Des tirs à l’arme lourde sur les policiers, des magasins vandalisés et des incendies éclatant dans les rues de Nouméa et d’autres sites calédoniens, nul ami de la fraternité et de la vie humaine ne peut évidemment s’en réjouir. Mais qui a allumé le feu, tout d’abord en refusant, en pleine épidémie de Covid-19, de reporter le troisième et dernier référendum portant sur l’indépendance que prévoyaient les accords Lafleur/Tjibaou parrainés par Paris? Si bien que les indépendantistes kanaks n’ont pas reconnu ce dernier référendum où le Non à l’indépendance l’avait emporté de justesse… Et qui, présentement, fait voter une loi à l’Assemblée nationale qui, avant la fin sincère et effective du processus de Nouméa, tend à modifier le corps électoral pour minorer la population mélanésienne?
- Qui sinon les intérêts capitalistes, néocoloniaux et impérialistes qui dominent à l’Elysée et qui dissimulent sous le nom d’intérêt national – cet intérêt que bafoue en métropole l’oligarchie capitaliste au nom de l’UE-OTAN et du « droit » des capitalistes à exporter leurs capitaux à leur guise – et de l’acharnement de l’impérialisme français vassal à conserver sa mainmise maritime sur cette partie du monde pour tenir à distance la Chine et préserver la suprématie de l’alliance anglo-saxonne dite « AUKUS » et des USA dans cette zone stratégique? Alors que l’Archipel s’installe dans le risque guerre civile, il est plus que temps de rétropédaler et de faire en sorte que, sur la base du corps électoral décidé par les Accords de Nouméa, se tienne pour de bon, dans des conditions démocratiques acceptées par toutes les parties, le troisième référendum qui s’était tenu « à l’arrache » et dans des conditions qu’avait refusées par avance le camp indépendantiste. Si ce référendum aboutit, comme les deux précédents, au refus de l’indépendance, il sera temps d’ouvrir le corps électoral à l’ensemble des habitants de l’Archipel pour peu qu’ils y aient résidé et travaillé une dizaine d’années et qu’ils aient la citoyenneté française. Et si ce n’est pas le cas, il faudra en tirer les conclusions en termes d’indépendance de l’Archipel.
Et dans tous les cas, qu’elle prenne ou non au final la forme de l’indépendance, il faudra engager avec force… la décolonisation de la Nouvelle-Calédonie/Kanaky.