Les salariés d’Alstom se mobilisent sur le site de Belfort contre la fermeture de leur usine. Une usine stratégique pour la production ferroviaire, la recherche et développement qui font de la France l’un des tous premiers acteurs mondial de ce secteurs essentiel pour le développement économique, la transition écologique. En défendant leur outil de travail, ils se mobilisent de fait contre la politique complice des dirigeants de l’entreprise et de leurs alliés du gouvernement PS.
Un appel est lancé à la solidarité de l’ensemble des ouvriers et des travailleurs, un appel à la mobilisation nationale pour la contre offensive avec une action le 27 septembre prochain à l’initiative de la CGT devant le siège d’Alstom à Saint Ouen. Il faut être clair, l’enjeu ici s’il est bien de conserver l’usine de Belfort, ces 500 emplois direct et ses milliers d’emplois indirects, est aussi de stopper la désindustrialisation de la France.
Réussir cette contre offensive – après le massacre de la sidérurgie et les fermetures de Gandrange, Hayange, Florange etCie qui ont marqué les dernières campagnes présidentielle – mérite de poser les bonnes questions. Et il apparait bien réducteur de désigner comme causes de la fermeture de Alstom Belfort l’absence de commandes publiques auprès d’Alstom comme se contente de le faire pour le moment la CGT :
« Concernant les dirigeants des entreprises publiques SNCF et RATP, ces derniers se cachent derrière l’obligation d’appel d’offre européen pour attribuer des marchés à des entreprises espagnoles ou allemandes soi-disant plus performantes. Ils omettent de dire que ces appels d’offre peuvent contenir des critères qualitatifs, sociaux et environnementaux qui permettraient de garantir la production en France. Les USA imposent bien à ALSTOM de fabriquer les TGV sur leur territoire. La Suisse exige que les commandes passées à ALSTOM soient produites à Belfort pour en garantir la qualité.
Les prétextes évoqués par les Présidents de la SNCF et de la RATP ne tiennent pas. »
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En taisant totalement le rôle de l’Union Européenne. Responsable directe du démantellement d’Alstom en 2014 en interdisant toute possibilité de nationaliation qui aurrait permis de conserver l’unité de ces entreprises stratégiques du domaine des transports et de l’energie, comme l’avaient et le revendiquent toujours les militants du PRCF.
Oui l’Union Européenne, ses traités et ses directives qui reposent sur le dogme de la « concurrence libre et non faussée » sont les responsables directe de la liquidation d’Alstom, du massacre de l’emploi industriel :
- oui l’Union Européenne impose à la RATP et à la SCNF entreprises publiques de passer par des appels d’offres européens. Appels d’offres dont le critères prix favorisent nécessairement le moins disant social et environnemental. Non la France et ses entreprises publiques ne peuvent pas restreindre leurs commandes à des entreprises produisant en France. C’est strictement interdit par l’Union Européenne. Rappelons d’ailleurs que ces régles favorisant le dumping social ont été encore durcie récemment – comme le savent bien les lecteurs de www.initiative-communiste.fr – avec les directives européennes du 26 février 2014 durcissant les règles de la commande publique : la directive 2014/24/UE sur la passation des marchés publics, qui remplace la directive 2004/18/CE ; la directive 2014/23/UE sur l’attribution de contrats de concession.
- oui l’Union Européenne organise le dumping social. La commande de 40 locomatives faite par la SCNF à l’entreprise allemande Vosslauh l’a été en raison d’un écart de prix de plus de 10%. Ces locomotives ne seront pas fabriqué en Allemagne, mais bien dans l’hinterland de l’impérialisme allemand – ce lebendsraum revendiqué de longue date par le capital allemand – créé par l’Union Européenne, c’est à dire en Pologne. En écrasant ainsi les salaires. A moins de réduire de moitié le SMIC l’usine de Belfort ne peut pas lutter !
- oui l’Union Européenne interdit les nationalisations. Au nom de la « concurrence libre et non faussée ». Interdisant ainsi la création par exemple d’un pôle public de l’énergie – comme le propose le PRCF – pour réindustrialiser le pays
Pour sauver Alstom, l’industrie, le produire en France, pour s’en sortir, sortir de l’Union Européenne
Bien sûr les syndicats, la CGT en particuliers, exigent une véritable politique d’industrialisation, de défense des emplois industriels. Soit, mais il faut être cohérent.
Cette politique est incompatible avec l’Union Européenne, avec l’Euro, avec les traités européens. Pour une politique de réindustrialisation, pour produire en France et supprimer le chomage tout en avançant vers la transition écologique, il est indispensable de briser les chaines de l’Union Européenne. D’en sortir pour s’en sortir comme le résume de façon très claire les slogans des militants du PRCF.
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C’est bien ce que remarquent et soulignent les syndicalistes du Front Syndical de Classe, qui font très justement le lien entre la casse d’Alstom et de l’industrie et l’euro destruction du Code du Travail avec la Loi El Khomri transcription directe des ordres de la Commission Européenne. Démontrant qu’en s’unissant pour sortir de l’Union Européenne par la voie progressiste, celle faisant place aux travailleurs, il y a tout à gagner pour construire et accélérer la convergence des luttes, le tous ensemble et en même temps permettant à la classe des travailleurs de s’unir et s’organiser pour une contre offensive populaire victorieuse :
« Il faut mettre en cause l’Union européenne et les traités scélérats qui visent à priver les peuples d’Europe de toute intervention dans les choix politiques et économiques et à livrer les travailleurs sans défense face aux diktats des multinationales!
Il faut en finir avec l’illusion de l’Europe sociale!
NON l’Union européenne n’est pas protectrice!
OUI elle est l’instrument institutionnel du capital dans l’espace européen!
OUI notre appartenance à la CES est un obstacle majeur à la construction d’une orientation cohérente et indépendante face aux choix de désindustrialisation de l’oligarchie!
Et il en va de même pour la loi El Khomri qui est constitue une exigence de l’Union européenne traduite dans des directives que les gouvernements vassaux de droite ou socialiste s’empressent d’imposer à leur propre peuple
JBC pour www.initiative-communiste.fr
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