesque. Je sortais de cet enfer, il était midi et je savais que je n’avais pas encore fait le quart de ma tournée. Et donc vous pleurez », raconte ce postier qui vient d’être mis en arrêt maladie pour burn-out.
… Obnubilée par le profit, la direction et préfère crever les facteurs à la tâche.
Comme à France Telecom, la direction de La Poste s’en moque. Que les facteurs crèvent à la tache pour peux que le gouvernement puisse privatiser le service public en application des directives européennes. on se souvient du PDG de France Telecom, rigolant de la vague de suicide devant les caméras de télévision en dénonçant « la mode du suicide ».
Rapports après rapports c’est par dizaines que les alertes s’accumulent depuis 2007, dénonçant tous les cadences infernales. En 2014 déjà, le syndicat Sud PTT dénonçait les réorganisation « incessantes » qui « accentuent le caractère pathogène des organisations de travail ». En 2013 les experts de Catéis suite au suicide d’un cadre de la direction de communication soulignait dans leur rapport « l’état de santé préoccupant voir inquiétant sur les derniers mois » d’une partie des personnels de la direction.
Selon les expertises entre 20 et 40% des tournées sont impossibles à réaliser. Pour augmenter la productivité la direction de la Poste a mis en place un logiciel de définition des tournées qui ne prend pas en compte les contraintes de déplacements des facteurs (montée d’étage, feu rouge, liens social etc.) comme si les facteurs étaient des robots devant se télé transporter.
Alors que l’exploitation est de plus en plus dure pour obtenir plus de productivité, le FN, les LR et le PS n’ont qu’une idée en tête augmenter le temps de travail. ANI, Loi Macron, Loi Travail c’est bien la politique menée par le gouvernement en application des directives de Bruxelles et sous la dictée du MEDEF.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
sud-ppt-directive-postale-europe
France télécom : chronique d’une tragédie sociale
une émission de france inter à réécouter en ligne
Suicides et travail : l’épidémie cachée au ministère de l’Ecologie et de l’Equipement
Retenu par la direction, un document élaboré il y a un an révèle un nombre effarant de gestes suicidaires parmi les agents du ministère.
Le ministère de Jean-Louis Borloo serait-il aujourd’hui un second France Télécom ? On peut le craindre à la lecture d’un document que {l’Humanité} s’est procuré. Il porte en titre « Éléments de connaissance et d’approfondissement pour la prévention des crises suicidaires » et a été adopté à l’unanimité le 1er octobre 2008 par le Comité central d’hygiène et sécurité (CCHS) du ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer. Il est le fruit de deux ans d’un travail commun de représentants de la direction, des syndicats, et de médecins experts sur le suicide au travail. Depuis un an, il est retenu au secrétariat général du ministère. Ce document reconnaît « qu’aucune évaluation à ce jour ne peut informer sur le nombre réel de suicides par an dans cette institution ». Mais il avance des chiffres effarants : chez les agents de l’équipement et de l’environnement, le nombre de tentatives de suicide par an serait de 150 à 250 et le nombre de décès par suicide serait de 15 à 25 ! Le rapport indique que le taux annuel de suicides parmi les agents du ministère serait de 25/100 000, sensiblement supérieur à celui de la population française en général.
Ces chiffres sont hélas corroborés par des enquêtes récentes. En 2006, 18 décès par suicide d’agents du ministère sont recensés. La CGT fait état de 67 décès par suicide depuis 2004, dont 26 en 2008 et 11 depuis le 1er janvier 2009. Depuis 2004, le syndicat demandait la création de ce groupe de travail sur le geste suicidaire. Au départ, cette demande s’est heurtée au refus de la direction de recenser les suicides, arguant qu’il s’agissait d’un acte personnel. C’est à la ténacité des élus CGT au CCHS qu’on doit la création de ce groupe de travail en 2006. « L’un des mérites du document élaboré par le groupe de travail sur les gestes suicidaires, explique le secrétaire général de la fédération, Jean-Marie Rech, est qu’il préconise une enquête lorsqu’on a connaissance d’un suicide ou d’une tentative. Tant que la circulaire est bloquée, il n’y a pas d’enquête. » Du côté du ministère, on affirme que des circulaires seront proposées au CCHS début octobre, qu’il n’y a aucun blocage mais « une difficulté à traduire le document en circulaires ». Notre interlocuteur, qui n’a pas souhaité être cité, affirme « qu’il n’y a pas forcément de liens avec le travail » et qu’on ne constate pas « la montée de phénomènes inquiétants ».
{{{pression hiérarchique, stress}}}
Alors, y a-t-il corrélation entre le taux anormalement élevé de suicides dans les services de l’équipement et de l’environnement et les conditions de travail ? Le secrétaire général de la fédération FO, Jean Hedou, estime que « les réorganisations de services en cours, les mobilités géographiques ou fonctionnelles, imposées, annoncées ou effectives, la pression hiérarchique et le stress ainsi généré constituent des facteurs aggravants et parfois déclenchants ». Son syndicat relève qu’il y aurait eu au moins 3 décès par suicide sur le lieu de travail en 2008 et 1 en 2009. Même analyse du côté la CGT. Jean-Marie Rech affirme avoir porté à la connaissance du CCHS le contenu de deux lettres de suicidés mettant en cause explicitement les conditions de travail dans la détermination de leur geste. « Le dernier suicide connu est le fait d’un chef de service de La Rochelle qui élevait seul sa fille handicapée. On lui avait annoncé que, dans le cadre de la réorganisation de son service, il était transféré à Bordeaux. »
Quant au document lui-même, il ne constitue pas une enquête sur les raisons des suicides d’agents de l’équipement et de l’environnement. Mais il met en exergue les « causes précipitantes » : « Rupture de carrière ou dégradation d’itinéraire professionnel, manque de reconnaissance, épuisement professionnel, conflits éthiques sur la valeur du travail, perte de sens du travail. » Et surtout il livre en conclusion de cette analyse un verdict sans appel : « Il ne faut pas attendre la crise pour agir, il est indispensable de veiller à la promotion du bien-être au travail. »
Or c’est exactement une politique contraire qui est menée à l’équipement et à l’environnement comme dans toute la fonction publique.
{{{35000 agents transférés aux départements }}}
En 2004, les agents de l’équipement, qui forment le gros bataillon des 100 000 employés dépendant du ministère, ont subi la décentralisation. 35 000 d’entre eux ont été transférés aux départements. Et à partir de 2007, avec Nicolas Sarkozy, c’est la révision générale des politiques publiques (RGPP), une politique de réorganisation qui ne répond qu’à un seul objectif : faire baisser la masse salariale dans la fonction publique avec le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partants à la retraite. La loi sur la mobilité adoptée cet été, qui stipule que le fonctionnaire dont le poste serait supprimé et qui refuserait trois propositions d’emploi pourrait être exclu de la fonction publique, constitue pour les salariés une menace supplémentaire. Même s’il se refuse à toute comparaison avec France Télécom, Nicolas Baille, secrétaire adjoint de la fédération CGT, assure « qu’à force de regroupements des directions, les agents du ministère sont dans une spirale de réorganisations des services, avec des mobilités, des mouvements, des déménagements imposés. Au point qu’ils perdent le sens de leur travail ». Et de leur vie ?
{{Olivier Mayer}}
Ils sont en train de mettre en place le même scénario de privatisation qu’ à France Télécom, il ne reste plus qu’à trouver les actionnaires institutionnels et le tour sera joué. C’est Jospin qui avait privatiser France Télécom, c’est Hollande qui va privatiser la Poste. Les socialos les rois de la privatisation, même la droite à moins privatisée, elle n’est pas belle notre gauche.