Mouvement de blocage des lycées et des universités – Communiqué JRCF
Alors que la colère populaire ne cesse de s’exprimer et de prendre de l’ampleur contre les politiques capitalistes de l’UE qu’appliquent Macron et ses sbires partout en France, que ce soit en gilet jaune à Paris et sur de nombreux blocages d’axes routiers en France, en gilet rouge dans les entreprises pour réclamer de meilleurs salaires et conditions de travail ou encore en blouse blanche pour un service public de la santé digne de ce nom, de nombreuses et nombreux lycéen(-ne)s et étudiant(-e)s se mobilisent désormais et bloquent plus de 200 établissements depuis le 3 septembre pour peser dans la lutte contre la casse de l’Éducation Nationale !
Derrière cette casse de l’Éducation Nationale et de l’Université, il y a la volonté de privatiser ce service public pour empocher la manne financière qu’une telle privatisation entraînerait.
Pensez qu’aux États-Unis, où les universités sont largement privées, le coût d’une année d’étude est de 50.000 à 60.000 dollars (soit environ 50.000 euros) et la dette étudiante, au niveau national, est d’environ 1000 milliards de dollars (755 milliards d’euros). Là-bas comme ici, ce fonctionnement capitaliste dégrade l’éducation publique, lui coupe ses moyens et la réserve aux plus pauvres tandis qu’une école privée rapporterait beaucoup d’argent aux groupes capitalistes qui mettraient la main sur le gâteau. Sans parler du contenu pédagogique de ces écoles et universités où le patronat serait le maître et donc l’influenceur.
Quelles sont les revendications des lycéens et étudiants mobilisés?
- Suppression de la loi ORE qui jette les établissements scolaires dans la concurrence et qui détruit encore un peu plus, de ce fait, l’unité territoriale de la République ;
- Suppression de Parcoursup qui trie les élèves selon leurs conditions sociales (très loin de la fantasmée «sélection au mérite»…) ;
- Fin de la discrimination sociale, conclusion inévitable des mesures prises par l’Union Européenne et appliquées par le gouvernement Macron qui créeront plus d’inégalités entre les élèves, et entre leurs familles, selon leurs niveaux de richesse (seulement 11% d’enfants d’ouvriers en France font des études supérieures);
- Abandon du plan «Bienvenue en France» qui vise entre autres à multiplier les frais d’inscription annuels des étudiants étrangers extra-UE par 10, amenant ceux-ci à 2770 € au lieu de 170 pour la licence et 3770 € pour une formation en Master ou en doctorat contre 243 € et 380 € actuellement.
Les JRCF soutiennent toutes et tous les lycéen-nes et étudiant-es en lutte partout en France, rejoignent et appuient leurs revendications en proposant leur aide pour toute organisation, appellent à ce que tous les personnels des établissements, tant techniques que professoraux, syndiqués ou non, rejoignent les élèves et les aident à organiser la lutte sur le long terme !
C’est maintenant, tous ensemble et en même temps, qu’il nous faut frapper et agir sans relâche !
Jeunes pour la Renaissance Communiste en France
Les syndicats lycéens appellent à manifester le 11 décembre :
[COMMUNIQUÉ]
L’@UNL_SD invite les lycéennes et les lycéens à se mobiliser le mardi 11 décembre par des blocages et des occupations. Le #Moratoire ne suffira pas, nous exigeons de vraies mesures éducatives. pic.twitter.com/bgUupgxFmH
— UNL-SD (@UNL_SD) 4 décembre 2018
La CGT dénonce la violente répression policière contre la jeunesse
COMMUNIQUÉ COMMUN CGT, UNL, UNL SD Gardes à vue, violences policières : une répression inadmissible envers les lycéens !
Les lycéens se mobilisent partout en France depuis vendredi. Ce mouvement est animé par les seuls lycéens et est de plus en plus massif aujourd’hui.
Ils veulent faire entendre leurs voix et ce n’est pas nouveau puisque, depuis des mois, ils portent de légitimes revendications.
Cela témoigne d’une grande maturité face à la société que la politique gouvernementale leur prépare à travers les réformes régressives qu’elle met en œuvre méthodiquement.
De la réforme des lycées et notamment de l’enseignement professionnel, de parcours sup (…) et le tri social à l’entrée de l’Université qui est opéré, tout cela concourt à boucher l’avenir de centaines de milliers de jeunes.
Aujourd’hui, le gouvernement franchit encore un degré dans l’escalade de la violence en ordonnant une répression des manifestations lycéennes sans aucune limite.
Nos organisations condamnent les violences policières qui ont déjà fait au moins un blessé grave à Marseille parmi les jeunes lycéens.
Nos organisations dénoncent, une nouvelle fois, l’utilisation de la force et de la répression par les pouvoirs publics et le gouvernement, en lieu et place de réponses aux légitimes revendications.
Rien ne peut justifier de telles atteintes aux libertés de manifestations et d’expression.
Nous apportons tout notre soutien aux blessés et à leur famille.
Montreuil, le 4 décembre 2018