Mais non voyons, ce n’est pas une politique de droite ! Simplement on applique la totalité des contre-réformes Sarkozy, on ne revient pas sur les privatisations Jospin – qui ont semé le chaos et la mort à « France-Télécom » – et on prépare l’entrée du privé dans ce qui restait d’entreprises publiques (EADS ?). Au fait, les nouvelles privatisations et l’augmentation de l’âge de fait du départ à la retraite, où diable cela figurait-il où dans le programme du candidat Hollande ?
Mais non, on n’est pas complaisant avec le MEDEF ! Simplement, « ce sont les entreprises – lisez LES PATRONS – qui créent la richesse » (et non pas, comme on le croyait naïvement, les travailleurs !) ; Hollande a promis à « Croissance Plus » d’inculquer cette « vérité » aux écoliers de la maternelle à l’université. En tout respect de la « morale laïque » et de la « neutralité » scolaire ? On va aussi abaisser les impôts et les « charges » du patronat – c’est-à-dire le salaire indirect des salariés et on va appliquer sans changer une virgule l’accord MEDEF/CFDT dénoncé par la CGT, Sud, FO et la FSU ; ainsi sera légalisé le chantage à l’emploi et à la baisse des salaires au nom de la « compétitivité » patronale…
Mais non, on n’est pas à genoux devant Angela ! Mais que la Thatcher allemande fronce ses blonds sourcils, que l’UMP aux ordres dénonce aussitôt la « germanophobie », et aussitôt, Herr Professor Jean-MARK Ayrault déverse des flots d’excuses en allemand sur son blogue, le PS remballe illico tous ses textes et la ligne social-libérale (sociale en parole, libérale en pratique) du « sérieux budgétaire » l’emporte. Entendons par là la priorité accordée aux diktats des banquiers de Francfort sur les besoins du pays : ainsi en allait-il déjà au bon vieux temps où les privilégiés « français » préféraient à la Révolution française, à la Commune de Paris ou au Front populaire d’autres « modèles allemands » déjà hautement progressistes…
Mais non on ne rampe pas devant l’extrême droite. Est-ce la faute de M. Valls si « les Roms ne veulent pas s’intégrer » (sic), si les syndicalistes combatifs méritent d’aller en prison (les PDG dont les délocalisations plongent des régions entières dans le désespoir ne sont pas « violents », eux !), si le « service public » de l’audiovisuel diffuse en permanence l’équation imbécile « communisme = fascisme », histoire de criminaliser le premier et de banaliser le second ?
Mais oui, on est « républicain » ! Simplement, il faut s’adapter à la « modernité européenne », que diable ! Alors, tant pis pour la souveraineté budgétaire, sacrifiée à l’ « euro über alles » et à un traité d’euro-gouvernance qui réduit le débat parlementaire à une comédie. Tant pis pour la langue française, que le projet universitaire de la « socialiste » Fioraso sacrifie au tout-anglais en violation de la Constitution. Tant pis si l’Acte III de la décentralisation tend à substituer à la « République une et indivisible » des « métropoles européennes » et des « régions transfrontalières » (c’est à ce projet de casse nationale que le Non citoyen du Haut-Rhin vient de donner un coup d’arrêt salutaire en Alsace)…
Mais non, on n’est pas d’affreux néo-colonialistes à la Sarko ! Et c’est seulement pour rétablir « l’unité du Mali » que le « chef de guerre » Hollande ordonne à l’armée française (de plus en plus privée des moyens élémentaires de défendre l’hexagone si besoin était !) de pérenniser de fait la partition ethnique du Nord-Mali en soutenant le MNLA. C’est aussi bien sûr dans l’intérêt de la « démocratie » que Hollande arme les « insurgés » conseillés par la CIA, financés par les féministes bien connus du Qatar et armés par les éminents progressistes de Riyad…
Face à une politique qui désespère la classe ouvrière et qui dynamise l’UM’Pen en gestation, il faut faire preuve d’esprit de conséquence. Cela exclut de prétendre le matin, comme le fait M. Mélenchon, que l’on « s’oppose » à la politique du PS pour poser le soir sa candidature au poste de premier ministre du Papandréou français. Cela exclut aussi de discréditer l’idée d’une 6ème République : car à quoi servirait-il de changer de Constitution si la France reste dans l’UE dictatoriale des financiers ? A quoi bon changer de tente si l’on continue de camper sur un volcan en éruption ? Ce n’est pas si l’on sort de l’UE qu’on y restera, c’est si l’on en sort à temps ET SUR DES BASES PROGRESSISTES qu’on s’en sortira !
Pour cela, associons de nouveau, comme à l’époque du Front populaire et des résistants FTP, le drapeau rouge des ouvriers au drapeau tricolore de la Révolution française. Agissons résolument pour les « quatre sorties » : de l’euro, de l’UE, de l’OTAN, tout cela dans la perspective clairement posée de sortir du capitalisme et d’agir pour le socialisme.
C’est ce que le PRCF propose aux communistes, aux syndicats de lutte, aux patriotes antifascistes. Un Front populaire, patriotique et antifasciste est indispensable pour rompre avec la monstrueuse « construction » euro-atlantique, cœur de la guerre sociale menée par le capital contre le prolétariat et les peuples souverains.