Par Floréal – Prcf
Le récent livre de Jérôme Fourquet, publié au Seuil et intitulé L’archipel français, dresse le constat difficilement réfutable d’une France de moins en moins indivisible et de plus en plus écartelée en une multitude d’îles socialement, culturellement et idéologiquement étrangères les unes aux autres. Outre la sécession des élites économiques qui méprisent l’héritage égalitariste de notre pays, qui s’anglicisent à vue d’œil et qui pratiquent massivement l’évasion fiscale, on voit proliférer les communautarismes religieux, les régionalismes centrifuges, l’individualisme et les corporatismes de toutes sortes, au détriment de ce qui a longtemps marché de pair, la conscience de classe prolétarienne et le patriotisme républicain.
Face à cette situation potentiellement explosive, certains se réfugient dans la déploration impuissante, idéalisant le passé, tandis que la gauche bobo trouve du charme à ce morcellement qui ne demande qu’à devenir écartèlement. D’autant que, comme le laisse entendre Fourquet, la montée du RN est moins une parade à l’archipellisation qu’une réponse communautariste du groupe majoritaire ou se croyant tel.
Mais dresser des constats sans analyser les causes ne sert qu’à nourrir la résignation. C’est l’honneur des vrais communistes que de montrer que l’actuelle décomposition façon puzzle de la France n’a rien à voir avec la fatalité d’une pseudo-modernité destructive et qu’elle procède, en réalité, d’une politique de casse et de classe qui, depuis des décennies, dissout notre pays dans l’acide de la « construction » européenne. Privatisations sans fin, désindustrialisation massive, euro-régionalisation du territoire, tout-anglais intrusif, anticommunisme et européisme inculqués dès les bancs du collège, métropoles riches strangulant les villes et les campagnes, oligarchie alliée aux couches friquées des centres-villes pour » ringardiser » et déclasser la classe ouvrière, la paysannerie et les agents des services publics, tout est fait méthodiquement depuis des lustres pour en finir avec la France contestataire des frondes et des insurrections populaires.
Le mouvement des gilets jaunes, le réveil des bases rouges de la CGT montrent, cependant, que les casseurs de pays n’ont pas partie gagnée. Mais le temps presse pour qu’émerge une France franchement insoumise à l’Europe du capital et en marche vers la reconstruction socialiste et internationaliste de notre pays. Pour cela il faut militer pour le Frexit progressiste et pour la reconstruction du vrai parti communiste sans lequel le monde du travail ne pourra pas diriger le sursaut révolutionnaire vital, indispensable à l’avenir de notre peuple.