« Du vivant des grands révolutionnaires, les classes d’oppresseurs les récompensent par d’incessantes persécutions ; elles accueillent leur doctrine par la fureur la plus sauvage, par la haine la plus farouche, par les campagnes les plus forcenées de mensonges et de calomnies. Après leur mort, on essaie d’en faire des icônes inoffensives, de les canoniser pour ainsi dire, d’entourer leur nom d’une certaine auréole afin de « consoler » les classes opprimées et de les mystifier ; ce faisant, on vide leur doctrine révolutionnaire de son contenu, on l’avilit et on en émousse le tranchant révolutionnaire ». LENINE
A l’heure où les anciens kollabos de l’Apartheid se pavanent devant les caméras et les micros pour saluer la mémoire de Mandela, comment ne pas avoir un haut le cœur devant l’obscénité de la droite française et de son acolyte d’extrême-droite qui traitaient hier Mandela de » terroriste », d »‘assassin », de « communiste » (insulte suprême chez ces gens-là) ? Que les Sarkozy, Copé et autres rendent hommage à Mandela, c’est Pétain saluant Jean Moulin !
Que ce triste Sir Cameron, successeur de la fascisante Thatcher qui, comme Le Pen, traitait Mandela de « terroriste » et n’avait pas de mots assez doux pour le régime Ku Klux Klan de l’Apartheid, ose même prononcer le nom de Mandela est odieux, sauf s’il avait d’abord présenté des excuses au nom du Parti Conservateur….
Que toutes les droites coalisées osent leurs simagrées devant la dépouille de Mandela est insupportable, la palme de l’hypocrisie allant sans conteste à Obama, chef de la plus grande puissance impérialiste du monde, les États-Unis, pays qui fut le défenseur de l’Apartheid jusqu’au bout, assassinant par CIA et barbouzes interposés, des militantes et militants de l’ ANC et du Parti communiste d’Afrique du sud, parmi lesquels Chris HANI, secrétaire général, et n’enlevant Mandela de sa liste noire anti-terroriste qu’en….2008 ! Obama « oublie » que c’est sur des renseignements donnés par la CIA au régime raciste de Pretoria que fut arrêté Nelson Mandela.
Le régime raciste, fasciste, meurtrier de masse, fut soutenu par les États-Unis et les grands pays capitalistes parce qu’il était un élément central dans le front anti-communiste et anti-soviétique mondial.
Au début des années 80 quand la pression populaire contre l’Apartheid fut plus forte, Thatcher, Reagan et Chirac tentèrent, en soutien au gouvernement raciste de Pretoria, de mettre en avant une marionnette des impérialistes, le sanguinaire chef Zoulou Buthelezi alors que ses miliciens, épaulés par la police raciste, s’en prenaient aux partisans de l’ANC et du SCAP à coups de machettes, de casse-têtes et de lances, multipliant les tortures, les dépeçages et les massacres.
Que dire du PS, sinon qu’il fit ce qu’il fait le mieux en terme de solidarité internationale : rien. Amnesty International refusa de parrainer Mandela car il n’était pas, à ses yeux, un prisonnier d’opinion (sic). Seuls le PCF, les JC, « l’Huma » menaient campagne pour la libération de Mandela et la mobilisation contre l’apartheid. Manifestations devant l’ambassade sud africaine durement réprimées, fêtes de l’Huma, affiches, tracts, numéros spéciaux de « l’Humanité » avec Mandela comme drapeau, assassins de Dulcie September jamais arrêtés… Il faut rappeler aux plus jeunes que le PCF d’alors était encore un parti anti-impérialiste, ce qu’il n’est hélas plus, même si nombre de ses militants ont gardé la solidarité de classe au cœur.
Enfin n’oublions pas ce que les médias cachent depuis hier, c’est-à-dire le soutien total des pays socialistes, de l’URSS, de Cuba, du mouvement communiste international au peuple sud-africain, à l’ANC et à Mandela. Le rôle de Cuba socialiste et de Fidel Castro fut à ce point essentiel que Mandela dans sa « lettre à Fidel et au peuple cubain » souligne avec force son importance.
C’est la bataille de Cuito Carnavale, où le contingent expéditionnaire cubain écrasa l’armée raciste sud-africaine, qui força les éléments les plus intelligents de Pretoria à continuer leur guerre de classe par d’autres moyens en engageant des négociations avec les « terroristes » d’hier, leur but étant de protéger le capitalisme de la chute, devenue inévitable, de ses formes les plus grossièrement racistes. Étonnant(?) d’ailleurs que le seul « point noir » que nos médias-chiens-de-garde trouvent chez Mandela c’est justement son amitié avec Fidel Castro ou avec d’autres dirigeants anti-impérialistes.
C’est bien dans NOTRE combat contre l’impérialisme, le capitalisme, le fascisme, le racisme, que nous ferons vivre l’exemple de Mandela. Il appartient à tous les peuples qui luttent pour la démocratie, la paix et le socialisme. Les larmes de crocodile des États impérialistes sont des crachats sur sa tombe.
Menteurs et hypocrites, bas les pattes devant la mémoire de Nelson Mandela !
ARIS